En tant que président du syndicat des joueurs, ce dont Chris Paul était le plus fier, c’est d’avoir offert une assurance maladie à tous les joueurs qui ont évolué au moins trois ans en NBA.
Depuis 1965, tous les anciens basketteurs de la ligue (à condition d’y avoir joué au moins trois ans) reçoivent également une pension. Un système qui ne prend toutefois pas en compte les anciens joueurs ABA, dont la ligue a fusionné avec la NBA en 1976, laissant pas mal d’anciens ABAers sur le carreau… et désormais sans retraite.
Depuis des années, la Dropping Dimes Foundation, qui tente d’aider financièrement ces anciens joueurs ABA, alerte sur cette injustice, en réclamant à la NBA d’aligner son système.
Fondateur de l’association, Scott Tarter est ainsi en colère. Il y a un mois, il a ainsi vu Sam Smith mourir à l’âge de 79 ans. Ce champion ABA avec les Utah Stars faisait partie des laissés-pour-compte, sans retraite et sans assurance santé, de la fusion ABA/NBA. Lui n’était pas le moins bien loti puisqu’après avoir travaillé chez Ford, à Indianapolis, il avait pu récupérer une pension de retraite. Mais ça ne suffisait pas pour boucler les fins de mois et il avait dû demander un prêt à la Dropping Dimes Foundation afin de payer pour les funérailles de sa fille.
« C’est de l’argent qu’il a gagné. Ce n’est pas un cadeau. Il l’a gagné »
Avant de mourir, Sam Smith a donc posé sur son lit d’hôpital avec un ballon ABA.
« Il m’a attrapé le bras et m’a tiré vers lui » explique Scott Tarter, l’auteur du cliché. « Et il m’a dit : ‘Je ferai tout mon possible pour que la NBA aide ces gars’. »
Cette mise en scène peut mettre mal à l’aise mais pour Scott Tarter, c’est le seul moyen pour que la NBA se bouge enfin quant au sort des 138 anciens joueurs ABA qui attendent un geste de sa part. Porte-parole de la NBA, Tim Frank assure que la ligue est en négociations avec la Dropping Dimes Foundation afin de trouver une solution.
Pour Scott Tarter, les joueurs ABA devraient pouvoir bénéficier du même système que ceux de la NBA, avec 400 dollars mensuels de pension pour chaque saison disputée. Au total, cela coûterait au maximum 35 millions de dollars par an, selon les calculs de la Dropping Dimes Foundation, soit un tiers du montant des amendes récupérées par la NBA auprès des joueurs, et qu’elle distribue ensuite à diverses associations caritatives.
Pour Sam Smith, cela lui aurait offert une retraite mensuelle de 2 000 dollars, qui aurait tout changé.
« Cela m’a brisé le cœur de voir à quel point il était un grand fan de la NBA et des joueurs. Il n’avait aucune rancune et ne leur en voulait pas. Il est mort sans aucune reconnaissance, sans aucun respect, sans aucune pension … C’est de l’argent qu’il a gagné. Ce n’est pas un cadeau. Il l’a gagné » conclut Scott Tarter.