Pour la première fois en 17 ans, les Kings vont finir dans le positif !

Ambiance californienne sur le parquet des Nets. Alors que les Kings s’apprêtent à célébrer leur victoire à Brooklyn, une poignée de fans présents dans le Barclays Center se met à scander « Light The Beam », le chant de ralliement des Kings depuis qu’ils projettent un laser de lumière violette dans le ciel, au-dessus du Golden 1 Center, à chaque victoire.

Ce genre de scène est rare à l’extérieur mais traduit le niveau d’enthousiasme autour de cette équipe désormais assurée de finir sa saison avec un bilan positif. Car ce succès face aux Nets, qui porte la marque de la performance de mammouth de Domantas Sabonis (24 points et 21 rebonds), est le 42e de leur saison.

Une équipe de Sacramento n’avait plus terminé avec 50% de victoires, ni même atteint un total de 40 succès, depuis la saison 2005-06, terminée avec 44 victoires et 38 défaites. Cette année-là, qui marquait la fin du règne glorieux de Rick Adelman, les Kings s’étaient qualifiés une dernière fois en playoffs, avant de connaître cette longue traversée du désert.

La tête haute

« Étant ici depuis plus de quatre ans maintenant, et en ayant vu le fond – le très fond – et la frustration des fans et des membres de la franchise, c’est bon d’être de l’autre côté. Beaucoup de gens n’ont pas la chance de rester assez longtemps dans une organisation pour voir les bons et les mauvais moments, ils ne voient que le mauvais côté. Je me considère donc comme chanceux de pouvoir vivre ce moment », peut en témoigner Harrison Barnes, l’un des plus « anciens » du club, arrivé en 2019.

« Cela signifie beaucoup pour les fans et la franchise. Sacramento a une base de supporters fiers, qui travaillent dur et qui ne reçoivent pas beaucoup de reconnaissance à l’échelle de la ville, ni même de l’État de Californie. Alors, c’est génial de pouvoir se frapper le torse, de pouvoir marcher la tête haute et de parler avec ses amis pour s’en targuer », affiche Mike Brown.

Ces 16 années de suite terminées avec un bilan négatif – et par conséquence logique, sans qualification en playoffs (une qualification avec un bilan négatif est très rare) – constituait un record dans la grande ligue. La seconde plus longue série en la matière ? Détenue… par les Kings également, entre 1983 et 1998.

C’est dire à quel point la quasi décennie de domination des Kings au début des années 2000, avec Chris Webber, Peja Stojakovic, Vlade Divac ou encore Mike Bibby à la baguette, a pu marquer les esprits localement. L’ère Rick Adelman s’était terminée après huit qualifications de suite en playoffs, dont cette mémorable finale de conférence face aux Lakers en 2002, et au moins 53% de victoires en saison régulière à chaque fois.

Voir plus grand

Depuis Rick Adelman, pas moins de 11 coachs lui ont succédé à ce poste, sans parvenir à guider les Kings sur le chemin du succès. Jusqu’à Mike Brown donc. « Ça a été assez facile, parce que les gars comprennent mon message depuis le début. J’ai le sentiment que ce groupe croit en lui. Pas seulement parce que je leur dis qu’ils sont bons, mais parce qu’ils l’ont prouvé à maintes reprises, que ce soit individuellement dans certaines situations ou collectivement. Quand une équipe y croit, elle peut être dangereuse. Quand une équipe unie y croit, elle peut être très dangereuse. C’est notre groupe aujourd’hui. »

Un danger pour les autres dans les semaines à venir. Car ce bilan positif célébré reste un accomplissement qui doit se traduire prochainement par une qualification en playoffs. « C’est un peu compliqué pour moi, car je n’assimile pas le 16 mars à 42 victoires. On essaie d’en obtenir le plus possible tout en essayant de jouer correctement, surtout à cette période de l’année », souhaite Mike Brown dont l’équipe, 2e à l’Ouest, est la plus en forme de la ligue depuis le All-Star Game (10 victoires en 12 matchs).

« Je crois que personne dans l’équipe ne s’est dit en début de saison : ‘On veut un bilan positif.’ Mais je pense que c’est une bonne chose. C’est bon pour la franchise, pour la ville, bon pour les supporters d’avoir enfin fait le tour de la question. Mais on sait qu’on veut faire quelque chose d’encore plus grand », termine De’Aaron Fox, sur le point de faire ses premiers pas en playoffs.