À l’heure des retrouvailles avec les Lakers, Julius Randle ne pense plus qu’aux Pelicans

C’est la nuit prochaine que les Pelicans affronteront les Lakers au Staples Center, l’occasion pour Julius Randle de revenir dans l’antre de ses débuts, où il a passé quatre saisons. Un parcours angeleno compliqué dès son premier match avec sa fameuse fracture de la jambe puis la tournée d’adieux de Kobe Bryant, un changement de coach ou encore les luttes intestines de pouvoir au sein de la famille Buss.

Malgré sa meilleure saison sous le maillot des Lakers l’an passé (16.1 pts à 56%, 8 rbds, 2.6 pds en 27 min et 82 matchs), l’ailier fort n’était plus dans les plans de la nouvelle direction incarnée par Magic Johnson et Rob Pelinka, obsédés par la recherche d’une superstar. L’intérieur a donc rejoint les Pelicans et s’il admet au cours de son entretien avec The Athletic que le match de la nuit prochaine est une source de motivation, il ne garde aucune amertume de son passage à Los Angeles.

« C’était simplement une situation où nous avions un nouveau General Manager et une nouvelle direction, ils voulaient imprimer leur marque et faire ce qu’ils souhaitaient à leur façon », explique-t-il. « J’étais ici avant qu’ils n’arrivent, ils avaient de nouveaux plans et ils voulaient les appliquer. Cela ne pose aucun problème. Je le comprends totalement. Ces gars ont beaucoup de succès, je suis heureux pour eux, pour mes coéquipiers mais c’était simplement une situation où je savais qu’il était temps de tourner la page. »

« J’ai l’impression d’avoir engrangé un siècle de sagesse »

Sa nouvelle page en Louisiane s’écrit à merveille puisque l’intérieur réalise une saison encore plus aboutie que la dernière écoulée. Avec une seule minute supplémentaire de temps de jeu en moyenne, tous ses chiffres sont en hausse (19.3 pts, 9.5 rbds, 2.7 pds en 28 min) et si les Pelicans sont en difficulté dans la difficile conférence Ouest (15v-17d), les playoffs sont loin d’être perdus de vue. Jusqu’ici, l’ancien de Kentucky est ravi de son arrivée et de ce qu’il constate collectivement.

« Normalement, avec les jeunes équipes [comme à Los Angeles], vous avez des gars qui essayent de comprendre qui ils sont, quelle est leur place dans la ligue, qui essayent de s’adapter et de vraiment s’établir dans la ligue donc cela prend du temps pour trouver une cohésion », détaille l’intérieur. « Ici, c’est une dynamique un peu différente : on a certes des joueurs plus jeunes mais nous avons plusieurs vétérans qui savent qui ils sont, comment jouer et ils rendent les choses plus simples pour les autres. Cela a été un ajustement un peu plus facile même si, quand nous étions à Los Angeles, nous avions aussi un groupe très talentueux. »

Si Julius Randle n’a que 24 ans, son arrivée précoce dans la ligue et son parcours quelque peu sinueux depuis font de lui un jeune homme plein de maturité et de recul.

« Je me sens plus vieux qu’à mon arrivée dans la ligue quand j’avais 19 ans. J’ai l’impression d’avoir engrangé un siècle de sagesse, juste par ma connaissance du jeu, mon évolution de joueur ou ma façon de réagir à certaines choses », confie l’intérieur. « Je reste dans la mesure. Je sais comment continuer d’avancer, comment passer à autre chose et ne pas m’arrêter trop sur les choses, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. C’est quelque chose que je ressens profondément, simplement parce que ma façon de réagir est bien plus différente qu’à mes 19 ou 20 ans. »

« J’aimerais continuer avec Anthony Davis pour le reste de ma carrière »

Sur le terrain, l’ancien Laker peut aussi s’épanouir aux côtés d’un intérieur de sa génération, issu de la même université, Anthony Davis, déjà établi comme l’un des meilleurs éléments de la ligue. Même si l’avenir à long terme de ce dernier en Louisiane n’est pas assuré, Julius Randle se voit bien disputer de nombreuses campagnes en sa compagnie.

« C’est incroyable d’avoir un joueur comme lui avec qui aller au combat chaque soir. Cela rend le jeu tellement plus facile des deux côtés du terrain. Surtout en défense. On sait qu’il peut jouer en attaque mais je pense qu’il ne reçoit pas assez d’estime sur sa défense. C’est génial d’avoir ce joueur à vos côtés chaque soir et il est tout aussi humble que n’importe qui, malgré son statut de superstar (…) Évidemment, j’aimerais continuer de jouer avec lui pour le reste de ma carrière. Ce serait incroyable. Mais c’est l’un des joueurs qui a mérité le droit de faire ce qu’il y a de mieux pour sa famille et lui, et je le soutiens à 100%. »

Julius Randle lui-même ignore de quoi son avenir est fait : signé pour 18 millions de dollars sur deux ans l’été dernier, il a la possibilité de décliner l’option pour sa deuxième saison et de tester à nouveau le marché. Pour le moment, l’intérieur préfère se concentrer sur cette campagne avant de réfléchir à toutes ces éventualités.

« J’essaie de ne pas trop penser à l’été prochain. Je sais évidemment que cela approche mais mon agent a fait du très bon boulot en me préparant à toutes les possibilités l’été dernier », répond-il. « Nous savions quelle était la situation. Il n’y avait pas beaucoup d’argent sur le marché, pas beaucoup d’équipes avec de la souplesse financière donc nous avons pensé que de venir ici était la meilleure décision en termes de basket (…) Lorsque l’été prochain se présentera, nous évaluerons ça de nouveau et nous verrons mais j’adore la position dans laquelle je suis actuellement. Je prends du plaisir à jouer et j’espère que nous gagnerons encore plus. C’est tout ce sur quoi je peux me concentrer pour le moment. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.