Le jour où Austin Reaves a compris qu’il pourrait jouer avec les Lakers

« Aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais vraiment été le meilleur joueur d’aucune de mes équipes. » Lorsqu’il regarde en arrière, Austin Reaves, dont le rôle a « toujours été de faciliter » la vie des autres, trouve quand même plusieurs exceptions à son constat : ses deux dernières années au lycée et sa dernière année universitaire à Oklahoma.

Avec les Sooners, lors de la saison 2020-21, il tournait à plus de 18 points et 5 rebonds et environ 5 passes de moyenne. Insuffisant toutefois pour être drafté. Quelques semaines plus tard, il parvient tout de même à intégrer l’effectif des Lakers pour la « Summer league » et signer un « two-way contract ».

C’est dans ce contexte qu’il commence à attirer l’attention de… LeBron James. Ce dernier lui fait l’honneur de le convier à son mini-camp personnel à Las Vegas, organisé quelques jours en amont de la reprise officielle des Lakers. Le jeune homme, qui a grandi en s’inspirant du jeu de Joe Ingles notamment, se retrouve ainsi au milieu d’une galaxie d’étoiles : Anthony Davis, Russell Westbrook, Dwight Howard, Rajon Rondo, Carmelo Anthony…

Le camp démarre. « On ne jouait pas beaucoup au début, de l’ordre 10 à 15 minutes par jour », se souvient Austin Reaves, interrogé par Shams Charania. Des exercices de jeu en transition, en surnombre (2 contre 1 puis 3 contre 2) ou en trois contre trois, sont mis en place.

Sur une action, l’arrière capte un rebond. « J’ai regardé sur ma droite, Russ occupait le couloir et Bron celui de gauche. Et là, tout s’est arrêté dans ma tête. Genre : ‘Je devrais filer la balle à l’un de gars et m’écarter !’ », en rigole aujourd’hui Austin Reaves, qui a eu l’occasion d’en reparler avec Anthony Davis récemment.

« J’ai flippé ! »

Plutôt que de transmettre le cuir, il décide de faire apprécier ses qualités de manieur de ballon. « C’était un trois contre trois à ce moment-là et Rondo défendait sur moi. Et je me suis dit ‘Bon… Fais un truc, passe Rondo.’ Et j’ai trouvé une ouverture, j’allais essayer de monter au dunk. Et puis j’ai vu ‘AD’ arriver pour me contrer. J’ai flippé ! Alors je me suis retourné en l’air et Dieu merci, Bron a coupé au milieu. Je lui ai filé le ballon et il a dunké. »

Une passe décisive synonyme de soulagement. « Et après ça, tout s’est mis en place, j’étais vraiment à l’aise. Et c’est probablement à ce moment-là que je me suis dit ‘Ok, je peux jouer avec ces gars’. »

Sa confiance sera récompensée quelques jours plus tard car les Lakers convertissent son contrat précaire en contrat régulier, en amont de la saison. Le fait d’avoir tapé dans l’œil de LeBron James a sans doute joué. « Je n’attendais pas grand-chose de lui. Lorsque vous intégrez un joueur non-drafté, vous n’avez pas beaucoup d’attentes à son égard », se souvient avec franchise le « King », qui avait quand même regardé des vidéos d’Austin Reaves.

« J’avais vu sa capacité à mener le jeu et à jouer sans ballon. Il avait un QI basket élevé, il était capable de jouer pour lui-même ou de trouver des joueurs ouverts, je pouvais voir son QI à l’œuvre à chaque fois qu’il jouait à Oklahoma. Une fois qu’il est arrivé chez nous et que le coach (Frank) Vogel l’a mis dans le feu dès le début, on pouvait voir qu’il était capable de jouer à ce niveau pendant longtemps. Ce n’était pas une surprise pour moi », termine LeBron James, dont le coéquipier est désormais un rouage essentiel de la machine Lakers.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.