Si l’on a de cesse de vanter les mérites de Stoudemire (et à juste titre), l’autre acquisition majeure de l’intersaison pour les Knicks, c’est bien Raymond Felton. Et si son éclosion dans la Grosse Pomme fait moins de bruit, elle est elle aussi fondamentale à la bonne saison des Knicks.
Avec 18 points et 9 passes de moyennes au bout d’un bon tiers de la saison, Felton est bel et bien en train de devenir un joueur majeur de la ligue. Sans ébruitements démesurés, l’ancien Tar Heel de North Carolina confirme toute l’étendue de son talent. Celui qu’on ne faisait en fait qu’entrevoir dans le basket coincé, académique et finalement stéréotypé de Larry Brown.
Amar’e, ce héros
Sous l’égide du fougueux D’Antoni, Felton revit complètement. Son association avec Stoudemire est un must dans la ligue. Et pour lui, c’est un honneur de jouer avec Amar’e :
« La relation que l’on a sur le pick & roll, en mettant simplement les défenseurs dans notre dos, c’est vraiment amusant. Quand vous avez un mec comme lui, capable de finir comme il finit, d’attraper la balle comme il le fait… pour moi, c’est le meilleur finisseur de la ligue, et particulièrement à son poste. Et puis il a un jump shot qui a surpris beaucoup de monde. Il le montre enfin cette année, il a un jeu face au panier. Et puis tout le monde sait qu’il peut vous dunker sur la tête à chaque instant. Il est ultra complet… Si la saison se terminait maintenant, ce serait le MVP. Facilement ! »
Si Felton ne tarit pas d’éloges sur son coéquipier, c’est qu’il sait à quel point il est important dans sa transition de Charlotte à New York. Son transfert coulait de source pour Raymond. Cela faisait plusieurs années que les Knicks s’enquéraient du meneur des ‘Cats, et durant l’intersaison de tous les excès, c’était dans la sérénité la plus totale que Felton paraphait sa venue dans la Metropolis.
« C’est vraiment bien de savoir que j’étais voulu ici, et de voir la qualité des joueurs déjà au club. On a un groupe de jeunes joueurs qui ont faim et qui veulent progresser. Ils écoutent, ils m’ont accepté comme un des leaders, leur vétéran. Ils apprennent vraiment à chaque instant et sont toujours à la demande de conseils. »
Un rôle de leader
Ce nouveau rôle, qu’il avait un peu moins à Charlotte du fait de la présence des Jackson, Wallace voire Diaw, Felton le prend avec le plus grand sérieux du monde. Sa venue à New York ne l’a pas bouleversé plus que cela. Il reste très placide et mesuré. Son objectif principal est le basket, et rien que le basket.
« Je sais que je suis le p’tit gars de la campagne qui arrive dans la grande ville, mais la transition s’est bien passée. J’habite à White Plains [ndlr : lieu de naissance de Mark Zuckerberg (Facebook) par ailleurs ; et de Channing Frye pour les fans] ; je ne reste pas vraiment dans la ville. Je me tiens isolé du chaos urbain. »
Et quand on lui parle de ses statistiques et du fait qu’il n’a jamais été aussi proche d’une sélection au All-Star Game, il botte en touche en assurant que pour lui, l’essentiel, c’est avant tout les victoires. Et avec leur bon début de saison et une actuelle 6ème place à 19 victoires pour 14 défaites, les Knickerbockers pourraient bien voir leur longue série de nullité sans playoffs s’arrêter enfin. Depuis 2004, le MSG gronde d’impatience.
« Depuis le premier jour, mon objectif, c’est de retourner en playoffs. C’est pour cela que l’on bosse comme des acharnés à l’entrainement, et c’est le plus important. C’est vrai que j’en ai toujours parlé, du All-Star. Si ça arrive, ce serait génial, j’adorerais aller à LA et représenter New York avec Amar’e, mais si ça n’arrive pas, tant pis. »
Raymond… comme à la maison
Pour Raymond la force tranquille, l’essentiel est d’avoir repris goût au basket d’attaque. Et dans l’opération, il se pourrait bien qu’il se soit trouvé une destination définitive. Une maison quoi !
« Dieu m’a béni, et je crois qu’il m’a mis chez moi ici, et je pense que c’est là où je devais être, et c’est là que je vais rester pour un moment. »
Les Spike Lee de France et de Navarre apprécieront…