En regardant le Lakers – Jazz de cette nuit, certains fans de la franchise de l’Utah ont peut-être repensé à Terance Mann. L’arrière des Clippers qui avait claqué le match de sa vie (39 points !) pour sortir le Jazz lors des derniers playoffs. Sa prestation avait mis au grand jour les difficultés des hommes de Quin Snyder à répondre au « small ball » d’un adversaire.
Ce scénario s’est répété cette nuit, dans une moindre mesure bien sûr. Alors que le Jazz semblait prendre la main sur le match à l’issue de troisième quart-temps, malgré de gros soucis d’adresse, les hommes de Quin Snyder ont complétement déraillé dans l’ultime période.
LeBron James a vu « quelque chose »
La faute à un ajustement tactique opéré par les Lakers et de son général en chef, LeBron James. « LeBron est un joueur intelligent. Donc quand il dit : ‘Fais ceci’, ‘Ok, je vais le faire’, ou ‘Fais cela’, ‘Ok, je vais le faire aussi' », livre Stanley Johnson. « Il a vu quelque chose. Si vous avez regardé le basket ces deux dernières années, certaines équipes ont eu du succès avec des gars plus petits comme moi qui attaquent (Rudy Gobert). »
L’ailier de 2m01, toujours titulaire d’un contrat de dix jours, avait eu peu l’occasion d’être responsabilité offensivement depuis son arrivée aux Lakers. Il a ainsi profité du feu vert du « King » pour agresser le Français. À commencer par un « drive » en transition, après une passe de relance de LeBron James, terminé en « 2+1 ».
Quelques possessions suivantes, Stanley Johnson s’est rapproché tranquillement en dribble de la ligne des lancers-francs pour marquer. Rudy Gobert, gêné dans le même temps par un « écran » de LeBron James (encore lui !) et qui demandait à Jordan Clarkson de changer, n’a pas pu gêner le tir.
L’ailier des Lakers a ainsi inscrit 10 de ses 15 points (7/9 aux tirs) dans le quatrième quart-temps, sur une séquence d’environ trois minutes qui a permis à Los Angeles de reprendre l’avantage. À moins de trois minutes de la fin, le même Stanley Johnson a même chipé un rebond offensif, devant Rudy Gobert, avant de trouver Avery Bradley dans le coin pour un panier primé décisif.
Pas d’ajustement dans l’attaque du Jazz
À la peine en défense, le Jazz n’a pas non plus su répondre de l’autre côté du terrain. Comme face aux Clippers lors des derniers playoffs, Utah n’a pas vraiment su punir le « small ball » adverse en attaque. Défendu par Dwight Howard pendant une bonne partie du match, le pivot français a eu des ailiers sur le dos sur l’ensemble du dernier quart-temps. Mais il n’a été servi que deux fois par ses coéquipiers, (son dernier dunk, alors que le match était déjà plié, ne compte pas vraiment) qui ont préféré dégainer à 3-points.
The Lakers played LeBron at center the entire 4Q vs the Jazz with Gobert.
Lakers went on a 13-0 run and outscored the Jazz 29-17 in the quarter.
Same old, same old. pic.twitter.com/Z6i0h47CMB
— StatMuse (@statmuse) January 18, 2022
Mais quand ces tirs ne rentrent pas… « On a été un peu déconnectés du jeu et ça a commencé en attaque », juge le meilleur défenseur de l’année en titre. « On a arrêté de faire circuler la balle, on a perdu quelques ballons et ils ont été capables de nous courir après et de prendre de l’avance. » Le Français a tout de même fini la rencontre avec 19 points (6/8 aux tirs) et 16 rebonds mais il a encore vu ses coéquipiers mitrailler derrière la ligne des 7m25 dans le « money time ».
Sans doute que ses fautes de main en début de rencontre, qui ont coûté plusieurs possessions à son équipe, ont joué. Il n’empêche que le Jazz a joué de façon caricaturale pour finir la rencontre avec un affreux… 2/15 derrière l’arc (sur 23 tirs) dans le dernier quart-temps. Sur l’ensemble de la partie, le trio infernal Donovan Mitchell – Bojan Bogdanovic – Jordan Clarkson a cumulé 18 tentatives lointaines et pas un seul tir converti.
« Je ne sais pas à quand remonte la dernière fois que Bojan, JC et moi avons raté tous nos 3-points, a réagi Donovan Mitchell. Alors si on en avait rentré quelques-uns, cela change le match. Le mérite leur en revient d’avoir été agressifs sur les changements défensifs, d’avoir bouché la raquette. Malheureusement, on a raté des tirs. »
L’arrière ne remet pas en question la qualité des tirs obtenus, contrairement à son coach. « Je trouve qu’on a pris trop de tirs compliqués », juge en effet Quin Snyder. « On pouvait en rentrer certains mais nous nous sommes rendus la tâche plus difficile qu’elle ne devait l’être, en faisant de meilleures lectures, en faisant tourner le balle plus rapidement et en générant de meilleurs tirs. »
Cela n’a pas été le cas pour son équipe, meilleure attaque de la ligue, limitée à 17 points dans le dernier quart-temps.
https://www.youtube.com/watch?v=ijqaZ-Eg8o0