Ça se passe entre 1995 et 2005. De l’entrée des Blazers dans leur nouvel écrin du Rose Garden, à une fin de saison en lambeaux, avec un dirigeant au poste de coach (Kevin Pritchard au relais de Mo Cheeks), une piteuse 13e place à l’Ouest et des fans en colère.
Une décennie de basket à Portland avec beaucoup de hauts mais probablement encore plus de bas. Et des bas qui blessent. Qui laissent des plaies encore douloureuses aujourd’hui, plus de vingt ans après les faits. C’est Rip City à la sauce Jail Blazers. C’est une histoire d’amour qui tourne mal entre une ville et son équipe fanion.
Malgré deux accessions consécutives à la finale de conférence à l’Ouest en 1999 et 2000, Portland n’arrivera pas à brandir le trophée tant convoité. L’infamie du dernier quart perdu au Game 7 des finales de conférence en 2000 ne sera jamais vengée, laissant donc béante la plaie profonde qui torture encore l’esprit des fans de Rip City.
Il s’agit même d’un choc culturel dans sa plus pure expression. D’un côté, des joueurs noirs américains issus de milieux défavorisés. De l’autre, une ville typiquement blanche et aisée, avec une tradition conservatrice (et des relents racistes). La collusion de ces deux éléments rendait l’ambiance forcément conflictuelle, et explosive. Comme un cri primaire du Sheed après un dunk de virtuose !
Pour comprendre ce phénomène, il faut d’abord saisir le contexte spécifique de la ville de Portland. De même, il faut bien voir le contraste qui existe entre le groupe du début des années 90, double finaliste NBA, et celui mis en place par le GM tête brûlée, Bob Whistitt, véritable architecte des Jail Blazers. Enfin, il s’agira de revenir sur le choc culturel et générationnel qui s’est opéré à l’aube de l’an 2000 à Portland, mais aussi en NBA plus largement.
BasketUSA a mené son enquête en fouillant les archives mais aussi en allant à la rencontre de nombre des acteurs principaux, dont Kerry Eggers, auteur d’un ouvrage massif de 500 pages sur le sujet, sorti en novembre dernier.
Episode #1 : Ecrire l’histoire des vaincus
Episode #2 : Portland la blanche
Rasheed Wallace, l’ennemi public n°1
Placardé en première page du bouquin de Kerry Eggers (tout comme en Une du numéro de Willamette Week de janvier 2018, dans une illustration hilarante en patineur sur glace avec Tonya Harding), Rasheed Wallace a été le grand symbole de l’époque Jail Blazers. Et son cas est en effet exemplaire.
Eminemment caractériel mais tout aussi talentueux lors de ses jeunes années à Portland, Rasheed Wallace était la cible facile. Celui à qui on allait aisément « faire porter le bandeau » dans cette affaire avec son émotivité excessive.
Mais, à part pour conduite sans permis et (beaucoup plus grave) une agression caractérisée sur sa petite amie en 1997 (quand il avait 23 ans), Rasheed Wallace n’a véritablement eu de problème avec la loi qu’à cause de son penchant pour la fumette. Exceptées ces incartades, il est un bien meilleur citoyen que sa réputation ne veut le laisser croire.
Se pose alors la question de savoir si Rasheed Wallace n’a pas été victime de la description généralisante des Jail Blazers. Effet grossissant ou réputation méritée, on passe le Sheed au scalpel !
Sheed, le gentil garçon
Alors, il se prenait certes beaucoup de techniques : 317 en carrière, bon pour une place sur la 3e place du podium dans l’histoire de la ligue. Mais le pétard ambulant a su faire amende honorable face à la justice américaine. Il a pris très sérieusement sa période de probation après son arrestation sur l’autoroute de Seattle, s’en tirant en 2003 (à la différence de Damon Stoudamire qui a plongé).
Non, comme l’ont dit tous ses camarades de jeu, le Sheed est un émotif. À l’instar de Damon Stoudamire à l’approche des playoffs 2001, ses coéquipiers auraient apprécié qu’il puisse faire preuve de davantage de self control. Mais il est comme ça, le Sheed ! C’est un gars qui porte ses émotions sur ses manches, comme on dit là-bas.
