Faite de hauts mais principalement de bas, la deuxième année en NBA de Coby White a pris un nouveau tournant. Réutilisé comme lors de sa saison rookie en sortie de banc, juste après le All-Star break, le joueur de 21 ans a ensuite récupéré sa place de titulaire à la mi-avril, « grâce » à l’absence de Zach LaVine.
Un changement de rôle synonyme de nouveau départ pour Coby White, qui s’était imposé comme le meneur titulaire des Bulls depuis l’arrivée de Billy Donovan, avant de perdre sa place en raison de performances individuelles en dents de scie. Pas suffisamment bon dans l’organisation pour être meneur de jeu, mais pas suffisamment bon shooteur pour être arrière, l’ancien élève de North Carolina était finalement limité par son profil de « tweener », ces joueurs qui se baladent entre deux postes.
Mais les déboires de Zach LaVine ont profité à Coby White, qui retrouve des couleurs depuis son retour dans le cinq de départ de Chicago. En témoignent ses 18.3 points, 3.5 rebonds et 6.5 passes de moyenne depuis huit matchs, à 45% aux tirs, 38% à 3-points et 94% aux lancers-francs. Surtout, plus que jamais responsabilisé à la création, le jeune « combo guard » montre de belles dispositions dans ce domaine. Sans penser à ses erreurs éventuelles.
« C’est simplement à moi de répéter les mêmes choses et de continuer à jouer, quoi qu’il arrive », expliquait-il récemment au Chicago Sun-Times. « Car quand je montre que je suis abattu à cause d’un mauvais début de match, ça n’aide pas du tout mes coéquipiers et ça ne profite pas à mon équipe. Je dois donc simplement continuer à jouer, car je vais forcément commettre des erreurs. Personne n’est parfait. Mais la façon dont vous réagissez et rebondissez, c’est ce qui importe le plus. »
« Mo » Cheeks à la rescousse
Un homme, et pas n’importe lequel, est en grande partie responsable du retour au premier plan de Coby White : Maurice Cheeks, assistant de Billy Donovan chez les Bulls et surtout mentor d’un certain Russell Westbrook lors de son passage sur le banc du Thunder, entre 2009 et 2013 puis entre 2015 et 2020.
Membre du Hall of Fame depuis 2018, l’ancien meneur All-Star des Sixers était l’un des meilleurs gestionnaires de la ligue dans les années 1980. Ses prédispositions à la mène (6.7 passes de moyenne en 15 ans de carrière, et plus de 1 100 matchs disputés) lui ont d’ailleurs permis de figurer dans le Top 15 des meilleurs passeurs de l’histoire. Tout en s’établissant comme le meilleur passeur de l’histoire de Philadelphie.
Forcément, après Russell Westbrook en son temps, c’est au tour d’un autre joueur considéré comme un « tweener » à ses débuts d’en profiter pour progresser et apprendre, au contact de l’illustre « Mo » Cheeks.
« Je passe beaucoup de temps à discuter avec ‘Mo’ [Cheeks] », confiait ainsi Coby White, toujours dans les colonnes du Chicago Sun-Times. « Je sais que vous devez certainement être fatigués de m’entendre parler de lui, mais j’ai vraiment passé beaucoup de temps à discuter avec Mo. C’est un meneur intronisé au Hall of Fame et j’essaie simplement d’en apprendre autant que possible de lui. Il a été d’une aide formidable pour moi, à titre personnel. Surtout dans ma compréhension du poste de meneur, en m’apprenant les ficelles de ce rôle et en me démontrant que je peux avoir un impact sur le jeu autrement qu’au scoring. »
Cette évolution du 7e choix de la Draft est logiquement une aubaine pour son entraîneur Billy Donovan. Celui-ci peut ainsi compter sur un tout nouveau joueur depuis deux semaines. Un joueur en progrès des deux côtés du terrain, toujours aussi agressif et combatif, mais désormais bien plus mature et réfléchi lorsqu’il s’agit de réussir la bonne passe ou trouver la bonne position de shoot.
« [Coby White] continue de progresser », notait à ce propos le coach de Chicago. « C’est évident qu’en passant d’un rôle de titulaire à un rôle de remplaçant il s’est amélioré. Et c’est ce que j’ai toujours dit à son sujet : j’admire sa persévérance et sa détermination. C’est un battant et même quand les choses ne se passent pas bien pour lui, il va réussir à rebondir. Et il va continuer de progresser. Depuis que Zach [LaVine] est absent, il est très, très bon. »
Coby White gagne en propreté
Autre domaine dans lequel Coby White montre des signes de progrès, et pas des moindres : l’attention portée au ballon. Depuis huit matchs, le meneur/arrière de 21 ans s’efforce de prendre davantage soin de la gonfle. Et s’il perd certes 2.4 ballons par rencontre (en 33 minutes de jeu), il faut surtout souligner le fait qu’il n’en perdait que 1.4 sur ses cinq premières titularisations. Avant de quelque peu retomber dans ses travers, donc, avec 6, 3 et 3 ballons perdus, contre les deux grosses défenses du Heat et des Knicks.
Mais là encore, Maurice Cheeks n’est pas étranger à cette évolution.
« Ce qu’il m’a vraiment fait comprendre, c’est qu’il ne faut jamais perdre deux fois de suite le même ballon. Quand tu pénètres dans la raquette et que tu ressors la balle, tu sais que [la configuration de la défense] sera similaire sur la possession suivante. Donc c’est vraiment ce qu’il m’a appris : ne jamais perdre deux fois de suite le même ballon. Il faut apprendre de chaque perte de balle. »
Quoi qu’il en soit, les dirigeants des Bulls devront forcément se poser des questions à propos de leur jeune joueur lors de la prochaine intersaison. Doivent-ils continuer à façonner Coby White en tant que meneur de jeu ? Ou doivent-ils finalement aller chercher un poste 1 naturel (Lonzo Ball ?), afin que leur irrégulier « combo guard » se stabilise plutôt en tant qu’arrière ? Et, ce, malgré la présence d’un All-Star comme Zach LaVine…
Coby White | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2019-20 | CHI | 65 | 26 | 39.4 | 35.4 | 79.1 | 0.4 | 3.1 | 3.5 | 2.7 | 1.8 | 0.8 | 1.7 | 0.1 | 13.2 |
2020-21 | CHI | 69 | 31 | 41.6 | 35.9 | 90.1 | 0.4 | 3.7 | 4.1 | 4.8 | 2.6 | 0.6 | 2.3 | 0.2 | 15.1 |
2021-22 | CHI | 61 | 28 | 43.3 | 38.5 | 85.7 | 0.3 | 2.7 | 3.0 | 2.9 | 2.2 | 0.5 | 1.1 | 0.2 | 12.7 |
2022-23 | CHI | 74 | 23 | 44.3 | 37.2 | 87.1 | 0.2 | 2.6 | 2.9 | 2.8 | 1.6 | 0.7 | 1.0 | 0.1 | 9.7 |
2023-24 | CHI | 79 | 37 | 44.7 | 37.6 | 83.8 | 0.6 | 4.0 | 4.5 | 5.1 | 2.4 | 0.7 | 2.1 | 0.2 | 19.1 |
2024-25 | CHI | 74 | 33 | 45.3 | 37.0 | 90.2 | 0.3 | 3.4 | 3.7 | 4.5 | 2.1 | 0.9 | 2.4 | 0.2 | 20.4 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.