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Quand Hakeem Olajuwon a donné une leçon à David Robinson

Michael Jordan à la retraite, la NBA a appartenu à Hakeem Olajuwon l’espace de deux saisons. Le pivot des Rockets a assis sa domination en 1994 et 1995 avec deux titres… et une performance mémorable face à David Robinson, MVP de la saison 1994-95 !

« Si je devais résumer la performance d’Hakeem face aux Spurs, je dirais qu’elle était tout simplement légendaire. C’est quelque chose dont on va parler pendant de nombreuses années et dont je me souviendrai toute ma vie. »

Rudy Tomjanovich n’est pourtant pas devin, mais son assertion prononcée en 1995 tient encore debout vingt-cinq ans plus tard. L’entraîneur des Rockets savait bel et bien ce qu’il disait après avoir été témoin de la destruction en règles de David Robinson, MVP de la ligue, par son pivot Hakeem Olajuwon.

Auteur d’un insensé 35 points, 12 rebonds, 5 passes et 4 contres de moyenne sur cette finale de conférence Ouest de 1995 (contre 23 points, 11 rebonds, 3 passes et 2 rebonds pour David Robinson), « The Dream » a effectivement propulsé ses Rockets vers un deuxième titre en deux ans. Un clinic, une démonstration… Un chef d’œuvre !

La remise du trophée de MVP

À égalité avec lui aux rebonds (10.8 par match), Hakeem Olajuwon était meilleur scoreur (27.8 contre 27.6) et contreur (3.4 contre 3.2) que David Robinson sur la saison régulière. Outre 9 matchs disputés en plus pour l’Amiral texan, la véritable différence s’est faite sur les bilans, avec les Spurs nettement au-dessus, à 62 victoires pour 20 défaites contre 47 et 35 pour les Rockets, battus de plus cinq fois sur six lors de leurs confrontations directes.

Mais lorsque Spurs et Rockets se sont retrouvés en finale de conférence Ouest, après avoir respectivement disposé des Lakers (4-2) et des Suns (4-3), il était écrit que les deux pivots allaient se livrer un combat des chefs. De quoi oublier l’absence de Michael Jordan, comme l’espèrent les instances de la Ligue…

Avec deux pivots All-Star, les deux derniers MVP, rien que ça, le décor est planté. Le Game 1 confirme les attentes. Et la supériorité d’Hakeem Olajuwon avec une victoire sur le fil de Houston, sur le parquet des Spurs (94-93), dont 27 points (à 12/24 aux tirs), 8 rebonds, 6 passes et 5 contres pour Hakeem et 21 points (à 5/17 aux tirs), 9 rebonds et 7 ballons perdus pour l’Amiral. La montée en puissance du Dream semble alors inéluctable…

La remise du trophée de MVP en ouverture du Game 2 à San Antonio, avec David Stern en présence, sera l’affront idéal pour alimenter le feu sacré d’Hakeem Olajuwon.

« On était simplement des coéquipiers solidaires », explique Clyde Drexler dans le Houston Chronicle. « David Robinson avait réussi une grande saison, il avait mérité ce qu’il avait gagné. C’est un super joueur. Mais sur une série, il faut tout utiliser comme motivation. J’ai été dire quelque chose [à Hakeem]. Je suis sûr que tout le monde lui a dit un truc du genre : ‘Dream, tu as encore fait une grosse saison. Tu aurais dû être le MVP. Gagnons cette série pour leur montrer’. »

La réponse a fusé sur le terrain. « Il a fait une véritable démonstration », conclut Clyde Drexler. Homme de peu de mots, Hakeem Olajuwon a simplement soufflé : « Drex, ne t’inquiète pas. On va remporter le gros trophée. »

« Kenny, je vais aller chez lui pour prendre mon trophée »

La série commence idéalement pour les Rockets qui ont donc repris l’avantage du terrain dès le premier match. Quant à cette deuxième levée, elle démarre par la célébration et les hourras des 36 000 fans texans pour leur MVP.

Et les Rockets qui viennent sonder, mais aussi chauffer, leur pivot et leader après la cérémonie. « Je suis littéralement assis à côté de Hakeem », lance Kenny Smith. « David reçoit son trophée avant la présentation des cinq de départ. Je lui demande si ça ne le dérange pas qu’il n’ait pas cité son nom. Il me dit : ‘Non, non, Kenny. Il le mérite, il a été le meilleur joueur cette saison, sans problème’. Moi, ça me dérangeait car quand Hakeem avait gagné le trophée, il nous a dit qu’il n’était pas à l’aise de recevoir le trophée sans nous. Si vous regardez la remise du trophée de 1994, Otis Thorpe le tient plus que lui. On pensait que c’était notre MVP. On savait ce qu’on avait fait pour qu’il ait ce trophée et ce qu’il avait fait pour nous. »

Contraint de courir après le score dès le premier quart, San Antonio reviendra bien, et passera même devant, dans le troisième quart mais Hakeem Olajuwon était en mission. The Dream boucle ce deuxième match à San Antonio, une victoire de +10 (106-96), avec une nouvelle ligne de stats insensée : 41 points (à 18/31 aux tirs), 16 rebonds, 4 passes, 3 interceptions et 2 contres.

