L’imbroglio survenu en début de semaine entre Marcus Smart, Kyrie Irving et Jamal Murray, jugé coupable d’avoir pris un tir à la dernière seconde pour passer la barre des 50 points, a fait office de piqûre de rappel.
Il existe bel et bien un code de bonne conduite en NBA, un ensemble de règles tacites que chacun se doit de respecter pour préserver la paix dans un vestiaire et ne pas provoquer le courroux de ses adversaires sur un parquet. Voici les dix principaux commandements des fameuses règles « non écrites » à appliquer en NBA, répertoriés entre jeu, cohésion d’équipe et vestiaire.
DANS LE JEU
Tu ne profiteras pas du « garbage time » pour battre un record statistique
Même s’il manque un point, un rebond ou une passe à sa ligne de stats, ce procédé est assimilé comme un manque de respect ultime. Jamal Murray a cédé à la tentation face à Boston et même son coach l’a rappelé à l’ordre en affirmant qu’il devait « apprendre à ne plus prendre ce dernier tir ». On a également vu des joueurs aller chercher leur propre rebond après une tentative volontairement maladroite pour franchir un cap statistique symbolique. En plus d’être proche du ridicule, cette façon de faire est proscrite.
Tu ne prendras pas un dernier tir lorsque le match est plié
Dans le même ordre d’idée, si une équipe qui mène de 20 points hérite de la dernière possession, elle ne prendra pas le tir, afin de ne pas « offenser » l’adversaire. En conséquence, les deux formations arrêteront alors le jeu, laissant le temps s’égrener jusqu’au buzzer final. La pratique s’est généralisée au fil des décennies. Ce qui donne des fins de match un peu bizarres, certes. Mais exprime aussi l’importance grandissante du « code de l’honneur » en NBA.
Tu n’exerceras pas de pression défensive excessive sur un adversaire à l’agonie
La façon de « respecter l’adversaire » a ses limites. Ainsi, lorsque l’équipe d’en face est reléguée à distance raisonnable, la raison veut que la formation promise à la victoire cesse de la harceler avec une pression défensive tout terrain par exemple, ou un excès de combativité comme une grosse faute pouvant occasionner une blessure alors que la messe est déjà dite. Une règle de base à première vue qui peut toutefois vite provoquer le chaos si elle n’est pas respectée.
COHÉSION
Tu taperas dans la main de tes coéquipiers au lancer-franc
Comme dire bonjour, s’il vous plaît et merci dans la vie de tous les jours, c’est la règle de base ! À l’entraînement, on applaudit, en match, on tape dans la main de son coéquipier pour l’encourager. Faire l’inverse serait assimilé à un manque d’implication et d’esprit de solidarité, valeurs essentielles dans le sport professionnel et donc en NBA. En plus, il est prouvé que les équipes qui se « touchent » le plus sont celles qui ont le plus de succès, alors…
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Tu aideras ton coéquipier au sol à se relever
Un des joueurs de votre équipe s’arrache pour le collectif, fait don de son corps pour apporter sa pierre à l’édifice et finit son action au sol ? La moindre des choses est donc de voler à son secours pour l’aider à se relever. Voir un joueur à terre n’est jamais positif en terme d’image transmise à l’adversaire. En règle générale, les joueurs se précipitent donc pour le relever et s’assurer que tout va bien. À l’inverse, lorsque personne ne vient en aide à un joueur au sol, cela reflète clairement un malaise au sein d’un groupe.
Tu viendras en aide à tes coéquipiers dans une bagarre
Pas nécessairement pour envenimer les choses comme l’a fait Rajon Rondo récemment lors de la réception des Rockets, mais plutôt pour calmer les esprits ou tout simplement défendre un coéquipier en difficulté. En terme de cohésion, c’est également un commandement de base. Tout comportement sera sujet à interprétation, et attendre au bord du parquet à ne rien faire ne fait clairement pas partie des attitudes appréciées. Le meilleur comportement sera alors de séparer les querelleurs si possible, apaiser la situation et défendre ensuite son coéquipier, verbalement, une fois le calme revenu, même si cela nécessite un peu de mauvaise foi.
Tu seras le premier supporter de ton équipe sur le banc
Ce n’est gratifiant pour personne d’être sur le banc. Celui-ci peut pourtant jouer un rôle prépondérant dans la dynamique collective. Un banc actif, premier supporter de son équipe et qui encourage ses coéquipiers donne de la confiance aux joueurs sur le parquet et renvoie l’image d’un groupe soudé. Les joueurs blessés peuvent également apporter leur pierre à l’édifice de cette façon, en restant impliqués dans les péripéties de leurs camarades. Tout comportement inverse sera mal vu, par vos coéquipiers mais aussi par le head coach, qui attache autant d’importance au jeu qu’à l’esprit de groupe.
AU SEIN DU VESTIAIRE
Tu laisseras de l’espace à chacun
Une règle essentielle à laquelle les bordéliques doivent se plier sans rechigner une fois arrivés dans un vestiaire NBA. Chacun bénéficie de son propre espace, et la première règle est donc de le respecter et de ne pas empiéter sur celui du voisin, particulièrement si celui-ci a un gabarit imposant.
Ne pas piquer des affaires de toilettes à un coéquipier s’il vous manque quelque chose, ne pas étaler ses affaires partout, telles sont les principes de base nécessaires à l’harmonie d’un vestiaire. Ils peuvent paraître évidents à première vue mais ne sont pas toujours respectés, en particulier chez les rookies, comme le raconte Austin Rivers.
« On avait un rookie à LA qui avait toujours ses affaires qui traînaient partout dans le vestiaire. À un point où ses sous-vêtements traînaient sur les chaises d’autres joueurs. Les gars sont devenus fous et lui ont dit : Ne refais plus jamais ça. Ramasse tes merdes et mets les dans un casier ».
Tu ne porteras pas la chaussure signature d’un adversaire
Tous les joueurs NBA n’ont pas de « signature shoes » à leurs noms. Il est donc normal qu’ils utilisent parfois une paire de Kyrie ou de LeBron pour des questions de confort ou de simples préférences personnelles. La pratique ne pose aucun problème… sauf lorsque votre équipe affronte celle du joueur en question. Dans ce cas, elle est alors fortement déconseillée. Les rookies doivent parfois être rappelés à l’ordre sur le sujet, de manière plus ou moins forte. Les Wizards ont ainsi rappelé cette règle de base aux nouveaux venus dès le training camp de présaison, histoire de s’éviter tout conflit inutile.
Tu ne rechigneras jamais face au bizutage du rookie
Le bizutage des rookies est un rituel immuable, un passage obligé qui soude le groupe et marque un rite de passage. Tous, du franchise player au 15e joueur, ont été rookies et sont passés par là à un stade de leurs carrières. À porter les sacs de toute l’équipe, ramasser les ballons à la fin de l’entraînement, être le premier arrivé et le dernier à quitter la salle, prendre la pâtisserie du « go-to-guy » de l’équipe chaque matin et subir autres brimades de plus ou moins bon goût. Pendant un an, les rookies sont corvéables à merci et aucun d’entre eux ne doit être traversé par l’idée de désobéir à l’un de ces ordres, sous peine d’être mis au ban(c) du reste du groupe.
Les « unwritten rules » ne se limitent pas à ces dix commandements indispensables. Libre à chacun d’en étoffer le contenu.