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1999 – 2019 : comment le regard de la NBA a changé sur les joueurs européens

À la veille de la Draft, nous revenons sur la manière avec laquelle la perception des joueurs européens a changé entre la fin des années 1990 et aujourd’hui à travers les témoignages de Tony Parker, de Dirk Nowitzki, de Kyle Kuzma et d’autres acteurs NBA.

Jeudi soir, ils seront 60 à réaliser leur rêve en se faisant drafter en NBA. Parmi eux devraient se trouver une flopée de talents étrangers allant de l’impressionnant contingent canadien, mené par R.J. Barrett, au Japonais Rui Hachimura, en passant par de nombreux européens dont le Français Sekou Doumbouya et le Croate Luka Samanic.

Il suffit de prendre le dernier All-Star Week-end, à Charlotte, pour comprendre que le basket européen se porte bien. Neuf joueurs originaires du Vieux continent y étaient présents pour participer aux différents événements et, pourtant, la perception des fleurons européens par le grand public américain continue de faire face à des clichés qui n’ont plus lieu d’être.

Des clichés qui ont la vie dure

Dernier exemple en date, les doutes autour de Luka Doncic précédant la Draft de l’année dernière malgré son titre de MVP de l’Euroleague. « Pas assez athlétique », « trop lent », « n’a pas joué contre les meilleurs joueurs américains de sa génération »… Aujourd’hui, ces arguments font sourire mais ils ne sont toutefois pas passés inaperçus pour les jeunes joueurs européens présents lors de la fête de mi-saison de la NBA. « C’est horrible parce que tout le monde parle des joueurs européens comme ça », nous disait Rodions Kurucs, l’ailier des Brooklyn Nets, avant que Cedi Osman ne poursuive. « Mais c’est pas grave, nous continuons de leur montrer qu’ils ont tort ».

Ce type de cliché surprend toutefois Nikola Vucevic. « Je pense qu’avec internet, avec les réseaux sociaux, les Américains ont plus accès à nous, ils peuvent nous voir jouer en Europe donc je pense que ça a quand même aidé ». Si le grand public a la dent dure, les joueurs et les entraineurs américains eux reconnaissent volontiers le niveau et l’impact que les européens, et les joueurs internationaux en général, ont sur la NBA.

« J’ai toujours pensé que les joueurs internationaux pouvaient jouer », nous lance Kyle Kuzma, né en 1995 et qui a grandi avec les Dirk Nowitzki, Tony Parker, Pau Gasol ou encore Manu Ginobili. « Ils ne sont peut être pas les plus athlétiques mais c’est un sport d’adresse et de qualités individuelles. Ils peuvent tous shooter, passer, dribbler. Ils sont intelligents et ils deviennent de plus en plus forts. »

Ce dernier point se vérifie en particulier auprès des joueurs qui arrivent en NBA avec une expérience professionnelle non négligeable dans les meilleurs championnats européens.

« Je pense que nous sommes davantage prêts parce que la plupart d’entre nous avons joué en Euroleague ou en Liga ACB avant de rejoindre la NBA, » rappelle Rodions Kurucs, qui est passé par le FC Barcelone, sans toutefois connaître le même succès que son ami Luka Doncic au Real Madrid.

Tony Parker : « Avant, ils ne faisaient pas confiance aux Européens »

Il y a vingt ans, le contexte était toutefois diamétralement opposé, et nous nous sommes amusés à relater les propos de la jeune garde européenne aux pionniers qu’étaient Tony Parker et Dirk Nowitzki, fraichement retraités après avoir respectivement passé 17 et 20 saisons sur les parquets NBA.

