Retraité des parquets depuis 18 mois, Boris Diaw a délaissé les océans pour la montagne puisqu’il a posé ses valises à Salt Lake City, la ville du Jazz où il a effectué sa dernière saison NBA. C’est de là-bas qu’il a suivi chaque dimanche soir « The Last Dance », et il avoue que ça lui a donné des fourmis dans les jambes.
« Dans ma jeunesse, les documentaires sur Michael Jordan, Magic Johnson et Larry Bird me passionnaient déjà, mais là, c’est un cran au-dessus » explique-t-il au magazine Le Point. « The Last Dance rendrait n’importe qui nostalgique de ces années-là. C’est d’autant plus intéressant de le diffuser aujourd’hui, en 2020, car beaucoup commençaient à oublier qui étaient Michael Jordan et les Chicago Bulls des années 1990 et ce qu’ils ont fait pour le basket, bien sûr, mais aussi pour le monde du sport en général. »
L’occasion pour Boris Diaw de relancer le débat sur le meilleur joueur de tous les temps.
« Les jeunes aujourd’hui pensent que Jordan, c’est une marque de chaussure et que le GOAT, c’est LeBron James. Ça remet quelques vérités en place. En voyant ces images, c’est la seule fois depuis ma retraite où le basket m’a vraiment manqué. Je dois l’admettre : « The Last Dance » m’a donné envie de rejouer au basket ! »
« Il suffirait d’un seul problème sanitaire pour ternir la réputation de la NBA »
Dans « The Last Dance », on découvre aussi les coulisses des Bulls, et la personnalité de Michael Jordan. « Quand je regardais, gamin, les émissions de basket sur Canal+, on ne voyait que les meilleures actions, les paniers à 3-points, les dunks, les équipes qui gagnent, les joueurs et les fans en liesse, etc. L’objectif, c’était de transmettre du bonheur, du spectacle, mais derrière les portes fermées des vestiaires, il y a d’autres histoires. C’est vrai dans tous les sports. C’est aussi parce qu’il montre cela que « The Last Dance » est un documentaire exceptionnel. »
Ancien président des Metropolitans en Pro A, mais toujours manager general adjoint de l’Equipe de France, il regarde, inquiet, les tentatives de reprise du sport à travers le monde, et en particulier en NBA.
« Cela apparaît très compliqué de reprendre. Le problème pour la NBA est financier, parce que l’arrêt impacte les droits télévisés, des pertes d’argent pour les joueurs et pour les clubs, qui font travailler de nombreuses personnes. Le championnat américain est une grosse multinationale qui marche, comme d’autres, sur des œufs : le risque financier ou le risque sanitaire ? La NBA, ce n’est pas que des jeunes joueurs en pleine forme. Ces derniers sont au contact d’arbitres, de dirigeants, de kinésithérapeutes, etc. Il suffirait d’un seul problème sanitaire pour ternir la réputation de la NBA. Et, là aussi, les conséquences seraient dramatiques. »
L’intégralité de l’interview sur Le Point