Monter en confiance, éviter un nouveau coup de pompe, telle sera la mission de Milwaukee, premier de la conférence Est et donc grand favori face à Orlando après une fin de saison régulière délicate (cinq défaites en huit matchs) marquée par le coup de tête de Giannis Antetokounmpo sur Moe Wagner…
Les Bucks sont conscients de leur potentiel et l’ont montré par séquences dans la « bulle », comme lorsqu’ils sont revenus d’un écart de 22 points contre Miami (certes privé de Jimmy Butler) pour écraser le Heat.
Mais à l’issue de ces huit matchs de classement, Milwaukee n’a pas affiché la même sérénité, avec une défense trop souvent à la rue, une attaque encore trop figée. Le coup de sang de Giannis Antetokounmpo en est le symbole. Gare donc à ne pas subir le même sort que Toronto face à Orlando l’an dernier lors du Game 1, lorsque les Raptors s’étaient laissé surprendre par un tir de DJ Augustin dans les dernières secondes (avant de remporter la série 4-1).
Car si Giannis Antetokounmpo a tiré la sonnette d’alarme ce week-end, c’est aussi parce qu’il sait qu’Orlando n’a rien à perdre et peut donc lui jouer un ou plusieurs vilains tours.
Le Magic voulait éviter les Bucks au premier tour et déloger Brooklyn de la 7e place pour avoir l’opportunité de défier à nouveau Toronto sur une série. Mais les Floridiens sont tombés sur des Nets plus coriaces que prévus et ont enchaîné cinq revers. Pas le meilleur moyen de gagner en confiance avant d’affronter un tel ogre.
MENEURS
Orlando s’est renforcé dans ce secteur par rapport à l’an dernier en confirmant Michael Carter-Williams aux côtés de DJ Augustin et en propulsant Markelle Fultz, de retour aux affaires et attendu dans le cinq majeur. Face à la fougue du numéro 1 de la Draft, Milwaukee opposera l’expérience d’Eric Bledsoe. Markelle Fultz aura donc une carte à jouer, surtout si son adversaire direct se montre aussi discret et maladroit que lors de ses cinq matchs dans la « bulle » (9.2 points à 35.7% de réussite au tir, 5.2 passes décisives en moyenne), lui qui avait déjà dénoté en passant complètement à côté de sa finale de conférence l’an passé face à Toronto.
Égalité
EXTÉRIEURS
La tendance penche en faveur des Bucks, ne serait-ce que par la simple présence de Khris Middleton. Justicier au sang-froid, l’ailier peut être plus qu’un lieutenant de Giannis Antetokounmpo et sauver Milwaukee à bien des occasions, particulièrement sur jeu placé, et donc en playoffs.
À ses côtés, on trouve tout de même de belles gâchettes dont Wes Matthews qui devrait assurer au poste 2.
Pour épauler Evan Fournier sur les ailes du côté d’Orlando, on trouvera toujours Terrence Ross, shooteur capable de se sublimer dans les matchs importants. Mais alors que la franchise floridienne avait beaucoup misé sur Al-Farouq Aminu l’été dernier, la greffe n’a pas vraiment prise et l’ancien joueur de Portland, finalement blessé au genou, a été remplacé par James Ennis III, qui a alterné le bon et le moins bon jusque-là dans la bulle, avec une petite tendance à arroser (26.6% de réussite à 3-points à 8/30). Reste enfin Wes Iwundu qui peut également apporter.
Avantage Milwaukee
INTÉRIEURS
La paire Gordon-Vucevic a malmené plus d’une raquette en NBA cette saison. Mais difficile de ne pas reconnaître la supériorité des Bucks dans la peinture avec la présence du MVP de la saison 2019, légitime candidat à sa propre succession, Giannis Antetokounmpo. Jusqu’à son dérapage face aux Wizards, le « Greek Freak » s’est démené dans la bulle et nul doute qu’il abordera cette nouvelle campagne de playoffs avec le couteau entre les dents.
Difficile de stopper ce monstre physique, même si son jeu possède encore quelques failles, dont l’adresse à mi-distance, aux lancers-francs, à 3-points ou encore les problèmes de fautes sur lesquels le Magic devra insister.
Pour ce qui est du poste 5, là encore, les jumeaux Brook et Robin Lopez sont un duo solide. Entre l’agressivité de Robin, mais aussi la force de dissuasion et l’adresse extérieure de Brook, Mike Budenholzer a de quoi voir venir.
