Après 10 ans d’attente, les Knicks passent le premier tour des playoffs

C’est une douce « vengeance », pour les fans des Knicks : un peu moins d’un an après avoir observé, impuissants, le départ de Donovan Mitchell vers les Cavaliers, ils observent cette fois leur équipe donner une leçon à ce même « Spida » et sa troupe, en vacances après cinq petits matchs dans cette série, un « gentleman sweep » !

Car comme au Game 1, 3 et 4, les joueurs de New York ont effectivement déroulé leur basket, des deux côtés du terrain, pendant que ceux de Cleveland peinaient eux à faire de même. Particulièrement en attaque, à l’image des sorties productives mais inefficaces, de Darius Garland (21 points, mais 4 passes pour 6 pertes de balle, +/- de -16) et Donovan Mitchell (28 points en 26 tirs, +/- de -8).

Les Knicks auront l’avantage du terrain face au Heat

Jamais menés au score, les coéquipiers d’un Mitchell Robinson toujours en mode roi de la raquette (13 points et 18 rebonds) ont fait preuve d’une grande maitrise, une nouvelle fois, et récoltent donc une qualification au deuxième tour logique et amplement méritée. La première depuis 2013, d’ailleurs !

Surclassée dans l’envie et l’intensité, mais aussi du point de vue tactique, alors que J.B Bickerstaff s’est notamment entêté à laisser des libertés à Jalen Brunson (23 points, 4 rebonds, 4 passes et 2 interceptions), encore insaisissable et précieux, la formation de l’Ohio a pris une claque, tout simplement, face à une meilleure équipe.

L’élimination est sèche, brutale mais logique, et ouvre la porte à un été peut-être plus agité que prévu.

CE QU’IL FAUT RETENIR

– Robinson, le meilleur Mitchell de la série. Le pivot de New York était le patron de la raquette depuis le début de la série, et il l’a bouclée avec un chef-d’œuvre, à sa manière : 13 points et 18 rebonds, dont 11 offensifs (!!!), sans oublier 2 interceptions et 3 contres. « Mitch » a piétiné Evan Mobley et Jarrett Allen dans la peinture durant ces cinq matchs, et il est selon nous clairement le deuxième meilleur joueur des Knicks sur la série, juste derrière Jalen Brunson. Sur l’ensemble de la série, il a capté 29 rebonds offensifs, contre 30 en cumulé pour Evan Mobley et Jarrett Allen ! Une productivité XXL du bonhomme.

– Les Knicks ont achevé les Cavaliers avec leur arme de destruction massive : le rebond offensif. Voilà six mois que la saison des Knicks a démarré, et six mois que les hommes de Tom Thibodeau construisent leur succès, parmi d’autres éléments mais avant tout, sur une domination furieuse des rebonds offensifs. C’est donc sans surprise qu’après quatre matchs à dominer ce secteur, les Knicks terminent la série en beauté en offrant une dernière leçon aux Cavaliers, qu’ils ont explosé dans la bataille du rebond offensif : 17 prises à 4 ! Le seul Mitchell Robinson captant 11 des 17 rebonds offensifs… Collectivement, même si Evan Mobley et Jarrett Allen sont évidemment les premiers cités sur le banc des accusés, les Cavaliers ont tout bonnement été bousculés comme des enfants dans cette série, par des joueurs de New York beaucoup, beaucoup, beaucoup plus physiques.

– La rechute de Julius Randle… C’est la seule mauvaise nouvelle d’une soirée autrement parfaite pour les Knicks : « Ju » s’est retordu la même cheville gauche, touchée fin mars, à la fin du second quart-temps. Alors qu’il jouait le meilleur basket de sa série, avec 13 points, 4 rebonds et 6 passes au moment de quitter ses coéquipiers. La bonne nouvelle, c’est que les Knicks sont qualifiés et ont désormais minimum deux jours de repos, avant le Game 1 du deuxième tour. À suivre…

– Une profonde remise en question désormais nécessaire, à Cleveland. Cela semble effectivement la première des priorités, dans l’intersaison du club de Cleveland. Relativement favoris, avec l’avantage du terrain et le meilleur joueur de la série dans les rangs sur le papier, de prime abord, les Cavaliers ont pourtant pris une leçon de basket, qui sonne franchement comme une humiliation. Convaincant en saison régulière, ce jeune groupe s’est cassé les dents dans cette série de playoffs sur une meilleure équipe, mieux préparée tout simplement plus cohérente. Des joueurs au staff en passant par les instances dirigeantes en ce qui concerne la construction de l’effectif, la faillite était collective et il faut maintenant faire le point, se remettre en question et revenir l’an prochain en ayant retenu les leçons de cet échec.

TOPS & FLOPS

✅ Obi Toppin. On ne peut pas lui donner le titre honorifique d’homme du match tant Mitchell Robinson a été grandiose, mais le bondissant ailier-fort a été incroyablement précieux. Particulièrement dans le troisième quart-temps, au cours duquel il inscrivait 12 points pour prendre le relais de Julius Randle, brillant en première mi-temps, mais sorti sur blessure juste avant la pause et jamais revenu par la suite. Après avoir bien terminé la saison régulière, l’ancien de Dayton a livré de bons playoffs, et confirme son importance capitale dans la rotation de Tom Thibodeau. Bravo à lui d’avoir répondu présent durant la mi-temps la plus importante de son club depuis une décennie.

✅ Josh Hart. Que dire ? Voir jouer Josh Hart au basket est assurément une expérience spirituelle tant le garçon est absolument fascinant à observer sur un terrain. Boule d’énergie inépuisable, il a joué 47 des 48 minutes du match, en tant que titulaire à la place de Quentin Grimes, et a livré une nouvelle « masterclass » dont lui seul a le secret : seulement 4 points, mais 12 rebonds, dont 9 défensifs, et 2 passes. Et SURTOUT : une défense exemplaire sur Donovan Mitchell, qu’il a collé toute la soirée et a empêché d’être à l’aise et efficace (11/26 aux tirs). L’ancien des Lakers, Pelicans et Blazers est peut-être bien l’acquisition en cours de saison la plus rentable de toute la ligue. Un « glue-guy » génial.

✅ Jalen Brunson. Pas une grosse adresse pour le meneur des Knicks (23 points à 8/22 aux tirs), mais tout de même le deuxième meilleur +/- de son équipe à +11 grâce à 4 rebonds, 4 passes, 2 interceptions et une défense honorable tout au long de la saison sur Darius Garland. Un match sobre mais de patron pour « JB », indiscutable meilleur joueur de la série, bouclée avec des moyennes de 24.8 points, 4.8 passes et 4.2 rebonds par match.

⛔ Evan Mobley et Jarrett Allen. Côté Cleveland, ils représentent assurément la grosse déception dans cette série. Engloutis par l’intensité physique des Knicks, et particulièrement de Mitchell Robinson dans leur duel direct dans la peinture, les deux intérieurs sont passés à côté de leur Game 5 (10 points à 4/12 aux tirs et -23 au +/- en cumulé), point culminant d’une série plus largement loupée, même si le premier nommé a apporté, par séquences, des satisfactions sur le plan défensif. La série fut un brutal « reality check », pour les « Twin Towers » de l’Ohio.

LA SUITE

– Game 1 de la demi-finale de conférence Est face au Heat : dimanche à 19h, à New York.

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.