Actuellement au Canada pour le tournoi de qualification olympique avec le République Tchèque, Tomas Satoransky revient sur cette saison en dents de scie avec les Bulls, mais tout de même riche de belles perspectives pour l’avenir. L’ancien du Barça et des Wizards, en NBA depuis cinq ans, se projette déjà sur la saison prochaine.
Tomas Satoransky, vous avez terminé la saison avec les Bulls fatigué, et même émoussé, beaucoup plus que lors de vos saisons précédentes dans la ligue…
Oui, c’est vrai. Je pense que ça a été la saison la plus éprouvante sur le plan physique depuis le début de ma carrière. Entre la fin de la saison passée et la reprise, puis avec le rythme des matches, les organismes ont été très éprouvés, on a poussé comme des fous toute la saison. J’ai eu quelques petits pépins physiques et j’ai attrapé le Covid-19, et j’ai un peu galéré à retrouver mon rythme durant de longues semaines. La pandémie, et les conséquences qu’elle a eues sur les joueurs, ça a été dur. On a eu des règles de vie assez strictes à suivre pour éviter que trop de matches soient annulés ou décalés. C’étaient vraiment 18 mois assez compliqués, mais malgré tout, je sais que tout va s’arranger pour moi. Je bosse comme un fou pour préparer la saison prochaine. Je sais que j’ai encore de très belles années devant moi.
Vous avez eu des hauts et des bas en termes de statistiques sur la saison, passant de titulaire à remplaçant… Comment l’avez-vous vécu ?
Il y a eu des hauts et de bas, mais j’ai continué à progresser et je me suis toujours mis à disposition de l’équipe. Il y a eu beaucoup de changements, de blessés et je pense que l’on a un peu de mal à trouver notre parfaite cohésion. Il y a aussi eu les échanges, avec plusieurs nouveaux cadres qui ont débarqués, et un style de jeu qui a aussi changé. On s’est tout de même accroché, même lorsque les matches perdus commençaient à peser dans les jambes et les têtes. Le coach nous a toujours soutenus, et je pense que l’on a un groupe solide et talentueux. Il faut apprendre à avancer, et on va apprendre de nos erreurs.
« J’ai l’impression qu’il veut faire une équipe d’Euroleague ! »
Un mot justement sur Billy Donovan. Quel impact a-t-il sur le groupe ?
Il tire tout le monde vers le haut, et c’est très important. Coach Donovan sait ce qu’il fait, on travaille dur et il a un projet solide pour la franchise. Il y a eu beaucoup de changements durant la saison, et il a toujours su s’adapter et nous garder concentré pour la suite. Il a une expérience de gestion de groupe qui est vraiment intéressante, car avec ses années universitaires, il a engrangé une méthode de management qui est vraiment collective et altruiste. On a tous progressé et je pense que le meilleur est à venir. La reconstruction des Bulls est en très bonne voie.
Les Bulls ont chamboulé leur effectif avec l’arrivée, notamment du pivot All-Star Nikola Vucevic…
Oui, il y a eu une petite révolution dans le roster, et je pense que l’arrivée de Niko a été une superbe chose. C’est un joueur qui est sous-estimé en NBA à mon avis malgré son statut de All-Star, et c’est un joueur qui a un QI basket tellement élevé qu’il permet à ses coéquipiers de devenir meilleurs. Il n’a pas été All-Star par hasard, et j’adore jouer avec lui, car il est altruiste et c’est un leader exemplaire. Les Bulls ont recruté un pivot pour de longues années, et j’espère être de retour la saison prochaine pour continuer à évoluer avec lui.
Il vous reste une année de contrat avec les Bulls, mais c’est une « team option ». Souhaiteriez-vous rester dans l’Illinois ?
J’aimerais rester aux Bulls. J’aime le projet de l’équipe et les gars qui sont là, et je sais que l’on peut aller loin. On a des cadres talentueux, comme Nikola Vucevic et Zach LaVine, mais aussi des jeunes qui montent, comme Coby White et Pat Williams, qui vont prendre de plus en plus d’importance dans l’équipe dès la saison prochaine. Il y a aussi des gars comme Markkanen, et je pense que l’on va récupérer des gars intéressants durant l’intersaison. On a beaucoup de joueurs européens, et Arturas Karnisovas va tenter d’en récupérer quelques-uns en plus je pense (rires). J’ai l’impression qu’il veut faire une équipe d’Euroleague ! (rires)
Comment se passe la relation avec Arturas Karnisovas, qui a « les clés du camion » aux Bulls ?
