Sur une contre-attaque à deux contre un, Cam Thomas n’a pas hésité à l’envoyer au « alley-oop ». Taze Moore s’est envolé et a terminé tranquillement au cercle, sans dunker. Ce joueur non drafté, passé par les universités de Bakersfield (Californie) et de Houston (Texas), vient d’effectuer ses débuts avec les Nets en Summer League, en inscrivant 5 points face aux Sixers.
Arriver là est déjà une petite victoire pour cet ailier quand on sait qu’il a été opéré à cinq reprises de sa jambe droite – la « jambe à un million de dollars » comme il la surnomme – et qu’on lui a retiré des broches et des os au niveau de sa hanche. Celui qui a choisi le pseudo de « guerrier ultime » sur Twitter a bien pensé qu’il ne rejouerait plus jamais au basket…
« Quand tu restes sur la touche pendant deux ans et que tu reviens au basket un peu à zéro, en devant réapprendre à marcher et tout le reste… Je suis simplement reconnaissant d’être là. Le fait d’être dans cette situation veut tout dire pour moi, vraiment. Je suis comme un enfant dans un magasin de bonbons, honnêtement. C’est pourquoi je ne me plains pas de grand-chose. Je fais juste profil bas et je continue à travailler », témoigne le joueur qui tournait à 10 points et 5 rebonds de moyenne avec Houston l’an dernier jusqu’en « Elite Eight ».
Avant cela, il a disputé quatre saisons avec l’université d’État de Californie et a connu une pause imposée de plus de 600 jours. Cette grave blessure à la jambe a mis fin à sa saison en février 2017. Puis opération après opération, celui-ci a dû s’accrocher.
Une promesse à sa grand-mère
Son moment le plus dur a probablement été son dernier passage au bloc, « parce que je pensais que si ça ne marchait pas, je ne ferais plus de basket. Je vais juste obtenir mon diplôme, tenir la promesse que j’ai faite à ma grand-mère de l’obtenir et faire le point sur ma vie sans le basket. J’étais spécialisé dans les études sur l’enfance et la famille. Si ça ne marche pas, je serai travailleur social ou conseiller, quelque chose de bien. »
Malgré ses soucis de santé, Taze Moore, qui honore sa grand-mère décédée à l’âge de 58 ans avec un tatouage dans le dos, se démarque déjà par ses qualités athlétiques. « Je ne sais pas, ils ont dû le transformer en Iron Man avec cette opération. Ces qualités physiques, c’est de la folie. Je pensais être athlétique, mais il en a. Sa tête est au-dessus du panneau », décrit son coéquipier Alondes Williams, joueur également non drafté.
Le meilleur dunkeur de la NCAA
Des qualités qui lui ont permis de remporter le Slam Dunk Contest de la NCAA, et que cet ailier sollicite pour défendre fort. Il a d’ailleurs été référencé par le passé parmi les meilleurs défenseurs de la Western Athletic Conference (WAC). Pour Adam Caporn, le coach des Nets cet été, il s’agit d’une « histoire incroyable, un gamin génial, un plaisir à avoir autour de soi. Je suis choqué qu’il ait pu être plus athlétique par le passé parce que c’est incroyable à quel point il l’est déjà. Il sait comment l’utiliser en match. »
« Je ne suis pas vraiment inquiet de la position dans laquelle je suis en ce moment avec le fait de rester sur le banc ou de jouer. Je suis heureux d’être là », termine son joueur, plutôt promis à rejoindre l’équipe G-League des Long Island Nets.