Lance Stephenson regrette encore ce moment où sa carrière a basculé. Alors qu’il sortait de sa meilleure saison en carrière avec les Pacers en 2013/14, « Born Ready » a refusé l’offre de 44 millions de dollars sur cinq ans d’Indiana pour s’engager avec Charlotte qui lui proposait 27 millions sur trois ans et un rôle plus important.
Sauf que le joueur ne s’est jamais adapté à sa nouvelle équipe, et que ce choix a marqué le début de sa lente descente aux enfers, ou tout du moins son lent chemin vers la sortie.
« Ça me hante. Chaque nuit, enfin, pas chaque nuit, mais beaucoup de nuits. Je fais des rêves où je me dis : ‘J’aurais dû rester à Indy' » révèle-t-il dans un entretien pour The Athletic. « J’ai parié sur moi-même, et quand j’ai fait ça, les Pacers sont allés voir ailleurs dès le lendemain (pour signer CJ Miles). Je n’arrête pas de penser que j’aurais dû accepter l’offre d’Indy le premier jour. J’ai changé d’avis le lendemain, mais c’était trop tard. Charlotte était ma seule offre et Indiana était passé à autre chose. »
Jason Terry ne veut pas le dénaturer
Sept ans plus tard, après avoir dû s’exiler en Chine après une ultime saison 2018/19 avec les Lakers où il était plus devenu un showman, adepte de l’Air Guitar, Lance Stephenson se rachète une conduite en G-League, dans l’espoir de retrouver la NBA. Au Grand Rapids Gold, l’équipe réserve des Nuggets, l’arrière retrouve le goût du basket pur, sans les étoiles de la grande ligue.
« C’est une bonne expérience d’être ici, mais c’est définitivement une leçon d’humilité qui vous donne envie de retourner en NBA », a-t-il souligné. « En NBA, on est gâté. C’est vrai. Je ne suis pas ingrat, ce n’est pas le mot. Mais on rentre vite dans le confort avec cette vie. En étant ici, je retrouve cette faim, vous voyez ? Je prends du plaisir et je retrouve ce goût du jeu ».
En G-League, Lance Stephenson veut se montrer sous son meilleur jour, pour prouver aux GM de la NBA qu’il est désormais plus mature. À ses côtés, son coach Jason Terry est là pour essayer de l’encadrer afin d’en tirer le meilleur.
L’idée est de le cadrer sans le dénaturer, le « Jet » ayant lui aussi été démonstratif lorsqu’il était joueur, ce qui ne l’a pas empêché d’avoir une brillante carrière.
« Cela se voit encore de temps en temps, mais pour ce qui est d’essayer de changer la perception qu’on a de lui, c’est en lui », a tempéré Jason Terry. « Ça fait partie de son âme d enfant, de l’amour qu’il a pour le jeu qu’il appris en grandissant. Il ne devrait jamais changer ça. C’est comme si j’allais sur le terrain et que je mettais quelques paniers à 3-points sans m’envoler en faisant le JET. Ce ne serait pas moi. Je me souviens que lors de notre troisième entraînement, il est devenu chaud et s’est mis à faire une petite danse. Je l’ai encouragé, il a continué à danser et m’a regardé l’air de dire : ‘Attends, qu’est ce que je suis en train de faire ? Je dois changer mon image’. Et il s’est arrêté ».
Sa polyvalence mise en avant
Sur le plan basket, l’ancien arrière des Pacers montre qu’il en a toujours sous le pied, tournant à 19.5 points, 7.4 rebonds et 2.6 passes décisives en 33 minutes en moyenne sur 8 matchs, même si ses mauvaises habitudes du passé n’ont pas totalement disparu (4 ballons perdus par match). Pour Jason Terry, c’est avant tout l’impact qu’il peut avoir sur le jeu qui doit être mis en avant plutôt que ses attitudes.
« Je ne comprends vraiment pas pourquoi il y aurait une perception négative de Lance », a-t-il ajouté. « Parce que lorsque vous le rencontrez, vous découvrez qu’il connaît bien le jeu, qu’il travaille, qu’il a un impact à tous les niveaux : il prend des rebonds, il facilite le jeu et il score. Certains gars ont une mauvaise réputation. Peut-être que pour lui au début de sa carrière, c’est à cause de l’affaire LeBron, qui a été montée en épingle… Mais il joue avec passion et la joie d’un enfant, et nous avons tous ça en nous. Lance montre cette joie. Il porte ses émotions en lui. Ce n’est pas une mauvaise chose ».
Auteur d’une sortie à 28 points et 12 rebonds face à l’équipe de Wisonsin la semaine dernière, Lance Stephenson reste déterminé en attendant son heure.
« Je veux montrer à tout le monde que je suis un gars différent et que je ferai tout ce que je peux pour contribuer à une équipe. Mon état d’esprit est de revenir en NBA. Je sens que j’ai ma place là-bas. C’est ma destination. Et je ne vais jamais d’essayer », a-t-il conclu.