Après des années à galérer dans des équipes de bas de tableau, Bobby Portis a choppé le virus de la gagne. Voilà comment on pourrait résumer son choix de rester à Milwaukee lors de la « free agency », durant l’intersaison.
Un choix qui a pu surprendre au regard des montants auxquels il aurait pu prétendre ailleurs, pour finalement s’engager via un contrat de deux ans à un peu plus de 4 millions par saison, avec une « player option » pour 2022/23. « C’était dur. C’est beaucoup d’argent. J’ai 26 ans et je ne rajeunis pas. D’un point de vue business, c’est difficile », a-t-il d’ailleurs reconnu. « À ma place, d’autres seraient probablement partis. Mais en ce qui me concerne, je n’ai jamais ressenti quelque chose comme ça avant, vous voyez ? ».
L’ivresse de la victoire
Le fait de se retrouver dans une franchise qui gagne l’a donc fait réfléchir à deux fois, lui qui a brillé dans des équipes de « losers ». Même avec les gros chèques de son prochain contrat, rien ne lui garantissait de se retrouver dans ce même environnement, où rien n’est plus important que la victoire. Bobby Portis a ainsi goûté à l’ivresse d’un titre, qui a eu plus de valeur que tous les dollars du monde.
« Personne ne veut parler à un loser », a-t-il glissé avec un sourire, en référence notamment aux opportunités liées aux sponsors. « Quand j’étais chez les Bulls, personne ne voulait nous parler quand on perdait. Personne ne veut vous parler. C’est comme ça. Si j’avais gagné à Chicago comme nous gagnons maintenant, nous aurions tous les contrats, nous aurions tout ce que nous voulons. Quand vous gagnez, tout ce qui vous entoure devient meilleur. Malheureusement, je n’ai pas vraiment eu de succès à Chicago et à New York. Les équipes dans lesquelles j’ai joué n’ont pas eu de succès, donc je n’ai pas vraiment eu la chance de vivre cette expérience globale, en dehors du terrain, liée à une franchise d’un gros marché. Ici, ça n’a vraiment pas d’importance d’être une petite équipe de marché parce que nous avons une grande équipe de basket, et nous avons gagné un titre. Quand vous faites des choses comme ça, ça vous apporte tellement en dehors du terrain ».
Au-delà de l’amour des fans et de l’ivresse de la victoire, son rôle à Milwaukee est également valorisant. En s’engageant à nouveau avec les Bucks, il savait à quoi s’attendre en terme d’apport et de confiance de la part du staff.
Le rôle parfait dans le meilleur des castings
Parmi les points qui ont également poussé Bobby Portis à réfléchir à deux fois, il y a enfin la présence de Giannis Antetokounmpo, avec lequel il a une relation particulière. C’est en effet le « Greek Freak » qui l’avait appelé durant l’été 2020 pour lui proposer de venir. À l’époque, Bobby Portis s’était alors fendu d’une promesse à laquelle il s’est tenu : « Giannis, je vais prendre moins d’argent pour vous rejoindre et on va gagner le titre cette année ».
Les deux joueurs ont ainsi eu une relation spéciale depuis, et Giannis Antetokounmpo n’a jamais manqué une occasion de mettre son apport sur le terrain en avant.
« Je savais exactement ce qu’il allait apporter aux Bucks. Ce qu’il a fait sur le Game 6 parle de lui-même (16 points à 6/10 au tir, 3 rebonds en 23 minutes), c’est aussi simple que ça. Il n’a pas eu peur du moment, de prendre ses shoots, d’apporter de l’énergie. Il n’a pas eu peur d’y aller et de se battre », a rappelé le « go-to-guy » des Bucks.
C’est ainsi que Bobby Portis s’est épanoui dans le rôle de soldat du Grec, développant cette envie de continuer à aller à la guerre pour lui et de s’inspirer de son investissement au quotidien.
« Être entouré de Giannis me pousse vraiment, me fait vraiment donner le meilleur de moi-même. Quand je vois à quel point il travaille dur, voir à quel point il se sacrifie pour le jeu et voir à quel point il y met du sien. Pas seulement au basket, mais aussi en dehors du terrain, par sa manière de s’impliquer sur son physique et de s’entraîner. C’est tout ça. Je l’observe aussi. Comme il me regarde, je le regarde aussi », a-t-il conclu.
Bobby Portis | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2015-16 | CHI | 62 | 18 | 42.7 | 30.8 | 72.7 | 2.0 | 3.5 | 5.4 | 0.8 | 1.6 | 0.4 | 0.9 | 0.4 | 7.0 |
2016-17 | CHI | 64 | 16 | 48.8 | 33.3 | 66.1 | 1.2 | 3.5 | 4.6 | 0.5 | 1.5 | 0.2 | 0.6 | 0.2 | 6.8 |
2017-18 | CHI | 73 | 23 | 47.1 | 35.9 | 76.9 | 2.2 | 4.6 | 6.8 | 1.7 | 1.8 | 0.7 | 1.4 | 0.3 | 13.2 |
2018-19 * | All Teams | 50 | 26 | 44.4 | 39.3 | 79.4 | 2.2 | 5.9 | 8.1 | 1.4 | 2.9 | 0.7 | 1.5 | 0.4 | 14.2 |
2018-19 * | WAS | 28 | 27 | 44.0 | 40.3 | 80.9 | 2.2 | 6.4 | 8.6 | 1.5 | 3.0 | 0.9 | 1.6 | 0.4 | 14.3 |
2018-19 * | CHI | 22 | 24 | 45.0 | 37.5 | 78.0 | 2.1 | 5.2 | 7.3 | 1.3 | 2.8 | 0.5 | 1.3 | 0.4 | 14.1 |
2019-20 | NYK | 66 | 21 | 45.0 | 35.8 | 76.3 | 1.2 | 3.9 | 5.1 | 1.5 | 1.7 | 0.5 | 1.1 | 0.3 | 10.1 |
2020-21 | MIL | 66 | 21 | 52.3 | 47.1 | 74.0 | 1.9 | 5.2 | 7.1 | 1.1 | 1.7 | 0.8 | 0.8 | 0.4 | 11.4 |
2021-22 | MIL | 72 | 28 | 47.9 | 39.3 | 75.2 | 2.5 | 6.6 | 9.1 | 1.2 | 2.4 | 0.7 | 1.2 | 0.7 | 14.6 |
2022-23 | MIL | 70 | 26 | 49.6 | 37.0 | 76.8 | 2.2 | 7.4 | 9.6 | 1.5 | 1.6 | 0.4 | 1.2 | 0.2 | 14.1 |
2023-24 | MIL | 82 | 25 | 50.8 | 40.7 | 79.0 | 1.7 | 5.7 | 7.4 | 1.3 | 2.3 | 0.8 | 1.1 | 0.4 | 13.8 |
2024-25 | MIL | 49 | 25 | 46.6 | 36.5 | 83.6 | 1.8 | 6.6 | 8.4 | 2.1 | 1.9 | 0.7 | 1.2 | 0.5 | 13.9 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.