Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.
Place aujourd’hui aux Bulls, auteurs l’an passé de la cinquième pire campagne de leur histoire (22 victoires – 60 défaites). Il faut dire que la saison fut mouvementée, entre le limogeage en cours de saison de Fred Hoiberg et la prise de pouvoir musclée et pas toujours bien comprise de son assistant Jim Boylen. Finalement prolongé.
REDONNER UN CADRE
Alors que les relations entre la direction de Chicago et Tom Thibodeau étaient très tendues, le club avait misé sur Fred Hoiberg pour rentrer dans la NBA moderne, avec un style de jeu offensif plus fluide et moins prévisible. Un changement de philosophie qui n’a pas eu les effets escomptés, le coach n’atteignant qu’une seule fois les playoffs en trois saisons, et ne parvenant surtout pas à imposer son style alors que l’effectif était pourtant considérablement rajeuni.
Le duo Gar Forman – John Paxson a finalement décidé que la jeunesse de l’Illinois avait besoin d’un cadre, et c’est l’assistant Jim Boylen qui a été chargé de le mettre en place. Le coach a d’ailleurs sans doute fait du zèle lors de son arrivée, multipliant les discours guerriers et les promesses d’entraînements durs pour imposer sa ligne.
Forcément un peu perdus face à ces changements radicaux, Zach LaVine et compagnie l’ont aussi été par les choix du technicien qui a changé de philosophie de jeu en cours de saison, revenant à un style beaucoup plus lent, fait de fixations poste bas. Avant finalement de mettre de l’eau dans son vin en redonnant pas mal de liberté à ses troupes par la suite, permettant au duo Zach LaVine- Lauri Markkanen d’afficher de jolies choses, notamment après l’arrivée d’Otto Porter Jr, qui avait apporté un certain équilibre au groupe.
Ce fut toutefois assez court, car les blessures et le « tanking » ont rapidement mis ces promesses au placard, mais cette période a laissé entrevoir pas mal de possibilités pour l’avenir…
LA JEUNESSE LIBÉRÉE ?
Il faut dire que les dirigeants de Chicago ont fait un joli travail pour constituer un effectif prometteur. Outre Zach LaVine et Lauri Markkanen, les deux Jr, Wendell Carter et Otto Porter, peuvent ainsi apporter de la stabilité à l’ensemble, alors que l’arrivée de Coby White peut également aider sur le poste jugé « faible », celui de meneur.
Kris Dunn a ainsi confié qu’il avait bien du mal à trouver sa place dans ce groupe, et s’il n’a pas (encore) été échangé, l’option est très plausible.
Pour encadrer cette jeunesse qui doit désormais libérer son potentiel sur la totalité d’une saison, les dirigeants sont allés chercher les précieux Tomas Satoransky et Thaddeus Young. Le premier sort d’une grosse Coupe du monde et sa capacité à mettre du rythme et à jouer sur plusieurs postes devrait être utile pour mettre en orbite Zach LaVine, Otto Porter Jr. et compagnie.
Le second est un guerrier solide dans la raquette, un col bleu prêt à faire le sale boulot et à souder le groupe. Un parfait mentor aussi pour Wendell Carter Jr. et Lauri Markkanen.
Il y a donc du talent, quelques tuteurs intéressants, et la possibilité pour Jim Boylen de mettre en place sa philosophie de jeu dès le « training camp », ce qui évitera les incompréhensions et les changements de direction en cours de saison. Il ne reste plus qu’à espérer que la mayonnaise prenne pour voir Chicago rebondir.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Coby White, Daniel Gafford, Thaddeus Young (Pacers), Tomas Satoransky (Wizards), Luke Kornet (Knicks), Ryan Arcidiacono
Départs : Robin Lopez (Bucks), Timothé Luwawu-Cabarrot, Wayne Selden, Antonio Blakeney
LE JOUEUR À SUIVRE : Zach LaVine
C’est le duo Zach LaVine – Lauri Markkanen qui sera globalement observé cette saison, car c’est lui qui sera le moteur et la base du succès de l’équipe, et c’est peut-être la progression du Finlandais qui sera déterminante.
Mais c’est sans doute l’arrière qui détient les clés de l’explosion du noyau de la franchise. Première menace offensive de l’équipe, il doit encore apprendre à partager le gâteau en attaque, tout en assumant sa part de travail en défense. Surtout, il doit se concentrer sur les secteurs où il est efficace, en profitant notamment de sa vitesse et de ses qualités athlétiques pour attaquer le cercle, en évitant les tirs compliqués à 3-points pour jouer les sauveurs.
Comme bon nombre de scoreurs « faciles », Zach LaVine doit désormais passer un cap, en mettant d’abord son talent au service de son équipe. C’est s’il réussit à le faire que Chicago deviendra vraiment une équipe dangereuse.
MOYENNE D’AGE : 24.1 ans
MASSE SALARIALE : 114.1 millions (29e sur 30)
SI TOUT VA BIEN
L’infirmerie des Bulls sonne étonnement creux et Jim Boylen peut donc compter sur un groupe stable pour une grosse partie de la saison. Le duo Zach LaVine – Lauri Markkanen a trouvé les clés pour fonctionner ensemble, bien aidé par les apports des « roles players » comme Otto Porter Jr, Wendell Carter Jr, Tomas Satoransky ou encore Thaddeus Young. Même Kris Dunn retrouve le sourire en acceptant son rôle, et il met sur orbite ses camarades.
S’ils sont encore capables de lâcher des matchs, les Bulls deviennent une équipe compliquée à jouer, avec du talent offensif et une certaine stabilité défensive. Dans une conférence Est en pleine restructuration, ils se mêlent donc aux formations en quête d’une des dernières places pour les playoffs.
SI TOUT VA MAL
Les problèmes de blessures restent récurrents à Chicago et on ne voit le duo Zach LaVine – Lauri Markkanen que par intermittence, ce qui empêche l’équipe de trouver du rythme. Frustré alors qu’il tente encore de convaincre ses dirigeants qu’ils ont fait le bon choix en misant sur lui, Jim Boylen recommence ses discours guerriers et se met à dos une partie du vestiaire, alors que Kris Dunn veut à tout prix partir et tenter de lancer sa carrière ailleurs.
L’effectif a du talent mais on ne l’aperçoit que périodiquement, et c’est encore une saison à moins de 30 victoires qui se profile, les Bulls finissant de nouveau la campagne en roue libre afin de viser la Draft.