À tout juste 36 ans, Al Horford vit un rêve éveillé. Pour la première fois de sa carrière, démarrée en 2007, il dispute une finale NBA. Mieux : « ses » Celtics mènent actuellement (2-1) face aux Warriors et ils ne pointent donc plus qu’à deux petites victoires du titre. Sa performance dans le Game 1 (26 points, 6 rebonds et 3 passes) a d’ailleurs lancé idéalement les C’s.
Pour autant, même si tous les voyants sont au vert pour le Dominicain sur le plan du jeu, celui-ci doit également composer avec le chagrin causé par le décès de son grand-père maternel. Le dénommé José Reynoso Núñez, décédé à 81 ans le 26 mai dernier. Autrement dit la veille du Game 6 de la finale de la conférence Est contre Miami…
« J’étais extrêmement proche de mon grand-père, c’était quelqu’un à qui je tenais vraiment », racontait à ce propos l’intérieur de Boston, juste après sa première qualification pour les Finals. « Toute la semaine, ma mère et ma famille m’ont simplement dit d’aller sur le terrain et de jouer. C’est quelque chose qu’il aurait voulu que je fasse : aller de l’avant, rester concentré et comprendre qu’il est en paix maintenant. »
Le 27 mai dernier, au lendemain du décès de son grand-père, Al Horford n’avait pas franchement brillé avec les Celtics : 3 points, 9 rebonds et 5 passes, à 1/8 au shoot et 1/6 à 3-pts. Et son équipe s’était inclinée contre le Heat d’un immense Jimmy Butler. Mais, poussé par toute sa famille, le quintuple All-Star est parvenu à jouer afin d’honorer la mémoire de José Reynoso Núñez.
« Nous lui avons dit qu’il devait rester concentré, réaliser son rêve et atteindre son objectif, à savoir remporter le titre », explique à ce sujet son père Tito Horford, que l’on aperçoit régulièrement dans les tribunes du TD Garden depuis le début des playoffs. « Il a l’opportunité de le faire ici, à Boston. »
Boston, la ville d’adoption des Horford
Boston. Une ville qui possède une place particulière dans le coeur d’Al Horford, depuis qu’il y a joué trois saisons abouties entre 2016 et 2019. Une ville qu’il a aussi été amené à quitter lors de l’intersaison 2019, pour poursuivre sa carrière à Philadelphie puis Oklahoma City, sans connaître le même succès que dans le Massachusetts.
Finalement, deux ans plus tard, le Dominicain et les Celtics se sont retrouvés et ce deuxième passage est encore plus beau que le premier. Pour le plus grand bonheur de la famille de l’intéressé.
« Sur le plan de la famille, nous nous réjouissions [de son retour] parce que revenir à Boston était la meilleure décision à prendre », avoue Tito Horford. « Nous aimons les habitants de la région de Boston, nous adorons tout de Boston. Et la façon dont ils l’accueillent nous rend encore plus heureux. Tout le monde dans la famille était heureux et excité par son retour à Boston. »
« Nous le voulions tous », ajoute quant à elle Anna Horford, la soeur de l’ancien joueur d’Atlanta, toujours à propos du retour de son frère. « Il a toujours été nostalgique de Boston quand il était à Philadelphie ou Oklahoma City. Curieusement, les étoiles se sont alignées, nous sommes revenus ici et ça a parfaitement fonctionné. »
Élément incontournable des Hawks pendant neuf ans, Al Horford a pourtant du sang vert qui coule dans ses veines depuis toujours (ou presque), si l’on en croît les mots de sa soeur. Il était donc écrit qu’il devait connaître ses plus plus beaux moments chez les C’s.
« Je me souviens que, même quand il était à Atlanta, il parlait de lever les yeux au ciel et de voir toutes ces bannières, quand il viendrait [au TD Garden] », assure Anna Horford. « C’est comme si la boucle se bouclait pour lui. C’est parti de son année rookie à jouer sept matchs contre les Celtics [au premier tour], en jouant les yeux dans les yeux avec Paul Pierce et [Kevin Garnett]. Maintenant qu’il est ici et qu’il peut leur apporter un titre, il n’y a rien qu’il désire davantage. »
Ne lui parlez pas (encore) d’âge
L’histoire entre Al Horford et les Celtics est déjà belle et elle pourrait l’être davantage, s’il parvient à décrocher ce 18e titre tant attendu par les fans de la franchise. Il s’agirait de la toute première bague de sa carrière et elle représenterait énormément pour lui, mais aussi pour toute sa famille, qui n’a jamais douté de « Big Al ». Contrairement à d’autres, mais ce n’est pas quelque chose de nouveau…
« Beaucoup de personnes ont tellement d’idées arrêtées sur qui il est en tant que joueur et en tant que personne, mais ils ne lui accordent pas le crédit qu’il mérite, car il est discret et il n’est pas flashy », regrette ainsi Anna Horford. « Les gens sous-estiment son jeu, même s’il a toujours été fort. Je suis juste heureuse qu’il ait enfin droit à ce moment, car je sais qu’il l’a attendu depuis tellement longtemps. »
Après avoir traversé des moments compliqués depuis deux ans, au point que certains l’annonçaient sur la fin chez les Sixers puis chez le Thunder, Al Horford renaît de ses cendres dans le Massachusetts. Une formidable revanche pour le vétéran de Boston, qui prouve qu’il en a encore sous le capot, dans sa 15e saison dans la ligue.