« A la fin du match, Hakeem sort avec des stats ridicules », reprend Kenny Smith. « J’étais déjà sur le banc et il me regarde et me dit : ‘Kenny, je vais aller chez lui pour prendre mon trophée’. Je lui réponds que je savais bien que ça le dérangeait ! On s’est mis à rire. Il gloussait en sortant du terrain. »

En face, le MVP rentrera la tête basse avec son trophée de MVP et une deuxième défaite en deux matchs, malgré 32 points (à 10/18 aux tirs) et 12 rebonds tout de même.

En conférence de presse, David Robinson ne peut que rendre hommage à son adversaire : « Je ne sais même pas comment je peux dire ça sérieusement, mais j’ai trouvé que j’ai plutôt bien défendu sur lui », déclarait-il alors. « Le gars a juste joué à un niveau que je n’avais plus vu depuis un long moment. »

MVP… mais pas leader ?

Dans son livre autobiographique rédigé quasiment en un été (1996) en collaboration avec Tim Keown, intitulé Bad As I Wanna Be, Dennis Rodman est revenu sur sa période chez les Spurs. Alors avec les Bulls, et en pleine gloire après son idylle avec Madonna, le « Worm » égratigne sans vergogne son ancien coéquipier, David Robinson, en mentionnant précisément cette série face à Hakeem Olajuwon.

« David a accumulé des fautes rien qu’en tombant face à Hakeem. Il me demandait de l’aide mais je lui ai dit que je ne viendrai pas », assène Dennis Rodman. « Il n’a rien répondu parce qu’il n’avait rien à dire. Avant les matchs, il avait l’air effrayé, il n’arrêtait pas de trembler. »

Selon Dennis Rodman, Daiv dRobinson a tout simplement manqué de caractère pour tenir son duel en un-contre-un face à Hakeem Olajuwon. Il explique également que la stratégie défensive concoctée par Bob Hill ne permettait pas les prises à deux, abandonnant donc l’Amiral à son triste sort.

Loin d’être irréprochable lors de son séjour texan, Dennis Rodman pointe néanmoins le leadership défaillant de l’Amiral : « À l’entraînement, Bob Hill demandait à David s’il pouvait défendre en individuel sur Olajuwon et il répondait d’un haussement d’épaule : vous pouvez venir m’aider si vous voulez. Pas une fois, il a dit qu’il allait défendre sur lui en individuel. C’était le MVP de la ligue, payé 8 millions de dollars la saison. Il devait prendre ses responsabilités et au moins dire qu’il allait s’en charger. Il était censé être le leader de l’équipe. »

David Robinson a pourtant toujours sauvé la face en public. S’il se savait dominé par son adversaire direct, le futur Hall of Famer a toujours assumé, n’en déplaise à Dennis Rodman. « Leur confiance va vaciller s’ils me voient déstabilisé », réagissait le pivot dans le New York Times. « Je ne peux jamais être déstabilisé. C’est là où j’ai le plus progressé ces cinq dernières années. »

Le MVP en titre surfait au contraire sur une grosse confiance. Son expérience durant l’été olympique de 1992 n’y était pas pour rien, notamment pour apprendre à mener sa troupe. « Ce trophée de MVP est probablement le plus important que j’ai gagné dans ma carrière. La médaille d’or de 1992 était davantage le souvenir d’un grand moment. Cette équipe était incroyable et elle m’a énormément aidé à grandir en tant que joueur. Mais cette récompense, ce titre de MVP est au-dessus. Et si on gagne le titre, ça sera évidemment encore plus haut. »

La réplique de l’Amiral

Pour ça, l’Amiral devra attendre 1999 et l’arrivée de Tim Duncan, mais en 1995, il est encore seul à la barre. Mené 2-0 avec les matchs 3 et 4 à Houston, San Antonio fait courageusement front, son capitaine en tête. « Il n’y a pas de peur », assure David Robinson. « On vient ici sans peur. Ils sont venus chez nous sans peur. En fin de compte, il s’agit de basket. Je n’étais pas tellement inquiet d’être à 0-2 dans la série mais plutôt d’avoir à attendre avant de rejouer. »

Sans peur et sans reproche, les Spurs vont effectivement donner du fil à retordre à leurs adversaires texans. Derrière David Robinson à 29 points et 9 rebonds mais aussi Avery Johnson (20 points, 13 passes) à la baguette, San Antonio vient grappiller le Game 3.