Notre relation est très bonne, c’est vraiment génial de bosser avec lui. C’est un gars qui a une connaissance du monde du basket gigantesque, il a une expérience énorme et c’est l’un des meilleures de la ligue à son job. Il parle beaucoup aux joueurs et c’est quelqu’un qui sait ce qu’il veut : construire un groupe sain et solide pour gagner. On parle très souvent de ses années de joueur, et de souvenirs qu’il en a, car il quand même joué avec des grands du basket ! On a tous les deux joué au Barça, et il me chambre tout le temps en me disant qu’il serait dans le cinq majeur de tous les temps des Blaugrana, et que moi je n’y serai jamais (rires). C’est super d’avoir un Européen à un poste où il y a autant de responsabilités.
« On a aussi envie de montrer que les Tchèques savent être performants avec un autre ballon rond »
Vous êtes actuellement au Canada avec l’équipe de République Tchèque afin d’essayer de vous qualifier pour les prochains JO.
On va jouer notre carte à fond, et on sait que l’on peut le faire. On rêve tous d’aller aux Jeux Olympiques, surtout après le dernier Mondial en Chine où l’on avait montré au monde que l’on savait jouer, et bien (rires). Le basket monte au pays, et avec l’équipe nationale de football qui fait un super Euro, on a aussi envie de montrer que les Tchèques savent être performants avec un autre ballon rond.
La concurrence est rude pour valider un ticket pour Tokyo, avec le Canada qui joue à domicile. Le tournoi est également très court, comment gère-t-on cela ?
On fait au mieux et on donne tout pour ne pas avoir de regrets. On avait déjà joué un tournoi de qualification olympique en 2016, et ça avait été une belle expérience malgré la défaite face aux futurs finalistes des JO, les Serbes. Il ne faut pas trop réfléchir, il faut jouer comme on l’a fait en Chine au Mondial. On a à peu près le même groupe de joueurs, plus Jan Vesely, qui était blessé au Mondial. Sur un match, tout est possible et chaque match est une finale. On rêve tous d’amener le République Tchèque aux JO.
Propos recueillis par téléphone
Tomas Satoransky | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2016-17 | WAS | 57 | 13 | 41.5 | 24.3 | 69.7 | 0.4 | 1.0 | 1.5 | 1.6 | 1.1 | 0.5 | 0.7 | 0.1 | 2.7 |
2017-18 | WAS | 73 | 23 | 52.3 | 46.5 | 78.1 | 1.0 | 2.2 | 3.2 | 3.9 | 1.8 | 0.7 | 1.1 | 0.2 | 7.2 |
2018-19 | WAS | 80 | 27 | 48.5 | 39.5 | 81.9 | 1.0 | 2.5 | 3.5 | 5.0 | 2.2 | 1.0 | 1.5 | 0.2 | 8.9 |
2019-20 | CHI | 65 | 29 | 43.0 | 32.2 | 87.6 | 1.2 | 2.7 | 3.9 | 5.5 | 2.1 | 1.2 | 2.0 | 0.1 | 9.9 |
2020-21 | CHI | 58 | 23 | 51.4 | 35.6 | 84.8 | 0.5 | 1.9 | 2.5 | 4.7 | 1.5 | 0.7 | 1.7 | 0.2 | 7.7 |
2021-22 * | All Teams | 55 | 17 | 37.7 | 20.8 | 79.6 | 0.5 | 1.8 | 2.3 | 3.4 | 1.3 | 0.5 | 0.8 | 0.1 | 3.6 |
2021-22 * | NOP | 32 | 15 | 29.9 | 16.1 | 76.0 | 0.6 | 1.4 | 2.0 | 2.4 | 1.0 | 0.4 | 0.7 | 0.0 | 2.8 |
2021-22 * | WAS | 22 | 19 | 47.6 | 27.3 | 84.0 | 0.4 | 2.4 | 2.8 | 4.9 | 1.7 | 0.7 | 1.1 | 0.2 | 4.9 |
2021-22 * | SAN | 1 | 9 | 0.0 | 0.0 | 75.0 | 0.0 | 1.0 | 1.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 3.0 |
Total | 388 | 22 | 46.8 | 35.4 | 82.0 | 0.8 | 2.1 | 2.9 | 4.1 | 1.7 | 0.8 | 1.3 | 0.2 | 6.9 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.