Selon Stephanie Smith-Lockness, l’hôtesse de l’avion privé des Blazers – un Boeing 737 à 38 places, désormais propriété de Donald Trump, Rasheed Wallace était même un gentil garçon. Pas un mot plus haut que l’autre pour le Sheed, une crème dans l’intimité.
« Il était un des rares gars de ces équipes qui ne nous a jamais fait de mauvais coups », a-t-elle confié dans le livre de Kerry Eggers. « Rasheed m’a donné une carte une fois qui disait : ‘merci beaucoup pour tout ce que tu as fait. Je t’aime.’ Il était comme une âme sœur. Tout le monde pensait qu’il était méchant mais il était formidable à de nombreux égards. »
À l’inverse, Stephanie Smith-Lockness garde des souvenirs beaucoup plus contrastés d’autres joueurs beaucoup plus puériles et turbulents. Parmi eux, JR Rider qui se passait des clips de hip hop très dénudés et évocateurs… quand Shawn Kemp se tapait carrément des petits rails dans les toilettes du jet.
« J’adorais l’homme », commente-t-elle à propos du Reignman devenu Bibendum. « C’était un homme très troublé, mais un grand bonhomme. À un moment, on nous a dit qu’on ne pouvait plus avoir de desserts dans l’avion. Il devait perdre du poids et il avait une personnalité toxicomaniaque. On ne pouvait pas avoir de cookies ou autres sucreries pour les autres gars. Tout le monde savait qu’il était accroc aux drogues, à l’alcool, aux femmes, au sucre. Et le sucre était ce sur quoi on se concentrait. Mais je savais qu’il était bien au-delà de ça… »
Parmi les interviews les plus intéressantes du Jail Blazers de Kerry Eggers, Stephanie Smith-Lockness apporte aussi une opinion rafraichissante sur la relation des coachs et de leurs joueurs, dans les situations banales du quotidien. Selon l’hôtesse, les enfantillages de JR Rider avec ses vidéos, ou bien pire, son agressivité envers une de ses collègues n’ont pas reçu de réprimandes sur le champ.
« C’est arrivé dans la partie de l’avion réservée aux coachs. À cause d’un problème avec du thon, si je me souviens bien. Il menaçait une de mes hôtesses et les coachs n’ont rien dit. J’étais choquée, mais j’ai compris plus tard que ce gars-là était complètement timbré. »
Au même titre que l’absentéisme du GM, ces moments d’errements du coaching staff dans la gestion des joueurs ont clairement fini par peser dans la balance. La fragile alchimie collective n’a pas survécu à ces affronts répétés du privé. Cette absence d’autorité a permis la normalisation de comportements malvenus.
Pas étonnant que les indécrottables joueurs que sont Scottie Pippen, Greg Anthony, Bonzi Wells et Dale Davis s’autorisaient ainsi des heures supplémentaires, jusqu’à 2h du matin, pour finir leurs parties endiablées de « Tonk », quand la mise monte à 30 000 dollars ! Et ce alors que l’avion devait redécoller pour Seattle, et les membres de l’équipage rentrer au bercail.
Pas étonnant non plus de voir Greg Anthony se permettre de piquer une caisse de bouteilles d’eau dans l’avion. Sur ce coup-là, Mike Dunleavy a haussé le ton contre son meneur vétéran (et millionnaire). « Tu sais qu’on trouve de l’Evian à Portland, Greg ? » « Mais ma femme adore ça ! »
Sheed, le mauvais exemple
Il faut le comprendre, Mike Dunleavy. S’il met le ola à Greg Anthony, il a beaucoup de pain sur la planche. Assistant coach à Portland durant la campagne 2000-01, Mike D’Antoni peut en attester : « C’était une saison particulièrement éprouvante pour Mike, je peux vous le dire. »
Coach de 43 à 47 ans chez les Blazers, Mike Dunleavy doit jouer les gendarmes face à des joueurs deux fois plus jeunes que lui, qui ne répondent plus nécessairement à l’autorité que lui-même a connu durant sa carrière de joueur. Parfois dépassé, voire démobilisé, il a cependant fait le taff.
