Il aura fallu attendre ce Game 3 des Finals pour que la zone du Heat montre des signes de faiblesse, et surtout qu’elle soit inefficace. La faute au positionnement de Nikola Jokic et aux mouvements de ses coéquipiers, mais aussi au jeu rapide de Denver qui empêche les coéquipiers de Jimmy Butler de se mettre en place.
Il y a d’ailleurs un chiffre qui ne trompe pas : les Nuggets n’ont pris que 18 tirs à 3-points (contre 27 et 28 dans les deux premiers matches). Ils n’en ont inscrit que cinq, et pourtant ils gagnent de 15 points.
« Ils nous ont juste massacrés dans la raquette. Ils n’ont pas vraiment eu besoin de prendre des tirs à 3-points » analyse Erik Spoelstra. « Ils ont inscrit quelque chose comme 60 points dans la raquette. Ils ont probablement tiré à plus de 65% dans la peinture. Ils n’ont pas eu besoin d’écarter le jeu. Nous n’avons pas montré beaucoup de résistance. Beaucoup de leurs paniers étaient sur du jeu de transition, et ça leur a permis de se démarquer. Quelques coupes, quelques coupes au bon moment et ensuite des rebonds offensifs au bon moment ont donné ces paniers ou des lancers-francs. »
Pour le coach de Miami, le jeu rapide de Denver a cassé le rythme du Heat. Et tout part du rebond. Avec 58 prises contre 33, les Nuggets ont effectivement « massacré » le Heat sous les panneaux. Un rebond défensif, et surtout s’il est pris par Nikola Jokic, c’est immédiatement une opportunité de jeu rapide.
« Jokic peut manipuler votre défense de tant de façons différentes »
« Il faut que ce soit un sprint » rappelait Erik Spoelstra avant la rencontre, à propos du rempli défensif. « Jokic est un si bon rebondeur défensif que s’il prend entre 12, 15 ou 18 rebonds, 10 d’entre eux seront des relances vers l’avant. C’est donc un peu différent de ce que nous avons connu dans les séries précédentes ».
Cette nuit, Nikola Jokic n’a pas pris « 12, 15 ou 18 rebonds », mais 21 !!!
« C’est complexe. Cela donne des maux de tête » reconnaissait ce même Erik Spoelstra avant le match. « Ils peuvent vous dominer sur une passe, sur un dribble, sur un 3-points, sur le jeu de transition… C’est un défi, et c’est pour ça que ça dépasse tous les schémas. (…) Quand vous avez affaire à des séries en sept matches et que chaque tour devient un peu plus difficile, c’est le défi ultime. C’est une grande équipe. Ils ont de très bonnes habitudes. Jokic peut manipuler votre défense de tant de façons différentes que je ne peux même pas en parler. Il faut juste accepter cette compétition et trouver un moyen de la surmonter, quelle que soit la difficulté. »