Fred VanVleet avait prévenu. Pour avoir une chance de battre les Bucks, il fallait bien défendre, faire circuler la balle et être adroit. Cette nuit, il a manqué ce dernier paramètre aux Raptors pour faire tomber les leaders de la conférence Est. Pendant 22 minutes, tout a fonctionné, et puis les shoots ont raté leur cible, et les Bucks ont pris le dessus pour s’imposer avec la manière.
Même au coeur de la tempête, les hommes de Mike Budenholzer n’ont jamais donné l’impression de vaciller. À leur tête, un Giannis Antetokounmpo qui avait retenu la leçon des derniers playoffs. Comment ? En attirant la défense pour mieux servir ses coéquipiers au large. C’est une évidence mais il l’a fait dans le bon tempo, et il a prouvé qu’il avait retenu la leçon de la défaite en playoffs.
« On avait toujours en tête ce que s’était passé la dernière fois ici, et les problèmes qu’on avait eus » a réagi Giannis Antetokounmpo après la rencontre. « C’était clairement dans un coin de ma tête. »
Le Grec est rancunier, revanchard mais aussi… têtu. « L’une de mes plus grandes qualités est d’être têtu. C’est aussi un de mes plus gros défauts. Donc quand le match débute, je veux être agressif » raconte le MVP 2019 dans le vestiaire. « Ils envoyaient un deuxième joueur sur moi, et ils défendaient vraiment bien. Mais il y a des moments où il faut faire preuve de maturité, et se dire que ça ne sera pas votre soir. Il faut trouver le joueur démarqué, et Coach Bud m’aide beaucoup pour ça. »
« Si tu l’agresses tout le temps, la défense s’adapte »
La tête levée pour anticiper les prises à deux, mais aussi regarder le placement de ses coéquipiers, Giannis Antetokounmpo a pesé sur le match avec ses 8 passes pour accompagner ses 19 points. « Il faut forcer la défense à trouver ce que tu vas faire, la forcer à faire un choix et ensuite faire la bonne passe » poursuit-il. « Si tu l’agresses tout le temps, la défense s’adapte, se met en place et elle fait toujours la même chose. »
Côté défense, le Grec a aussi été exemplaire avec ses 19 rebonds, tous défensifs, mais aussi ses trois contres. Et lorsqu’il est posterizé, c’est parce qu’il est allé au contre. Parfois, il était loin de l’action, mais il s’est déchiré pour gêner un maximum de tirs. Aucune économie dans l’effort, et pourtant, les Bucks étaient en back-to-back, avec une prolongation dans les jambes. « Il y a une culture de la gagne. Peu importe si on est blessé, peu importe si on est fatigué, le prochain sur la liste est prêt à jouer » conclut-il. « Tout le monde veut jouer. Tout le monde veut gagner, et c’est pour ça qu’on gagne des matches. Parfois, en back-to-back, vous perdez car vous êtes fatigués… et vous baissez les bras. Ce n’est pas le cas dans cette équipe. On n’est pas du genre à se dire : « Tiens, c’est un back-to-back, et il va falloir gagner. » On joue, on fait notre boulot, et c’est de gagner des matches. »