Il n’a pas tremblé non plus face à Rasheed Wallace et ses crises de nerf. Le coach se serait non seulement présenté au domicile du Sheed, pour se faire claquer la porte au nez, mais il a encore tenu bon, droit dans ses bottes, quand trois joueurs devaient précisément retenir le fauve dans la tempête des playoffs 2001.
Mais il faut bien reconnaître que le staff de Mike Dunleavy a failli à sa tâche. Le défi lancé par Bob Whitsitt était tout simplement mission impossible. Pour talentueux qu’étaient tous ses joueurs, quand bien même ils s’entendaient convenablement sur le planches, les Blazers ont péché en leadership.
« Les jeunes de l’équipe – comme Bonzi et Ruben – gravitaient logiquement vers Rasheed quand ils auraient mieux fait de graviter vers Pippen et Sabonis », précise Bobby Medina, le préparateur physique de l’équipe. « Arvydas était en fin de carrière, c’était un homme et certains joueurs n’étaient encore que des gamins. Ils avaient leurs casques sur les oreilles, ils jouaient aux jeux vidéo et ils allaient dans les strip clubs. Il avait dépassé tout ça. »
L’exemple donné par Rasheed Wallace n’était pas nécessairement le bon, ignorant par exemple un rassemblement de l’équipe sur le yacht de Paul Allen à la rentrée 2003. Cela lui vaudra une amende de 10 000 dollars avant son départ de la ville des Roses, le 9 février 2004, après plusieurs mois de tergiversations…
Interrogé à la fin de cette période Blazers par John Thompson, Rasheed Wallace semble assagi. Conscient de l’image des Blazers et de sa réputation, il a cependant beaucoup de difficultés à se séparer de ce sentiment de persécution de la part des arbitres.
« Dès que je suis arrivé dans la ligue avec les Bullets, je récoltais déjà beaucoup de fautes techniques et je ne comprenais pas pourquoi. J’avais l’impression qu’ils s’acharnaient un peu sur moi car je suis arrivé en NBA et je n’avais pas de mauvaise réputation. Et tout d’un coup, il y a toutes ces techniques qui me tombent dessus… », plaide le Sheed. « Je reconnais que certaines étaient méritées. Mais d’autres ne l’étaient pas. Et c’est comme ça depuis le début. Parfois, je lance une insulte à l’arbitre, et il m’en renvoie une, pas de problème. Mais avec d’autres arbitres, non seulement je prends l’insulte mais je prends aussi la technique. »
Là où le bât blesse, c’est que Rasheed Wallace n’a jamais supporté cette réputation. Froissé presque d’emblée avec cette étiquette de Jail Blazers placée sur lui et son équipe par la presse locale dès la saison 96-97 (soit sa deuxième), le Sheed s’est recroquevillé. Il s’est mis dans sa coquille.
« Honnêtement, je me fiche de savoir ce que les gens pensent de moi, à part pour les personnes dans mon cercle de proches – mes coéquipiers, ma famille, ma femme, mes enfants », affirmait le Sheed lors des festivités du All Star Game 2000. « Les trucs que je fais, je les fais pour moi, pas pour la pub, les photos ou quoi que ce soit. Parce que tous les gens qui sont ici, une fois que j’en aurais fini avec le basket, je ne les verrais plus jamais. »
Pourtant, tout allait bien pour Rasheed Wallace en 1996-97. Un article du magazine Rip City en fait l’homme providentiel des Blazers. Son absence sur blessure (au pouce) a bien confirmé toute son importance dans le dispositif de l’équipe, avec sa polyvalence. Plus intéressant encore a posteriori, on louait encore son attitude positive, encourageant ses coéquipiers malgré la frustration de ne pas jouer.
« Rasheed est un garçon intelligent. Il donnait de bonnes réponses quand il voulait bien », préface Kerry Eggers. « Mais il a décidé rapidement que les médias n’étaient pas justes avec lui. Il était vraiment difficile à gérer pour nous. Mais il n’était pas non plus très sympa avec les fans. Il jouait le jeu des fans, mais par moments seulement. »
Sheed, le leader qui n’en est pas un
Constamment en bisbille avec les arbitres, Rasheed Wallace a évidemment contribué à construire sa réputation, qui lui a été préjudiciable tout au long de ses sept saisons (et demie) chez les Blazers. Entre 1999 et 2001, il a commencé à accumuler les fautes techniques, avec 38 la première année (et 6 éjections) puis un record de 41 lors de la saison 2000-01 (et 4 éjections).
