Commentateur NBA le plus emblématique, Marv Albert va prendre sa retraite après 55 ans de métier. Alors qu’il vient de souffler ses 80 bougies le 12 juin, la voix la plus célèbre de la NBA en a profité pour revenir sur sa carrière.
Le commentateur a été un témoin privilégié des plus grandes rivalités. Entre les joutes opposant les Sixers de Wilt Chamberlain et les Celtics de Bill Russell, le Showtime de Magic Johnson contre la bande de Larry Bird ou encore les Bulls de Michael Jordan face aux « Bad Boys » de Detroit, il a traversé les époques de la Grande Ligue.
Un faible pour la rivalité Bulls/Knicks des années 90
Et lorsqu’on lui demande quel affrontement l’a le plus marqué, le commentateur répond le duel Bulls/Knicks du début des années 90. « La rivalité entre les Knicks et Chicago était incroyable. » se remémore Marv Albert. « Je sais que celle entre Chicago et Detroit était brutale. J’ai commenté le match lorsque les Pistons sont partis au vestiaire sans serrer la main des Bulls en 1991. Mais, pour moi, la plus grosse rivalité était entre les Knicks et Chicago au début des années 90 quand ça devenait vraiment physique. Il s’agissait de deux bonnes équipes et les matchs étaient serrés et si durs. Les Knicks ont eu la malchance de croiser des Bulls au sommet de leur art. »
Si les Knicks ont fait vaciller les Bulls en 1992 après avoir poussé ces derniers au Game 7, l’équipe emmenée par Pat Ewing n’a effectivement jamais renversé l’ogre Bulls. Ils atteindront d’ailleurs les Finals au lendemain de ces deux retraites, en 1994 puis en 1999.
Michael Jordan comme personnage principal
Marv Albert se justifie notamment en racontant quelques actions mythiques de l’histoire de la NBA. « Il y a des actions qui m’ont véritablement scotché comme le dunk de John Starks contre Jordan lors des finales de conférence 1993 et la dernière action du Game 5 avec Charles Smith (les Knicks ont l’occasion de gagner mais Charles Smith se fait contrer à de multiples reprises dans la raquette) où il aurait pu avoir la faute. Il essayait de marquer sur un rebond offensif et je répétais « Smith, Smith, Smith, Smith. » C’était mémorable. »
Au sujet des Finals NBA, on reste là encore au tout début des années 90.
« Les premières Finals des Bulls que j’ai commentées étaient celles contre les Lakers quand Jordan a notamment changé de main en plein vol et que j’ai dit « A spectacular move. » C’est une de mes actions préférées car c’était rare de voir ça. Comme lorsque Michael a marqué six 3-points en première mi-temps (contre Portland en 1992). Il n’était pas un shooteur à 3-points, il tournait à 27% ou un truc comme ça en saison régulière. Ce n’était pas une époque où les joueurs shootaient à 3-points mais il en a marqué 6 et il se tourne vers la table de commentateurs, où j’étais avec Mike Fratello et Magic Johnson, avec ce fameux « shrug » (haussement des épaules). Fratello était persuadé que c’était lui qu’il regardait mais il regardait plus Magic, c’était un moment inoubliable. »
Comme certaines de ses interventions en tant que commentateur, désormais dans la mémoire collective.