Avantage Milwaukee
LES BANCS
C’est pour continuer à progresser en playoffs que les Bucks ont garni leur banc de joueurs d’expérience au fil des années. Aujourd’hui, avec potentiellement George Hill, Kyle Korver, Marvin Williams, Ersan Ilyasova et Robin Lopez en sortie de banc, Milwaukee est armé.
Les plus jeunes aussi ont leur place dans le dispositif de Mike Budenholzer entre DJ Wilson, Sterling Brown, Pat Connaughton, ou encore Donte DiVincenzo, qui ont brillé à tour de rôle dans la « bulle ».
La « second unit » d’Orlando sera quant à elle menée par Terrence Ross, qui apparaît comme l’une des seules menaces « référencées » des Floridiens en sortie de banc avec la paire Augustin – Carter-Williams. Problème : le shooteur a dû quitter la « bulle » pour passer des examens suite à un reflux dans l’œsophage. Il est désormais de retour et a participé aux derniers entraînements, mais s’il n’est pas en forme, l’apport du banc sera faible…
Avantage Milwaukee
LES COACHES
Les deux coachs sont arrivés avec des objectifs bien précis et ont pour l’instant rempli leur mission. Steve Clifford devait réintégrer Orlando dans le Top 8 à l’Est après six ans de disette et vient de qualifier son équipe pour la deuxième saison de suite en playoffs. Reste désormais un moyen de faire durer le plaisir.
Mais la balance penche encore du côté de Milwaukee où Mike Budenholzer a dû opérer une véritable révolution lors de son arrivée en provenance d’Atlanta avec un jeu plus actuel, davantage basé sur le collectif, le tir à 3-points, et qui a connu le même succès qu’en Géorgie où il avait été élu « entraîneur de l’année ». Les qualités de Giannis Antetokounmpo pleinement utilisées, les Bucks dominent la saison régulière depuis son arrivée.
Reste maintenant à atteindre la finale NBA, sans quoi la saison de Milwaukee aura encore des airs d’échec.
Avantage Milwaukee
LA CLÉ DE LA SÉRIE
Qui pour éloigner Giannis Antetokounmpo du cercle ? Les Bucks resteront injouables tant que Giannis Antetokounmpo pourra driver jusqu’au cercle sans être un minimum contrarié. Il faudra d’abord limiter les pertes de balle et empêcher ainsi Milwaukee de briller sur le jeu de transition au maximum, registre dans lequel le « Greek Freak » excelle. Les prises à deux sont une option mais libèrent forcément une des quatre gâchettes qui lui servent de coéquipiers. Quel adversaire serait à même de le contenir dans les rangs floridiens ?
Jonathan Isaac aurait pu le contrarier mais sa blessure au genou en a décidé autrement. S’il en a la carrure, Aaron Gordon n’est pas vraiment un grand défenseur, quand Nikola Vucevic n’est pas un intimidateur. Khem Birch aurait davantage le profil, mais il faudrait consentir un gros effort à Steve Clifford pour intégrer davantage le Canadien dans sa rotation, tant son apport offensif est maigre. Difficile donc de voir comment Orlando freinera le Grec.
SAISON RÉGULIÈRE
2 novembre 2019 : Orlando – Milwaukee (91-123)
10 décembre 2019 : Milwaukee – Orlando (110-101)
29 décembre 2019 : Milwaukee – Orlando (111-100)
12 février 2020 : Orlando – Milwaukee (95-101)
Milwaukee 4-0
VERDICT
Orlando peut bénéficier de son expérience de l’an passé face à un défi d’ordre similaire, et abordera sans doute ce défi avec plus d’assurance et le constat suivant : rien à perdre, tout à gagner, particulièrement sur le premier match. Le parcours de ces Bucks dans la « bulle » a démontré que Milwaukee était loin d’être imprenable avec des revers qui ont fait tâche, comme face aux Nets.
Mais comme ça avait été le cas avec les Raptors l’an passé, Orlando ne semble simplement pas avoir les armes pour rivaliser sur la durée. Largement favoris sur le papier et forts de leurs quatre succès face à Orlando en saison régulière, les coéquipiers de Giannis Antetokounmpo doivent maintenant assurer.
Milwaukee 4-0