Un rythme tel que la NBA a mis en place dans la foulée une série de règles pour pénaliser les joueurs qui prenaient trop de fautes techniques. Pour beaucoup, ce sont d’ailleurs les « Rasheed Wallace Rules ».
Rasheed Wallace et les fautes techniques
1996-97 | 11
1997-98 | 19
1998-99 | 12
1999-00 | 38
2000-01 | 41
2001-02 | 27
2002-03 | 11
2003-04 | 12
Mais Rasheed Wallace a surtout été coupable de reproduire les mêmes erreurs année après année. La première chose, c’est qu’il arrivait toujours hors de forme au camp d’entraînement, un manquement clair aux règles du professionnalisme. Sûr de son talent, il retrouvait le rythme de la compétition au fur et à mesure des matchs. Mais encore une fois, c’est un bien piètre exemple à donner pour les rookies quand on est le joueur le mieux payé et qu’on retarde ainsi la bonne mise en marche de l’équipe.
Et la seconde, c’est qu’il n’a tout simplement pas été le leader dont aurait eu besoin Portland. Avec ses qualités défensives sous-estimées et sa polyvalence offensive, Rasheed Wallace a clairement été un des intérieurs dominants de la conférence Ouest. Sa qualité principale était sa capacité à tenir ses duels individuels dans la peinture, soir après soir, face aux poids lourds de l’époque : Karl Malone, Kevin Garnett, Tim Duncan, Chris Webber et consorts…
Mais, nommé All Star pour la première fois cette année-là, Rasheed Wallace n’a pas eu la maturité nécessaire, et la stabilité mentale pour passer le cap en 2000. À ce propos, la carrière du Sheed à Portland pourrait être résumée au prisme de sa série face aux Lakers en 2000. Une magnifique chevauchée oubliée à cause d’une chute lamentable en fin de course…
Pour rappel, si les Blazers arrivent à ce Game 7 pour commencer, c’est sur les épaules d’un Rasheed Wallace en pleine apogée. Le Sheed mange Robert Horry en entrée, en plat et en dessert avec un Game 2 à 29 points et 12 rebonds par exemple, ou mieux, son Game 4 à 34 points et 12 rebonds. Cinq fois sur les sept matchs, il a fini meilleur marqueur pour Portland dans cette finale de conférence.
Il est, sans doute possible, le meilleur joueur des Blazers à ce moment-là. Mais dans le Game 7, c’est lui qui craque au beau milieu du dernier quart. Il manque six tirs consécutifs, et même deux lancers qui coûtent très cher, à -2 (81-79) en toute fin de match. Incapables de tuer Los Angeles, Rasheed Wallace et les Blazers ne s’en remettront jamais vraiment…
Grand sensible, le Sheed a globalement connu des difficultés à gérer la pression des fins de match. À Portland où Mike Dunleavy dessinait des systèmes pour le mettre en situation avantageuse dans le crunch, il a maintes et maintes fois refusé le tir pour une passe à un coéquipier… obligé de balancer une prière !
Parmi ses amis les plus proches dans le vestiaire, Damon Stoudamire finira par avouer que sa réticence à assumer ses responsabilités en fin de match a « érodé » la confiance du groupe. Portland avait le talent pour gagner le titre, mais pas le capitaine pour mener ce bateau ivre vers la Terre Promise…
Le blasphème de Pâques 2001
Aucun moment ne symbolise tant ce malaise relatif au personnage du Sheed, que ce fameux match de Pâques 2001.
Dans une fin de saison 2001 extrêmement abrupte, Portland franchit tant bien que mal la ligne d’arrivée en fin de saison régulière, terminant par 14 défaites sur ses 22 derniers matchs. Après un 42-18 sur les 60 premiers matchs, ça fait une sacrée dégringolade !
En l’occurrence, c’est le moment où les Blazers se déplacent au Staples Center pour leur avant-dernier match de la saison. Mais l’ambiance est loin d’être au beau fixe. Depuis le All-Star Break, ça ne va pas fort pour Portland qui a enchaîné 14 victoires pour 14 défaites.
