Joel Embiid (42 points) remporte son duel avec Giannis Antetokounmpo (32 points) !

Difficile de rêver plus belle affiche à l’Est qu’un Milwaukee/Philadelphie, avant de basculer sur le All-Star Weekend. Un affrontement qui mettait tout simplement aux prises deux prétendants au titre et les deux meilleurs marqueurs de NBA, qui plus est favoris au trophée de MVP 2022, en compagnie de Nikola Jokic.

À l’arrivée, ce sont finalement les Sixers de Joel Embiid (42 points, 14 rebonds, 5 passes) qui ont pris le meilleur sur les Bucks de Giannis Antetokounmpo (32 points, 11 rebonds, 9 passes), à l’issue d’un « money-time » dantesque (123-120).

Après une entame équilibrée, marquée du sceau de Joel Embiid, les champions en titre ont creusé un premier écart dans le second quart-temps, avec leur paire Giannis Antetokounmpo – Khris Middleton. Sauf que Tyrese Maxey leur a répondu ensuite, pour offrir le contrôle de la partie aux visiteurs, qui n’ont pas faibli au retour des vestiaires, grâce à Embiid et malgré Jrue Holiday.

Il aura alors fallu attendre le dernier acte pour revoir Milwaukee en mesure de jouer les yeux dans les yeux avec Philadelphie. Il faut dire que Giannis Antetokounmpo a enfin remis le nez à la fenêtre et il fallait bien ça pour répondre au carton de l’inévitable Joel Embiid. Et lorsque deux joueurs aussi talentueux et au sommet de leur art se livrent un tel duel, ça ne peut que déboucher sur un finish de folie…

CE QU’IL FAUT RETENIR

— Joel Embiid marche sur Milwaukee. Serge Ibaka a été ramené dans le Wisconsin pour densifier la raquette des Bucks, au cas où ils affronteraient un intérieur dominant comme le Camerounais. Sauf qu’à l’image de Giannis Antetokounmpo, Bobby Portis et l’ensemble de Milwaukee, il n’a pas fait le poids devant la puissance de feu du pivot des Sixers, inarrêtable du début à la fin. De loin comme de près, à mi-distance ou aux lancers, « JoJo » a roulé sur chacun de ses adversaires, impuissants. Seules les fautes et les pertes de balle l’ont ralenti, mais quand on se penche sur sa ligne de stats, on se dit que c’est un bien grand mot…

— Réveil trop tardif pour Giannis Antetokounmpo. Globalement bien contenu pendant trois quarts-temps, le double MVP s’est déchaîné dans le dernier. Dans la peinture, à mi-distance, aux lancers-francs et même à 3-pts, il a ainsi fait vivre un enfer aux Sixers, ramenant les Bucks au contact en un claquement de doigts (ou presque). Scoring, rebond, création, défense… Le Grec était partout aujourd’hui et, dès qu’il a accéléré, dans le deuxième acte puis dans le quatrième, ses défenseurs étaient largués. Juste dommage qu’il n’ait pas pu peser de la sorte durant tout le match, alors qu’il regrettera sans doute sa perte de balle à 118-116…

— Philadelphie, maître du « money-time ». On ne donnait pas cher de la peau des Sixers quand les Bucks ont commencé à se remettre en route et reprendre les commandes, pour mener de deux possessions à quatre minutes de la fin (116-112). Sauf que les coéquipiers de Joel Embiid n’ont pas paniqué et ils ont continué d’appuyer à l’intérieur, de provoquer des fautes et de compter sur l’adresse extérieure de Georges Niang pour tenir le choc. Alors que, dans le même temps, les champions en titre accumulaient les pertes de balle et les ratés, à l’image de Khris Middleton, calamiteux sur la fin. Solide, Philly a donc su plier l’affaire, au forceps.

TOPS/FLOPS

✅ Georges Niang. Si Tobias Harris ou Tyrese Maxey ont été précieux au scoring en première période aux côtés de Joel Embiid, l’ailier-fort des Sixers a sans doute été le lieutenant le plus régulier du Camerounais. Exceptionnellement promu dans le cinq de départ, il termine ainsi avec 18 points et 6 rebonds au compteur, à 5/10 à 3-pts. Grâce à sa qualité de shoot, il est un super complément à Embiid et, après avoir eu besoin d’un quart-temps pour se mettre en route, il a profité des espaces créés par son pivot All-Star pour sanctionner la défense. En plus de contenir admirablement Giannis Antetokounmpo, malgré ses limites.

✅ Jrue Holiday. Tandis que Khris Middleton a arrosé (6/20 aux tirs, dont 2/12 à 3-pts), en particulier dans le dernier acte, le meneur des Bucks a quant à lui assumé ses responsabilités, dans l’ombre de Giannis Antetokounmpo. Il n’y a qu’à se refaire son troisième quart-temps, où il a planté 12 points, pour s’en rendre compte. Combatif au possible et très propre, le champion NBA et olympique en titre a effectivement fait tout ce qu’il a pu pour ramener Milwaukee dans la partie, au moment où le reste de ses coéquipiers n’étaient pas dans le coup. Mission ratée, certes, mais match réussi malgré tout.

⛔ Le banc de Milwaukee. Brook Lopez, Grayson Allen, Pat Connaughton, George Hill, DeAndre’ Bembry. La liste des blessés se rallonge chez les Bucks et, dans ces conditions, pouvoir compter sur un banc performant est presque une obligation. Sauf que ce fut loin d’être le cas cette nuit pour les champions en titre. Si Mike Budenholzer a ainsi pu s’appuyer sur un cinq de départ productif, car tous ses titulaires ont terminé à plus de 15 points, il n’a pas pu en dire autant de son banc, auteur de 10 petits points en cumulé (contre 25 côté Sixers). Loin d’être optimal, donc.

⛔ Matisse Thybulle. 15 minutes de jeu, pour 0 point, 1 rebond et 1 passe au compteur. Déjà transparent face aux Celtics, mardi soir, l’Australien a remis le couvert ce jeudi, pour proposer une nouvelle prestation médiocre. Poussant Doc Rivers à lui préférer Furkan Korkmaz et ne carrément pas faire appel à lui dans le quatrième quart-temps. Alors : problème physique ou vraie crise de confiance ? Toujours est-il que l’arrière/ailier de Philly est dans l’impasse et que le All-Star Weekend tombe à pic, pour lui.

LA SUITE

Milwaukee (36-24) : retour au jeu dans une semaine, face à Brooklyn, après le All-Star Weekend.

Philadelphie (35-23) : retour au jeu dans une semaine, dans le Minnesota, après le All-Star Weekend.

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.