Gene Shue, décédé le 3 avril à l’âge de 90 ans, fait partie de ces personnages, à la manière de Pat Riley ou Jerry West, qui sont entrés dans le monde de la NBA comme joueur pour ensuite ne jamais le quitter, ou presque, occupant tous les postes possibles pendant plusieurs décennies.
Né en 1931, il débarque dans les toutes premières années de la ligue. En 1954, il est drafté en 3e position par les Warriors de Philadelphie. Il jouera ensuite chez les Knicks, mais c’est avec Detroit qu’il réalise ses meilleures saisons. Entre 1957 et 1962, avec les Pistons, il tourne à 18.3 points de moyenne et devient un All-Star confirmé.
Ce meneur finira sa carrière de joueur en 1964, après dix saisons, avec cinq présences au match des étoiles, une All-NBA First Team et 14.4 points, 4.1 rebonds et 3.7 passes de moyenne.
Dès 1966, à 35 ans, il entame une seconde carrière, celle de coach. Il prend en mains, en cours de saison, les Bullets de Baltimore (les ancêtres des Wizards). Deux saisons plus tard, en 1968/1969, avec Earl Monroe et Wes Unseld, la franchise gagne 57 matches et Gene Shue est sacré coach de l’année. En 1971, il amène ses troupes jusqu’aux Finals, mais Kareem Abdul-Jabbar, Oscar Robertson et les Bucks sont trop forts (4-0).
Deux fois finaliste NBA, deux fois coach de l’année
En 1973, il quitte Baltimore pour rejoindre Philadelphie. L’équipe sort de la pire saison de l’histoire (à l’époque, record battu par les Bobcats depuis), avec 9 victoires et 73 défaites ! Petit à petit, il fait remonter les Sixers et en 1977, avec l’arrivée de Julius Erving, Gene Shue retrouve les Finals. Encore une fois, un pivot se met sur sa route : Bill Walton. Portland est sacré champion et la star des Blazers est élue MVP des Finals. La saison suivante, après seulement six matches et quatre défaites, Billy Cunningham le remplace.
Suivent deux saisons aux Clippers, puis un retour chez les Bullets en 1980. Le coach a encore le duo Elvin Hayes – Wes Unseld, mais il est vieillissant. Le coach ne fait donc pas de miracles pour son second passage, même si la franchise dispute trois fois les playoffs et qu’il remporte un deuxième trophée de coach de l’année, en 1982.
“Je n’ai jamais eu une équipe parfaite”, confiait-il au Boston Globe en 1985, dans des propos rapportés par le New York Times. “Je me suis toujours contenté de quelque chose de moyen. Toute ma carrière consiste à prendre des équipes faibles et à les faire progresser.”
Sa carrière de coach se termine en 1989, après deux nouvelles saisons chez les Clippers. Son bilan est très honorable avec deux Finals, deux trophées de coach de l’année et 784 victoires en 1 645 matches (47% de victoires). Encore aujourd’hui, il est dans le Top 20 de l’histoire de la NBA pour les matches dirigés et gagnés, et seuls neuf autres coaches, comme lui, ont remporté plusieurs fois le trophée de “Coach of the Year”.
En 1990, à 59 ans et après 36 ans à parcourir les parquets de la NBA, il est nommé GM des Sixers. Il reste deux ans à ce poste, avant de partir en 1992. Plusieurs fois parmi les finalistes au fil des années, et malgré son palmarès, il n’a finalement jamais été intronisé au Hall of Fame.
The NBA family mourns the passing of Gene Shue, a 5x NBA All-Star, 2x All-NBA selection and 2x NBA Coach of the Year. Gene dedicated his life to the game and left an indelible mark as a player, head coach and executive. We extend our deepest condolences to the Shue family.
— NBA (@NBA) April 4, 2022