Le match tourne à l’avantage de Shaq et des Lakers. Comme Arvydas Sabonis n’arrive pas à contenir son adversaire direct, il « floppe », ce qui a le don d’énerver Rasheed Wallace. Sur une de ses tentatives, Sabas balance ses bras en arrière et attrape accidentellement le Sheed, qui se casse un bout de dent en première mi-temps. Du coup, quand Horace Grant bat trop facilement le Lituanien pour un rebond et un panier facile, son coéquipier monte dans les tours. Et explose durant le temps-mort.
Rasheed Wallace vient de balancer une serviette au visage d’Arvydas Sabonis. Enervé par son pivot, il fait le geste de trop. Il manque de respect à son coéquipier, mais plus encore il manque de respect à une légende du jeu. Un moment parfaitement résumé par Bill Walton…
« C’était un des pires moments de ma vie », lance le grand Bill pour Grantland. « Si j’avais été un homme, je me serais levé de la table des commentateurs et j’aurais traversé le terrain pour coller une baigne sur le nez de Rasheed Wallace. Mais j’ai laissé tomber Sabonis, le basket et la race humaine ce jour-là. »
Pas loin du géant, Detlef Schrempf n’en revient pas non plus. Ce n’est pas tant que l’ancien Sonic est en roue libre (car il sait que c’est son chant du cygne), mais il en a trop vu : et il monte au créneau !
« Detlef était sur le banc, et il voit tout ça se dérouler comme nous tous », se souvient Bobby Medina, le préparateur physique des Blazers de 1997 à 2013. « Il attend que le temps-mort se passe, les bras croisés, incrédule. Et là, il se dirige vers les quatre coachs, et les pointe un par un : ‘tu es un lâche, tu es un lâche, tu es un lâche, tu es un lâche.’ Et il est allé se rasseoir au bout du banc. Detlef est un des gars les plus pros que j’ai croisés, mais là il n’en pouvait plus. »
Dans l’avion du retour de Los Angeles, Mike Dunleavy informe Detlef Schrempf qu’il souhaiterait le voir dans son bureau le lendemain matin avant l’entraînement. Ce à quoi rétorque l’Allemand : « Tu peux aller te faire voir. »
De retour en Lituanie après la fin de saison tragique de 2001, même Arvydas Sabonis ne peut se retenir. Une fois n’est pas coutume, il range pour une fois sa langue de bois balte pour écorcher ses coéquipiers et son (ancien) coach, Mike Dunleavy.
« Ce ne sont pas des joueurs dans l’équipe de Portland, juste des noms qui gagnent des millions », balance Sabonis de retour en Lituanie à l’été 2001, après le fameux incident de la serviette le 15 avril 2001. « [Coach Dunleavy] n’a pas réussi à ramener les stars de l’équipe sur terre et il aurait dû se faire virer à la mi-saison. »
Il ne faut pas pousser trop loin l’analyse pour comprendre qu’Arvydas Sabonis vise en premier lieu Rasheed Wallace dans ce commentaire. Un Sheed qui a été retenu par trois de ses coéquipiers quand Mike Dunleavy lui a dit ses quatre vérités après cet affront pascal.
Rasheed Wallace a ainsi eu besoin de changer de scène pour mûrir et passer un cap mental dans sa carrière.
« Je sais que la majorité des médias et du public nous voient comme les Jail Blazers. Et même une partie de la communauté locale. Mais c’est quelque chose qui ne doit pas nous perturber. D’abord, parce qu’il est vrai qu’il y a eu des accidents de parcours. Et puis, les gens ont le droit d’avoir leur opinion. Ce genre de commentaire, il faut passer outre car, quoique disent les gens, qu’on est un bon joueur ou qu’on est nul, il faut aller jouer et faire son boulot. »
Trop à l’aise dans ses (mauvaises) habitudes en Oregon, Rasheed Wallace aura la chance de remporter le titre avec les Pistons quelques mois seulement après avoir quitté Portland, en juin 2004.
Evidemment pas exempt de tout reproche, le Sheed a globalement laissé un bon souvenir dans l’Oregon, notamment salué par la foule du Moda Center en février 2015, alors qu’il était de passage, invité par la marque au Swoosh.
Prochain épisode : Arvydas Sabonis