Trente franchises, trente questions : les Sixers ont-ils amélioré leur effectif ?

Jusqu’à la reprise des entraînements, Basket USA vous propose d’étudier la free agency des 30 franchises NBA à travers une interrogation majeure. Quel sera le rôle de LeBron James aux Lakers ? Comment les Wizards utiliseront Dwight Howard ? Le Jazz peut-il faire mieux sans recrue ? Etc.

On attaque le Top 5 de la saison passée avec les Sixers qui avaient fini 3e de la conférence Est avant de céder en demi-finale de conférence face aux Celtics. avec son duo Simmons-Embiid, Philly fait peur à tout le monde et maintenant que le Process est terminé, il va falloir confirmer et assumer ce nouveau standing.

Etat des lieux

Même si les Sixers ont terminé la saison régulière en trombe, ils ont pu mesurer l’écart qu’il restait avec une formation comme Boston, aussi jeune mais plus mature dans son collectif. Philly ne s’est pas forcément vu trop beau, mais les coéquipiers de Joel Embiid avaient la possibilité de profiter des malheurs des Celtics et de la forme fluctuante de Cleveland pour atteindre les Finals plus vite que prévu. Finalement, c’était peut-être un mal pour un bien, et la franchise repart au combat avec pas mal de chamboulements. D’abord en coulisses puisque l’été a débuté avec une triste affaire de comptes cachés sur Twitter. Bryan Colangelo, qui avait pris la suite de Sam Hinkie, en a fait les frais, et c’est Brett Brown qui a supervisé le recrutement. Les joueurs arrivés en fin de saison, Ersan Ilyasova et Marco Belinelli, sont déjà repartis, et les dirigeants n’ont pas réussi à recruter un très gros poisson. Ils espéraient LeBron James ou Kawhi Leonard, et ils devront se contenter de Wilson Chandler, un pilier des Nuggets. J.J. Redick et Amir Johnson, vétérans modèles, ont été prolongés, et sans surprise, Zhaire Smith, le rookie, est déjà à l’infirmerie…

Moins de folie, plus de défense ?

Avec Robert Covington et Joel Embiid, les Sixers possèdent déjà deux des meilleurs défenseurs de la NBA, et ils sont allés chercher Wilson Chandler pas manchot de ce côté du terrain. Coéquipier modèle, il aura tout connu à Denver depuis son arrivée dans l’échange impliquant Carmelo Anthony. Titulaire ou remplaçant, il est efficace, et il va remplacer numériquement Ersan Ilyasova même si c’est davantage un 3 qu’un 4. Il va aussi remplacer Justin Anderson et Timothé Luwawu-Cabarrot, transférés cet été. C’est aussi un meilleur défenseur et son duo avec Covington pourrait répondre aux extérieurs des Celtics. Belinelli apportait de la folie en attaque, et en attendant le retour de Zhaire Smith, c’est Markelle Fultz qui pourrait endosser ce rôle de joker offensif. Le numéro 1 de la Draft 2017 fera tout son possible pour oublier son année de rookie, et s’il retrouve son meilleur niveau, il peut devenir dans le meilleur des cas l’équivalent du James Harden du Thunder. Il a le potentiel pour être le leader offensif du banc.

Pour muscler la raquette est arrivé Mike Muscala en provenance d’Atlanta. Ce n’est clairement pas Richaun Holmes, mais un peu l’antithèse d’Amir Johnson puisqu’il va apporter du shoot à 3-points, et on ne serait pas étonné que Brett Brown l’associe sur certaines séquences avec Embiid. C’est un role player et pour Julius Erving, Philly en a besoin.

« L’équipe n’est pas terminée » expliquait le mythique Dr. J il y a quelques jours. « Elle possède son noyau, ce qui est très important, mais maintenant il faut avoir des tentacules, c’est-à-dire des role players, et des joueurs surprises qu’on n’attendait pas à ce niveau… »

Globalement, les Sixers ont gagné en muscles et semble plus costaud défensivement. Le but est de répondre aux Celtics, et il y a du monde sur les extérieurs avec Covington, Saric, Chandler ou encore Simmons quand il est associé à T.J. McConnell.

Est-ce que Philly a besoin de Jamal Crawford ?

Il se murmure que les Sixers cherchent à couper Jerryd Bayless pour recruter Jamal Crawford. L’ancien meilleur 6e homme de la NBA se verrait tellement à Philly comme doublure de son ancien coéquipier, J.J. Redick.

« Qui ne voudrait pas jouer là-bas ? » avait-il lancé il y a un mois. « J’aime la ville, et j’aime comment ils sont impliqués sur le basket. J’aime leur connaissance du basket et leur passion. J’ai toujours adoré Brett Brown, et je suis fan de lui depuis des années. Il avait juste besoin de talents, et il les a désormais. Il a Ben Simmons, et j’adore son jeu. J’adore Jojo (Embiid). Ils font partie de mes joueurs préférés à regarder. Markelle est comme un petit frère pour moi. Evidemment, il sort de l’université de Washington, et on parle tous les jours ensemble. J.J. Redick est comme un frère pour moi. On est allé au combat ensemble, et c’est clair qu’il y a tant de choses que j’apprécie à Philadelphie. »

Cette déclaration d’amour est évidemment arrivée jusqu’aux oreilles des dirigeants, mais Crawford pourrait gêner la progression de Markelle Fultz, et c’est sans doute ce qui doit chagriner Brett Brown. Même s’il a 38 ans passés, Crawford est encore capable de scorer 10-15 points en sortie de banc, si on lui donne 15 à 20 minutes de jeu. C’est autant de minutes en moins pour Fultz, et Philly ne peut pas se permettre de freiner la progression de son sophomore.