Pour tous les fans de Michael Jordan ou les observateurs de la NBA des années 1990, le visage d’Ahmad Rashad est familier. Pour les spectateurs profanes de « The Last Dance », c’est désormais le cas puisqu’il y est très présent, en tant qu’invité mais aussi en tant qu’acteur durant l’épopée des Bulls.
Ancien joueur NFL, présentateur de l’émission Inside Stuff et journaliste en bord du terrain pour les plus grandes affiches durant la dynastie des Bulls, Ahmad Rashad est surtout connu pour son amitié avec Michael Jordan.
Il était par exemple aux côtés de ce dernier le vendredi 24 janvier à Paris, ou encore dans la vestiaire des Bulls quelques minutes avant le Game 7 de la finale de conférence 1998 contre les Pacers. Les deux hommes ont d’ailleurs regardé quelques épisodes de « The Last Dance » ensemble.
« On a tellement rigolé. On était trois en réalité : Michael, moi et de la téquila », raconte-t-il à The Undefeated. « On s’est raconté des histoires, on a beaucoup rigolé, on a corrigé certaines choses. On s’est souvenu aussi. »
Lors de cette ultime saison des Bulls de Jordan, Ahmad Rashad et la star de Chicago sont amis depuis huit ans.
« J’étais à Los Angeles pour un match de charité de Magic Johnson. C’est là que j’ai rencontré Michael et ça a fonctionné. Je connaissais déjà Magic et une grande majorité des autres stars, car je vivais à Los Angeles la moitié du temps et je jouais des matches d’entraînement avec eux. On s’est échangé nos numéros et on a commencé à discuter. Rarement de basket d’ailleurs. On est devenu ami, très ami. Il est comme un frère et nos familles sont proches également. »
Pat Riley ne voulait pas le voir dans le vestiaire du Heat
Forcément, cette relation directe avec Michael Jordan, que certains appelleront connivence, rendait son travail de journaliste plus savoureux. Mais cette absence de distance était parfois mal vue par les confrères.
« Une fois, les Bulls jouaient à Utah. Le journaliste Jim Gray vient dans la salle d’entraînement. Phil Jackson arrive et le sort. Il demandait à ce que la presse sorte. Gray m’a alors regardé et a souligné ma présence. Phil Jackson a répondu, dans la foulée : ‘Ahmad, c’est la famille. Vous, les médias, dégagez !’ Jim Gray l’a donc dit à David Stern. Ce dernier m’a appelé pour me dire que Gray s’était plaint : ‘Faufile-toi par une autre porte, je ne veux pas te dire que tu n’es pas censé être là-bas.’ Pendant cinq ans, j’ai pu aller où je voulais. »
Et même chez les coaches, la connexion entre Ahmad Rashad et Michael Jordan était redoutée.
« Une des histoires les plus drôles, c’est Pat Riley, quand il était coach à Miami. Il ne me laissait jamais entrer dans le vestiaire à cause de ma relation avec Jordan. Dès que Michael a pris sa retraite, je me souviens qu’il m’a de nouveau accepté. »
N’est-il pas touché par les critiques autour de sa carrière de journaliste ?
« Un jour, il y a trois ans, on m’a dit qu’à cause de ma relation avec Jordan, je n’aurais jamais les récompenses et les éloges que je mérite car beaucoup sont jaloux. Je pense que c’est vrai. Mais quand j’ai commencé ma carrière, il n’y avait pas énormément de journalistes noirs. J’ai été à l’écran pendant très longtemps avec une émission le samedi, le match le dimanche. Je ne sais pas si un autre journaliste noir a réussi ça, et je pense souvent à mon père, qui serait fier de moi. »