Il y a trois semaines, il était au sol. En larmes. Son genou venait se tordre dans tous les sens. On craignait le pire, et lui le premier. Mais ô miracle ! Les ligaments avaient tenu, et trois semaines plus tard, Giannis Antetokounmpo est champion NBA, MVP des Finals, et il réalise tout simplement une performance exceptionnelle : 50 points, 14 rebonds, 5 contres ! C’est du jamais vu dans une rencontre des Finals, mais le plus dingue, c’est qu’il termine cette saison, et cette finale NBA, avec un improbable 17 sur 19 aux lancers-francs !!!
« Les gens disaient que je ne pouvais pas mettre mes lancers. Ce soir, j’ai mis mes lancers, et je suis champion NBA ! » lâche le Grec en conférence d’après-match.
Un vrai rouleau-compresseur
Du Game 4, on avait retenu son contre de légende sur Deandre Ayton. Dans le Game 5, il est à la réception du « Valley Oop ». Et cette nuit, il sort une perf’ historique, avec notamment 20 points dans le seul 3e quart-temps, mais aussi des contres ultra-importants dans le dernier quart-temps.
Dans une dernière période étouffante, où chaque panier compte double, c’est lui qui va contrer deux fois de suite Devin Booker au moment où les Bucks vont mettre la main sur la fin sur le match.
Replacé à l’intérieur au fur et à mesure des playoffs, le « Greek Freak » a rappelé Shaquille O’Neal sur la fin de cette finale. Rarement, on avait vu un joueur autant dominer dans la peinture par sa puissance. Pourtant les Suns ont multiplié les rotations, ils l’ont bousculé, ils l’ont forcé à lâcher la balle… Mais tel un rouleau-compresseur, le Grec a fini par prendre le dessus, bien trouvé par ses coéquipiers.
« Je veux remercier Milwaukee d’avoir cru en moi. J’ai cru dans cette équipe. Je voulais être là, dans cette ville, avec ces gars, et je suis heureux qu’on ait été capable d’y arriver » a déclaré Giannis Antetokounmpo après son double sacre, champion NBA et MVP des Finals. La confiance est la clé de cette victoire. La confiance des Bucks en un gamin arrivé de Grèce. La confiance du double MVP en sa franchise au moment de prolonger l’automne dernier. La confiance d’un groupe au bord de l’élimination face aux Nets, puis assommé par la blessure de son leader, et enfin mené 2-0 en finale NBA, avant de tout renverser.
Cinq trophées en deux saisons !
Les Bucks avaient dominé pendant deux ans la saison régulière avant de s’écrouler face aux Raptors puis au Heat. Cette année, ils étaient moins souverains, et pourtant ils sont allés au bout.
C’est l’année où il perd ses trophées de MVP et de Défenseur de l’année qu’il réalise un immense triplé : MVP du All-Star Game, champion NBA et MVP des Finals. Pour la petite histoire, seul un joueur a cumulé tous ses trophées dans sa carrière : Michael Jordan. Et c’est tout !!! On peut même ajouter le trophée de Most Improved Player…
Car il faut reconnaître que cette performance était Jordanesque. Dans un match décisif pour le titre, le Grec sort son meilleur match en carrière en playoffs. Son bras n’a pas tremblé dans le « money time ». Il a été patient. Il s’est comporté en leader pendant tout le match, et même toute la série. Il n’oublie pas ceux qui lui ont permis d’arriver sur le trône. En l’occurrence, il a tenu à remercier Khris Middleton. Ils étaient en concurrence à leur arrivée, ensemble, à Milwaukee, et ils sont devenus le meilleur duo de la côte Est, complémentaires et complices.
À sa manière
« Khris m’a poussé tous les joueurs à devenir un très grand joueur. Je suis heureux d’entrer sur un terrain à ses côtés, de jouer avec lui, et le reste du groupe. On est ensemble depuis huit ans, et je suis heureux d’avoir été capable de le faire avec lui. Et comme l’a dit Coach Bud, maintenant, il faut le refaire ! »
Avant cela, il faudra sécher ces larmes de bonheur, se reposer, et repartir au combat. À 26 ans, seulement, l’empereur Giannis a le monde à ses pieds. Et il l’a fait chez lui, avec ses hommes.
« C’est facile d’aller quelque part, et de gagner un titre avec quelqu’un d’autre. C’est facile. J’aurais pu rejoindre une super team, apporter mon écot et gagner un titre… Mais je l’ai fait de la manière la plus difficile. Je l’ai fait, putain ! »
Giannis Antetokounmpo | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2013-14 | MIL | 77 | 25 | 41.4 | 34.7 | 68.3 | 1.0 | 3.4 | 4.4 | 2.0 | 2.3 | 0.8 | 1.6 | 0.8 | 6.8 |
2014-15 | MIL | 81 | 31 | 49.1 | 15.9 | 74.1 | 1.2 | 5.5 | 6.7 | 2.6 | 3.1 | 0.9 | 2.1 | 1.1 | 12.7 |
2015-16 | MIL | 80 | 35 | 50.6 | 25.7 | 72.4 | 1.4 | 6.2 | 7.7 | 4.3 | 3.2 | 1.2 | 2.6 | 1.4 | 16.9 |
2016-17 | MIL | 80 | 36 | 52.1 | 27.2 | 77.0 | 1.8 | 7.0 | 8.8 | 5.4 | 3.1 | 1.6 | 2.9 | 1.9 | 22.9 |
2017-18 | MIL | 75 | 37 | 52.9 | 30.7 | 76.0 | 2.1 | 8.0 | 10.0 | 4.8 | 3.1 | 1.5 | 3.0 | 1.4 | 26.9 |
2018-19 ★ | MIL | 72 | 33 | 57.8 | 25.6 | 72.9 | 2.2 | 10.3 | 12.5 | 5.9 | 3.2 | 1.3 | 3.7 | 1.5 | 27.7 |
2019-20 ★ | MIL | 63 | 30 | 55.3 | 30.4 | 63.3 | 2.2 | 11.4 | 13.6 | 5.6 | 3.1 | 1.0 | 3.7 | 1.1 | 29.5 |
2020-21 | MIL | 61 | 33 | 56.9 | 30.3 | 68.5 | 1.6 | 9.4 | 11.0 | 5.9 | 2.8 | 1.2 | 3.4 | 1.2 | 28.2 |
2021-22 | MIL | 67 | 33 | 55.3 | 29.3 | 72.2 | 2.0 | 9.6 | 11.6 | 5.8 | 3.2 | 1.1 | 3.3 | 1.4 | 29.9 |
2022-23 | MIL | 63 | 32 | 55.3 | 27.5 | 64.5 | 2.2 | 9.6 | 11.8 | 5.7 | 3.1 | 0.8 | 3.9 | 0.8 | 31.1 |
2023-24 | MIL | 73 | 35 | 61.1 | 27.4 | 65.7 | 2.7 | 8.8 | 11.5 | 6.5 | 2.9 | 1.2 | 3.4 | 1.1 | 30.4 |
Total | 792 | 33 | 54.5 | 28.6 | 70.2 | 1.8 | 7.9 | 9.8 | 4.9 | 3.0 | 1.1 | 3.0 | 1.2 | 23.4 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.