« Les gens n’arrêtent pas de me demander : ‘Quand va-t-il prendre sa retraite ?’, et je suis là à leur dire : ‘Je ne pense pas qu’il le fera avant quelques années !’. Il n’est pas prêt de le faire et il le démontre », glisse Anna Horford.
Et pour ce qui est justement du secret de la longévité d’Al Horford, la réponse tiendrait visiblement en une boisson : le lait chocolaté.
« Il n’aime ni la bière, ni le vin. Il boit un verre de vin à l’occasion, mais ce n’est pas un grand amateur d’alcool. D’où le lait chocolaté », livre Anna Horford, elle aussi friande de cette boisson, consommée par toute la famille.
Al Horford | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2007-08 | ATL | 81 | 31 | 49.9 | 0.0 | 73.1 | 3.1 | 6.6 | 9.7 | 1.5 | 3.3 | 0.7 | 1.7 | 0.9 | 10.1 |
2008-09 | ATL | 67 | 34 | 52.5 | 0.0 | 72.7 | 2.2 | 7.1 | 9.3 | 2.4 | 2.8 | 0.8 | 1.5 | 1.4 | 11.5 |
2009-10 ☆ | ATL | 81 | 35 | 55.1 | 100.0 | 78.9 | 2.9 | 7.0 | 9.9 | 2.3 | 2.8 | 0.7 | 1.5 | 1.1 | 14.2 |
2010-11 ☆ | ATL | 77 | 35 | 55.7 | 50.0 | 79.8 | 2.4 | 7.0 | 9.3 | 3.5 | 2.5 | 0.8 | 1.5 | 1.0 | 15.3 |
2011-12 | ATL | 11 | 32 | 55.3 | 0.0 | 73.3 | 2.4 | 4.6 | 7.0 | 2.2 | 1.9 | 0.9 | 1.5 | 1.3 | 12.4 |
2012-13 | ATL | 74 | 37 | 54.3 | 50.0 | 64.4 | 2.6 | 7.6 | 10.2 | 3.2 | 2.2 | 1.1 | 2.0 | 1.1 | 17.4 |
2013-14 | ATL | 29 | 33 | 56.7 | 36.4 | 68.2 | 2.3 | 6.1 | 8.4 | 2.6 | 1.9 | 0.9 | 2.2 | 1.5 | 18.6 |
2014-15 ☆ | ATL | 76 | 31 | 53.8 | 30.6 | 75.9 | 1.7 | 5.4 | 7.2 | 3.2 | 1.6 | 0.9 | 1.3 | 1.3 | 15.2 |
2015-16 ☆ | ATL | 82 | 32 | 50.5 | 34.4 | 79.8 | 1.8 | 5.5 | 7.3 | 3.2 | 2.0 | 0.8 | 1.3 | 1.5 | 15.2 |
2016-17 | BOS | 68 | 32 | 47.3 | 35.5 | 80.0 | 1.4 | 5.4 | 6.8 | 5.0 | 2.0 | 0.8 | 1.7 | 1.3 | 14.0 |
2017-18 ☆ | BOS | 72 | 32 | 48.9 | 42.9 | 78.3 | 1.4 | 5.9 | 7.4 | 4.7 | 1.9 | 0.6 | 1.8 | 1.1 | 12.9 |
2018-19 | BOS | 68 | 29 | 53.5 | 36.0 | 82.1 | 1.8 | 5.0 | 6.7 | 4.2 | 1.9 | 0.9 | 1.5 | 1.3 | 13.6 |
2019-20 | PHL | 67 | 30 | 45.0 | 35.0 | 76.3 | 1.5 | 5.3 | 6.8 | 4.0 | 2.1 | 0.8 | 1.2 | 0.9 | 11.9 |
2020-21 | OKC | 28 | 28 | 45.0 | 36.8 | 81.8 | 1.0 | 5.7 | 6.7 | 3.4 | 1.7 | 0.9 | 1.0 | 0.9 | 14.2 |
2021-22 | BOS | 69 | 29 | 46.7 | 33.6 | 84.2 | 1.6 | 6.1 | 7.7 | 3.4 | 1.9 | 0.7 | 0.9 | 1.3 | 10.2 |
2022-23 | BOS | 63 | 31 | 47.6 | 44.6 | 71.4 | 1.2 | 5.0 | 6.2 | 3.0 | 1.9 | 0.5 | 0.6 | 1.0 | 9.8 |
2023-24 | BOS | 65 | 27 | 51.1 | 41.9 | 86.7 | 1.3 | 5.1 | 6.4 | 2.6 | 1.4 | 0.6 | 0.7 | 1.0 | 8.6 |
2024-25 | BOS | 60 | 28 | 42.3 | 36.3 | 89.5 | 1.3 | 4.8 | 6.2 | 2.1 | 1.4 | 0.6 | 0.8 | 0.8 | 9.0 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.