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Le 8 novembre 1978, les Nets et les Sixers commencent un match pas comme les autres

NBA – Une rencontre en partie rejouée quatre mois plus tard et avec des joueurs qui sont passés chez l’adversaire entre-temps. C’est l’incroyable scénario vécu il y a 46 ans.

Julius Erving SixersCe devait être un match classique de début de saison. Un simple Philadelphie – New Jersey de novembre. Mais c’est devenu une des rencontres les plus incroyables de l’histoire de la NBA, avec un scénario jamais répété depuis. 8 novembre 1978, donc. Les Nets du jeune Bernard King se déplacent à Philadelphie pour affronter les Sixers de Julius Erving. Le match est équilibré. Puis, il bascule en troisième quart-temps.

Sur une pénétration de Bernard King, l’ailier Steve Mix vient en aide défensive et provoque une faute offensive. Le joueur des Nets est furieux et passe ses nerfs sur l’arbitre. Sauf qu’il a déjà pris une faute technique en début de rencontre. Il en prend donc une seconde, et le voilà expulsé.

« Tout a démarré avec ce coup de sifflet sur Bernard », se souvient Harvey Catchings, joueur de Philadelphie ce soir de novembre 1978. « Ensuite, Kevin est devenu fou de rage et la seule chose que je sais, c’est que le match est devenu incontrôlable avec toutes les fautes techniques. »

Bernard King et Kevin Loughery prennent chacun trois fautes techniques !

Le Kevin dont parle Harvey Catchings, c’est Kevin Loughery, le coach des Nets. Car Bernard King n’a pas seulement été sorti de la rencontre pour deux fautes techniques, il en a récolté une troisième (ce qui n’est pas possible en NBA) de la part de l’arbitre Richie Powers, pour avoir frappé dans une chaise en rejoignant les vestiaires.

Kevin Loughery a voulu s’expliquer, sur le parquet, avec les arbitres mais il a lui aussi récolté trois fautes techniques – Richie Powers, encore lui. « J’adore Richie, mais il avait la gâchette facile avec les fautes techniques », explique le coach, lui aussi expulsé sur le coup.

Une fois ce moment de tension évacué, les Nets se retrouvent sans Bernard King ni Kevin Loughery. C’est donc un assistant qui doit prendre les commandes du banc de New Jersey. Même si Eric Money remplace parfaitement Bernard King au scoring, avec 37 points, les Sixers finissent par l’emporter 137-133 en double prolongation.

Ce match un peu dingue est terminé, mais l’histoire n’est pas finie.

Une fin de match à rejouer…

Les Nets n’ont pas voulu en rester là. Ils ont contacté la ligue, qui n’avait que peu apprécié l’avalanche de fautes techniques de Richie Powers. En conséquence, le patron de la NBA, Larry O’Brien, a suspendu l’arbitre cinq matches.

Seconde mesure imposée par Larry O’Brien : rejouer la fin de rencontre, à partir du moment où le contrôle de la partie a été perdu. Le calendrier ne permet pas de placer ce moment avant le 23 mars 1979. Pourquoi cette date ? Parce que les deux franchises s’affrontent ce soir-là, à Philadelphie. Une solution est donc trouvée et acceptée par les deux équipes : on rejoue la fin de match du 8 novembre 1978 dans l’après-midi puis, dans la foulée et en soirée, la rencontre déjà programmée.

Rendez-vous donc le 23 mars 1979, soit plus de quatre mois plus tard, pour reprendre à 5:50 dans le troisième quart-temps. Mais des surprises arrivent encore et vont transformer ce match le plus long en match le plus fou.

… avec des joueurs qui changent de camp

Entre le 8 novembre 1978 et le 23 mars 1979, il y a la date du 7 février 1979 qui va faire basculer cette partie dans les livres d’histoire de la NBA. En effet, ce jour-là, les Sixers et les Nets trouvent un accord pour un transfert : Harvey Catchings, Ralph Simpson et de l’argent sont envoyés à New Jersey en échange d’Eric Money et Al Skinner.

Quid du match du 23 mars alors ? Dans quel camp les joueurs qui viennent de changer d’équipe devront-ils jouer pour reprendre la rencontre de novembre 1978 ? La ligue tranche : les joueurs transférés évolueront avec leur nouvelle équipe. Situation inédite : des joueurs vont donc jouer le même match avec le maillot des deux équipes !

« La situation la plus étrange que j’aie connue. J’en rigolais, Julius Erving aussi. C’était drôle pour tout le monde », résume Ralph Simpson. « J’ai vu mes anciens coéquipiers sur le parquet et ça m’a frappé », ajoute Harvey Catchings. « Je ne pensais pas que ce serait possible, puis on voit des joueurs avec lesquels on a passé plus de quatre saisons. C’est dingue. »

Il reste donc 17:50 à jouer et les Sixers mènent 84-81. Un joueur comme Eric Money qui, rappelons-le, avait inscrit 37 points le 8 novembre 1978 avec les Nets, se retrouvent sous les couleurs des Sixers et terminera la rencontre avec 23 points. Il a donc perdu 14 points dans cette rencontre pas comme les autres, mais c’est aussi le seul joueur échangé en février qui a marqué cet après-midi de mars 1979 (quatre petits points).

Eric Money a donc inscrit des points pour deux équipes différentes dans une même rencontre…

Une situation et une feuille de match ubuesques

Le scénario improbable de ce match n’a pas bouleversé sa conclusion. Comme en novembre, les Sixers ont encore gagné, 123-117. La rencontre commencée le 8 novembre 1978 est enfin terminée. Les joueurs ont pu alors rejoindre les vestiaires pour prendre une douche, souffler, avant de repartir quelques heures après pour disputer le match prévu le 23 mars 1979.

Et encore une fois, les Sixers l’ont emporté 110-98. Les spectateurs ont donc profité de cinq quart-temps plus cinq minutes et cinquante secondes dans la même journée. « Les fans en ont eu pour leur argent », constate Kevin Loughery. « Il y a eu deux matches pour le prix d’un. »

Ils ont surtout assisté à un épisode insolite de l’histoire de la NBA, avec un match à rallonge et des joueurs qui évoluent dans les deux équipes au sein d’un même match. Comme si tout ceci n’était déjà pas déjà fou, les deux formations se retrouveront en playoffs quelques semaines après. Avec toujours le même résultat : une qualification de Philadelphie.

Sur le site officiel de la NBA, on peut lire cette phrase : « L’absurdité de cette situation rend plus probable le fait de voir quelqu’un battre le record des 100 points de Wilt Chamberlain que de revoir trois joueurs transférés (Al Skinner n’a pas joué ce 23 mars) se retrouver sur les deux bancs en même temps. »

Un constat semble-t-il partagé par Ralph Simpson : « Des années après, je n’y crois toujours pas. Pourtant, c’est arrivé. Je le sais, j’y étais. »

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