L’Amiral a stabilisé son embarcation et c’est au tour des Rockets de voir trouble. « Je pense que je suis plus calme maintenant », réagissait David Robinson après le Game 3, dans le New York Times. « Je suis passé d’une série face à Elden Campbell et Vlade Divac à une autre face à Hakeem. Il est à son meilleur niveau en ce moment. C’est un gros ajustement. Mentalement, je crois avoir trouvé le bon rythme et je commence à trouver mes marques face à lui. »

Sans paniquer, David Robinson n’a certes pas tellement ralenti Hakeem Olajuwon qui signe un Game 3 à 43 points, 11 rebonds, 5 contres et 4 passes, mais un Game 4 à 20 points et 14 rebonds (mais 9/24 aux tirs).  « Le gars va marquer ses points. Il aura ses 35 tirs par match », constate-t-il, auteur de 20 points, 16 rebonds et 5 contres au Game 4. « Il faut simplement le jouer le plus dur possible et rendre ses tirs difficiles. » Malgré Hakeem Olajuwon, les Spurs se sont imposés et peuvent repartir à 2-2 à la maison.

Évidemment, le staff de San Antonio est bien conscient que rien n’est encore fait. On sent même un peu de crainte poindre à l’horizon. « Je ne sais pas s’il y a un mot pour décrire [Olajuwon], vous en avez un ? », raisonne Bob Hill. « Je ne sais pas comment l’expliquer mais ce mec-là peut écrire un bouquin sur le jeu au poste bas. Il est incroyable. Il rentre des tirs en suspension, il virevolte, il feinte, il tire en crochet. Il a tous les mouvements en magasin. C’est d’autant plus impressionnant de pouvoir les battre quand il joue comme ça. Il fait absolument partie des très grands joueurs. »

« Y en a un qui va souffrir »

Dans les matchs 5 et 6, Hakeem Olajuown prend définitivement le contrôle des opérations. La rigolade est terminée, et Mario Elie se souvient de l’intensité de son pivot durant cette série.

« Il n’était pas content, c’était un gars avec beaucoup de fierté, qui avait gagné auparavant. Il avait été beaucoup blessé cette année-là, quand on avait fait l’échange pour Clyde. Dream aurait probablement pu être MVP deux années de suite. Je me souviens surtout de l’annonce des cinq, il m’a écrasé la main tant il était concentré. Je l’ai rarement vu aussi concentré. C’était un de ces moments où je lui donnais le ballon à chaque fois, de peur de sentir sa colère après. Il y avait quelque chose dans son regard. On s’est tous dit : ‘Y en a un qui va souffrir’. »

Avec des performances dantesques à 42 points, 9 rebonds, 8 passes et 5 contres puis 39 points, 17 rebonds et 5 contres, Hakeem Olajuwon a effectivement pris le large, gavé de bons ballons au poste bas. Comme sur le fameux clip où il envoûte David Robinson, qui saute dans le vent, avant de filer au layup, la victoire avait choisi son camp.

« Mais c’était du Michael Jordan », s’emballe Kenny Smith. « Ce que Michael faisait, pendant ces deux années, c’est Hakeem qui le faisait. Durant cette série, il a montré à tout le monde qu’il était le meilleur joueur. Et il n’y avait pas photo ! Personne ne lui arrivait à la cheville. Charles Barkley, tu n’y es pas. David Robinson. Karl Malone. Ils n’étaient pas à son niveau. Il a fait savoir à tout le monde ce qu’il pouvait faire à celui qui était considéré comme le meilleur joueur cette année-là. »

S’il a raté le doublé pour le MVP de la saison régulière, Hakeem Olajuwon sera par contre logiquement nommé MVP des Finales pour la deuxième année de suite, avec 33 points, 11 rebonds, 5 passes, 2 contres et 2 interceptions de moyenne face au jeune Magic de Shaquille O’Neal et Anfernee Hardaway.

Dans ses 10e et 11e saisons NBA en 1994 et 1995, « The Dream » était tout simplement au sommet de son art. Et c’est l’Amiral qui en a pris pour son grade…

Le résumé de ce duel de poids lourds

Son Game 2 à 41 points, 16 rebonds, 4 passes et 3 interceptions

Son Game 5 à 42 points, 9 passes, 8 rebonds et 5 contres

Son Game 6 à 39 points, 17 rebonds et 5 contres

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