« Les gamins ont du mal à redescendre sur terre. Nous aussi… » Dans la voix de Guillaume Damien, on sent que l’enthousiasme est toujours bien là. Ce professeur d’EPS du collège Edouard Branly, établissement situé à Grand-Quevilly dans la banlieue de Rouen (Seine-Maritime), a suivi le rêve de sa vingtaine d’élèves de 3e : pénétrer dans une arène NBA, en l’occurrence l’ « ex » Quicken Loans Arena, pour y assister à une rencontre entre les Cavaliers et les Hornets.
Ce match était le point d’orgue d’un voyage de deux semaines dans l’Ohio. Voyage qui s’intégrait dans un vaste programme éducatif, mêlant la pratique du basket et de l’anglais, dont nous vous avions parlé il y a quelques mois. L’équipe de cinq enseignants à l’origine de ce projet a réussi son pari et haut la main. Avec le soupçon de chance qui va bien.
Visite VIP à la « Q »
Leur passage à la « Q » a ainsi été facilitée par le directeur des sports de la Gilmour Academy, l’école privée située non loin de Cleveland dont les élèves français ont pu profiter durant leur séjour. « Il nous a dit qu’il connaissait le président des Cavs ! », raconte Guillaume Damien. Le responsable a ainsi eu le bras suffisamment long pour permettre à la petite troupe rouennaise de réaliser une visite VIP de l’arène des Cavs, alors qu’une visite classique était initialement au programme.
Une excursion déjà spectaculaire qui s’est suivie par un passage en tribunes, encore vides, à quelques rangs du parquet.
Pour assister à l’échauffement des joueurs. « Dès que Nicolas Batum est arrivé, on a fait un bruit d’enfer ! », décrit le professeur, dont les élèves ont pu élaborer des pancartes pour signaler leur présence. « Il nous a dit : ‘Je viens vous voir après mon échauffement.’ Là, on monte déjà à 150 pulsations ! »
« C’était une soirée magique, il n’y a pas d’autre mot »
Le Normand, accompagné de Tony Parker, est ainsi allé à la rencontre des collégiens. Session selfie et autographes évidemment. Très accessibles, les deux Français ont joué le jeu en se renseignant sur le projet qui a permis le voyage. Puis place au match, avec l’enjeu pour les Hornets de garder l’espoir de se qualifier pour les playoffs.
Un match où Nicolas Batum s’est contenté de deux tirs et où « TP » n’est finalement pas rentré en jeu. « Dès que Batum se montrait, on gueulait comme des fous ! », continue Guillaume Damien. « Mais c’est dur de se faire entendre dans un stade comme ça. C’est un truc de malade.»
« C’était une soirée magique, il n’y a pas d’autre mot », explique de son côté Brooklyn, un élève de 14 ans. « On n’avait pas les mots pour l’expliquer. Lorsque le match a démarré, on s’est dit : ‘Alors c’est ça un match NBA ?’ L’animation et tout le reste, c’est incroyable. Nos profs ont géré. En fait, j’ai envie de rester ici… »
Un projet bien parti pour être reconduit dans deux ans
Outre l’univers NBA, ces élèves qui pour la plupart n’avaient jamais voyagé, ont goûté au rêve américain. Tant en côtoyant les structures « hallucinantes » de la Gilmour Academy qu’en dormant chez des familles d’accueil aisées du secteur. « Est-ce qu’on va bien récupérer nos enfants ? », « s’inquiètent » d’ailleurs certains parents d’élèves dans leurs mails aux encadrants.
Leur retour est bien prévu pour ce samedi. D’ici là, ils vont remercier comme il se doit leurs hôtes, pour cet accueil royal. « Les élèves ont pris confiance dans leur anglais durant ce séjour », se félicite Guillaume Damien. « Résultat : des liens se sont tissés entre nous, les familles et l’établissement. Ça nous a reboosté dans notre envie de pérenniser le projet et de partir avec de nouvelles promotions tous les deux ans. » On parie que les candidats au voyage ne manqueront pas…