Une sortie de « bulle » éclatante pour Aleksej Pokusevski

Il est très certainement la surprise du Thunder cette saison. À peine âgé de 19 ans, l’intrigant Aleksej Pokusevski en a officiellement terminé avec sa première année en NBA, alors que beaucoup d’observateurs l’imaginaient continuer en Europe, juste après sa sélection en 17e position de la dernière Draft.

Finalement, le Serbe a fait le pari de rester en NBA, du côté de l’Oklahoma, les dirigeants d’OKC ayant récupéré ses droits deux jours seulement après la Draft. Et en dépit de son physique frêle (2m13 pour 86 kilos !) et loin d’être préparé pour la férocité des batailles dans les raquettes américaines, le natif de Belgrade a globalement séduit, alternant le bon et le moins bon, comme tout jeune rookie qui se respecte.

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Pour autant, malgré plusieurs difficultés rencontrées, le prometteur Aleksej Pokusevski peut se réjouir d’une chose : sa capacité à persévérer et s’accrocher, coûte que coûte.

« Je suis fier de ne pas m’être relâché et de ne pas avoir abandonné », rapportait-il récemment, dans les colonnes de The Oklahoman. « Je savais que ça allait finir par venir, que je devais simplement rester dans ma ligne de conduite et travailler. Chaque jour, à chaque entraînement et à chaque match, j’essayais d’apprendre quelque chose de nouveau. »

Une adaptation compliquée, loin de ses repères

Car tout était loin d’être rose en début d’exercice pour Aleksej Pokusevski, le plus jeune joueur de NBA cette saison, en quelque sorte jeté dans la fosse aux lions. Loin de sa Serbie natale, où tout est complètement différent des États-Unis. Autrement dit un pays qui lui était encore inconnu à son arrivée.

« C’était assez difficile au début de s’habituer au rythme NBA, en dormant dans des avions et des hôtels », reconnaissait-il, à ce propos. « Le fait de préparer son corps pour le match d’après, c’est véritablement quelque chose que j’ai appris à faire cette année. »

Forcément, ces difficultés de préparation et d’adaptation ont longtemps perturbé Aleksej Pokusevski à ses débuts. Un rookie qui, comme les autres membres de sa cuvée, n’a pas pu bénéficier d’une intersaison habituelle, compte tenu de l’absence de Summer League et d’un camp d’entraînement raccourci.

Auteur d’un début de saison tout simplement calamiteux, avec 3.3 points, 3.5 rebonds et 1.1 contre de moyenne (en 17 minutes et 17 matchs), à 25% aux tirs (!) et 18% à 3-points (!), le Serbe n’a donc dû son salut qu’à l’arrivée de la « bulle » de G-League, spécialement mise en place courant février, à Orlando.

« Les 10-15 premiers matchs, je me contentais simplement de shooter, sans même prendre le temps de lire la défense adverse », confiait celui qui a affiché près de 6 tentatives de shoot (dont 3 à 3-points), avant la « bulle » de G-League. « Mais j’ai davantage maîtrisé le jeu après la G-League. C’est là que j’ai commencé à réellement lire le jeu. […] Et ensuite, ça a plutôt été ‘Attrape le ballon, shoote si tu es ouvert, mais ne te précipite surtout pas’. Je suis un joueur de 2m10, donc je ne dois pas avoir cette pression de shooter rapidement. »

Après la « bulle », le déclic mental

À partir de là, un déclic s’est alors produit dans la tête d’Aleksej Pokusevski, qui est revenu complètement changé de son escapade floridienne, malgré des statistiques individuelles encore très moyennes à Orlando : 7.9 points, 7.3 rebonds, 4.0 passes et 1.1 contre de moyenne, à 31% aux tirs, 27% à 3-points et 57% aux lancers-francs.

Les lancers-francs, quelque chose qu’a justement appris à aller chercher l’intérieur du Thunder dans la « bulle », lui qui ne s’en était procuré aucun (!) sur ses 17 premiers matchs de la saison, avant d’en tirer 42 (pour 31 réussites) après son passage en G-League.

« Là-bas, je me suis amélioré dans l’agressivité, j’ai su que je pouvais pénétrer dans la raquette, attaquer le cercle et obtenir une faute, ou trouver un joueur ouvert », avouait à ce sujet Aleksej Pokusevski.

Par la suite, la pépite d’OKC a donc appuyé sur l’accélérateur, s’imposant comme un élément important de la rotation de Mark Daigneault. En témoignent ses 28 minutes de moyenne en 28 matchs (tous disputés en tant que titulaire), après la « bulle ». Statistiquement parlant, la donne a également évolué, avec ses 11.1 points, 5.4 rebonds et 2.7 passes par rencontre, en dépit de pourcentages toujours douteux, mais en progrès : 37% aux tirs, 32% à 3-points et 74% aux lancers-francs.

L’un des futurs patrons du Thunder ?

Sam Presti et Mark Daigneault, respectivement GM et coach de la franchise, avaient donc eu raison de pousser Aleksej Pokusevski à rejoindre momentanément l’antichambre de la NBA, lui qui était quoi qu’il en soit partant et volontaire.

« Le coach m’avait réuni avec Sam Presti », se souvenait le Serbe, concernant le moment où il s’est vu proposer cette opportunité. « En réalité, j’attendais quelque chose comme ça, car j’avais vraiment besoin de respirer. Et j’étais content, parce que je savais que ça n’allait forcément que pouvoir m’aider et me profiter. […] Je voyageais tous les jours dans une nouvelle ville, un nouvel hôtel, une nouvelle salle. Tout était nouveau pour moi, pas seulement le basket. J’essayais d’y aller pas à pas. Donc c’est vraiment à ce niveau que la G-League m’a le plus servie. »

Toujours irrégulier et dispendieux, le complet Aleksej Pokusevski en a toutefois profité pour réaliser quelques grosses prestations à sa sortie de la « bulle ». À l’image, par exemple, de son match à 29 points (record en carrière) et 8 rebonds face aux Clippers fin mai, de ses 25 points et 9 rebonds face aux Hornets début avril ou de son joli double-double (23 points, 10 rebonds) face aux Grizzlies mi-mars.

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Doté d’une marge de progression conséquente, l’ancien diamant de l’Olympiakos aura désormais tout un été devant lui pour se renforcer physiquement et progresser dans son jeu, avant d’entamer sa deuxième campagne avec OKC. Au sein d’une franchise qui ne demande qu’à lui permettre d’exploiter toutes ses qualités, aux côtés notamment de Shai Gilgeous-Alexander.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.