Après son enquête pour retrouver la trace de Bryant Reeves, aka « Big Country » en 2018, la superfan cinéaste Kathleen Jayme a repris son micro et sa caméra pour essayer de comprendre la triste fin des Grizzlies à Vancouver en 2001. C’est son dernier documentaire, intitulé « The Grizzlie Truth ».
Comme pour retrouver Bryant Reeves au fin fond de son état natal d’Oklahoma, Kathleen Jayme est partie à la rencontre d’un certain nombre d’anciens membres éminents de l’histoire des Grizzlies. On retrouve ainsi des anciennes gloires locales telles que Shareef Abdur-Rahim, Byron Scott, Mike Bibby, voire Shawn Kemp en voisin de Seattle.
Mais l’intérêt principal de l’enquête, et le nœud narratif du documentaire, ce sont les explications de Steve Francis, choisi par les Grizzlies en deuxième choix de la Draft en 1999. Une arrivée qui a capoté car le jeune rookie de Maryland ne voulait pas s’exiler de l’autre côté du pays, si loin de sa famille.
Steve Francis s’explique
C’est la première fois que l’ancien All-Star des Rockets s’ouvre aussi honnêtement sur cette partie souvent oubliée de sa carrière. Un possible « what if » de l’histoire de la Ligue : et si Steve Francis, avec son jeu spectaculaire, avait pu faire ce qu’a fait (au même moment) Vince Carter pour Toronto ?
Avec un mélange d’interviews récentes (dont l’ancien GM, Stu Jackson) et d’images d’époque, mais aussi d’une table ronde d’anciens fans déçus, Kathleen Jayme ébauche plusieurs hypothèses pour identifier les principaux responsables de cet échec, un fiasco quasiment inévitable en fait.
Le règlement NBA de l’époque est évidemment en cause, avec une somme colossale déjà investie pour rejoindre la Ligue, mais Stu Jackson, l’ancien GM, Michael Heisley, le dernier propriétaire de la franchise et donc Steve Francis passent successivement à la barre des accusés.
Cela donne un docu riche, fouillé et foisonnant. Intéressant pour les initiés comme pour les « rookies ». Car, comme Seattle dans le Nord-Ouest déserté par la NBA, Vancouver se languit de ses Grizzlies…