« Ça a beaucoup changé, beaucoup changé ! Les jeunes qui disent ça ne se rendent pas compte comment c’était quand je suis arrivé, quand Dirk est arrivé, » en rigolait Tony Parker après la visite des Hornets à l’Oracle Arena en mars dernier. « Maintenant, c’est plus du tout la même chose. Avant, ils ne faisaient pas confiance aux Européens. Je me rappelle au poste de meneur, vu que je suis le premier meneur européen à avoir réussi en NBA, c’était très, très dur. Il y avait la barrière de la langue, et ils pensaient qu’on ne pouvait pas jouer, il fallait gagner le respect. Maintenant ça n’a plus rien à voir. Le jeu est devenu international et la NBA recrute de partout. »

Les propos du meilleur joueur de l’histoire du basket français nous rappellent d’ailleurs un aspect non négligeable d’une époque désormais révolue. Quand il est arrivé en NBA, outre les hésitations des fans, il fallait avant tout convaincre coéquipiers, staff, et dirigeants. L’exemple de Dirk Nowitzki en est encore plus flagrant.

Dirk Nowitzki : « Le style de jeu actuel est parfait pour les joueurs internationaux »

Drafté en 1998, à une époque où il y avait moins de quarante « étrangers » en NBA, l’Allemand a dû se battre pour déchirer l’étiquette de joueur soft qui lui collait au maillot après sa première saison. À travers sa carrière, l’Allemand a non seulement dépassé toutes les attentes mais également prouvé que les Européens avaient non seulement leur place dans la ligue mais pouvaient également y être des stars, et même des MVP comme lui en 2007.

« C’est fou de constater sur les vingt dernières années, le nombre de joueurs étrangers qui sont arrivés et qui ont eu un impact en tant que franchise player et dans leur communauté, » nous partageait-il lors du All Star Weekend avant d’expliquer cette réussite par l’évolution du jeu en NBA. « Le style de jeu actuel est parfait pour les joueurs internationaux. Ce n’est pas aussi physique que quand je suis arrivé avec des 4 et des 5 qui bataillaient sous le cercle. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus ouvert. Tout le monde shoote, dribble, monte la balle. Même les pivots tirent à 3-points. La façon dont le jeu a évolué lors des deux dernières décennies jouent en faveur des Européens. »

Mike Malone : « Ce qui distingue la plupart des joueurs européens, c’est l’étendue de leur talent et leur capacité à tirer de loin »

Peu importe l’époque, tous les joueurs et entraineurs avec qui nous avons parlé s’accordent sur les qualités singulières des joueurs européens. « Ils ont toujours eu un certain flair. Ils ont toujours été reconnus comme des joueurs talentueux qui connaissent les nuances du jeu et qui savent jouer comme il faut, » résume Khris Middleton.

Alors que leurs jeunes joueurs américains brillent souvent par leurs qualités athlétiques et leur capacité à créer en un contre un, les Européens ont, d’après Mike Malone, une formation plus complète.

« Ce qui distingue la plupart des joueurs européens est l’étendue de leur talent et leur capacité à tirer de loin. Et quand vous regardez la façon dont nous jouons, la façon dont Golden State joue avec son jeu de passes, de coupes, de mouvement, les qualités nécessaires pour jouer de cette façon sont naturelles pour des joueurs comme Nikola Jokic ou Dirk (Nowitzki), » explique l’entraineur des Nuggets. « Quand la NBA était dominée par les isolations, c’était beaucoup plus compliquée. Et si vous prenez les équipes de l’ex-Yougoslavie, le talent de leurs joueurs était incroyable mais l’accès à la NBA était beaucoup moins évident. Et puis bien sûr, le succès des joueurs comme Dirk Nowitzki, Manu Ginobili, Tony Parker, et tous les gars qui sont passés par San Antonio, a montré que peu importe d’où vous venez, si vous pouvez jouer, vous pouvez faire votre trou en NBA et finir au Hall of Fame ! »

Jeudi, ils seront une poignée de joueurs européens à espérer marcher sur les traces des Dirk Nowitzki, Tony Parker, Giannis Antetokounmpo, Nikola Jokic, et désormais Luka Doncic.

Propos recueillis à Charlotte et Oakland.

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