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Roman de l’été : « Allen Iverson, Not A Game » (3)

C’est désormais une tradition sur Basket USA : chaque été et chaque hiver, nous vous proposons la lecture d’extraits d’un livre en rapport avec le basket américain.

Pour cette intersaison 2018 – et après le triptyque Phil Jackson/Michael Jordan/Dream Team, Basket USA feuillette « Allen Iverson, Not A Game », la biographie que Kent Babb a consacrée au génial arrière de Philadelphie MVP de la Ligue en 2001.

On prévient ses fans : ça dépote, car ce bouquin évoque sans fard les épisodes glorieux comme les périodes plus sombres. Bonne lecture !

Première partie

Roman de l’été : « Allen Iverson, Not A Game » (1)


Deuxième partie

L’été, Ann Iverson confiait son fils à Boo Williams, un ancien ailier fort de St. John’s qui gérait sa propre équipe au sein de l’Amateur Athletic Union. Alonzo Mourning était passé par le système Williams puis était parti pour l’université Georgetown et la gloire future. Iverson était son nouveau projet, un gamin avec un tel talent et une telle rapidité, et… Mon Dieu, Allen, vas-tu un jour la fermer ?

Quatorze heures. C’est le temps pendant lequel il a parlé, d’Hampton à Memphis. Son coéquipier Joe Smith, future star de l’université du Maryland, a fait un somme pour passer le temps autrement qu’en écoutant les impressions, les blagues et le flot de paroles intarissable d’Iverson. Et quand il s’est réveillé, Iverson jactait toujours. Il allait débarquer à Tennessee, où la nouvelle salle était une impressionnante pyramide – est-ce qu’ils l’avaient déjà vue ? – et Iverson allait les aider à baptiser cet endroit. Voyez combien de points il a marqués, combien cela lui était facile d’accéder au panier, combien de tirs d’affilée il a réussis, et de toute façon, est-ce que quelqu’un était prêt à parier ? Juste un ou deux dollars, de la menue monnaie, allez.

Les coaches ont compris assez vite qu’Iverson marchait à la carotte : si vous lui demandiez de faire quelque chose, il pouvait le faire, comme il pouvait tout aussi bien vous dire d’aller vous faire foutre. Mais si vous ajoutiez 5 dollars à l’équation, ou bien un film en vidéo à la demande dans sa chambre d’hôtel, ou encore une pizza, au lieu d’un mauvais poulet en boîte, là, vous obteniez une machine de guerre, impatiente, prête à vous satisfaire.

Iverson tient toujours la banque au Monopoly

Il pariait sur les lancers francs, au bowling ; et dans les marathons nocturnes de Monopoly, Iverson tenait toujours le rôle de la banque pour s’assurer que personne ne vole. Il était toujours celui qui avait le plus de billets factices à la fin de la soirée. Mais il avait gagné, putain, et c’était ce qui comptait ! N’était-il pas capable de dunker dès l’âge de 13 ans, de décoller dans les airs et de s’élever au-dessus de l’anneau pour marquer un panier réglementaire ?

« Nous ne faisons pas ces conneries de YMCA » (1), lui a dit Butch Harper bien plus tard. Iverson n’avait-il pas marqué 30 points, trois matches d’affilée dans le championnat national AAU à Winston-Salem, en Caroline du Nord – pas seulement dans chaque match mais en une mi-temps, ce qui l’avait hissé à la première place des classements des listes de recrutement ? « Ce qu’il a fait ne le sera jamais plus et j’ai été dans ce business pendant 32 ans », s’est rappelé Boo Williams.

Iverson allait leur en montrer aussi à Memphis, disait-il à ses coéquipiers et ses coaches, qui se sentaient comme consignés dans le nuage du flux incessant de paroles d’Allen. Bon Dieu, ce gamin ne dormait-il jamais ? Ses batteries ne finissaient-elles donc jamais par tomber à plat ? « Putain que non ! », répondait-il. Michael s’arrêtait-il, lui ? Les batteries de Mike venaient-elles à manquer de jus ? Il espérait que non, parce qu’il se sentait prêt à jouer Mike maintenant, à lui faire mordre la poussière.

« Quoi qu’il en soit, lui a dit Williams, Michael Evans est un joueur solide : il n’est pas seulement le meilleur meneur de Virginie, il est l’un des tout meilleurs d’Amérique. Continue à bosser, Allen, et peut-être que dans un an ou deux, tu pourras…
– Je ne parlais pas de Michael Evans, l’a interrompu Iverson.
– De qui parlais-tu donc, alors ?
– Merde, je parle de Michael Jordan ! »

Ils ont fait des yeux ronds et quand ils sont finalement arrivés à Memphis, à cette fameuse pyramide, Iverson et l’équipe des moins de 16 ans de Boo Williams ont survolé la compétition – enfin, pour l’essentiel – et terminé 2es. Iverson a été nommé MVP et tout était super, mais cela voulait dire qu’il était temps de rentrer à la maison : encore 14 heures à écouter Radio Iverson, tous les tubes d’hier et d’aujourd’hui, et les pages de pub de demain. « C’était de la merde », a-t-il dit au début du voyage, en parlant du trophée de la 2e place et en menaçant de le balancer par la fenêtre, tandis qu’ils descendaient l’Interstate 40.

Le silence en échange d’une bouchée de pain

« Allen, a dit une voix, est-ce que tu vas te la fermer si on s’arrête quelque part pour manger ? » Il a souri. Il y avait quelque chose à venir pour lui et pendant un long moment, il n’a plus dit un mot.

Dans la pièce sombre, Bailey a retiré sa main de la gorge d’Iverson. Les yeux de l’enfant ont finalement repris leur taille normale. Bailey comprenait les problèmes de son joueur star ou du moins, il essayait de les comprendre, mais il lui a clairement fait comprendre qu’il ne se ferait pas berner. Plus que cela, il ne laisserait pas le mode de survie douteux d’Iverson – et les leçons destructrices ou le sens perverti de la normalité qu’il en était venu à accepter, de par la façon dont il avait été élevé – faire avorter un avenir si prometteur.

Iverson voyait la dureté comme une force, rejetant ceux qui étaient trop gentils avec lui, car trop faibles, et y trouvant une occasion de dominer. Plus vous étiez gentil avec lui, plus il vous rendait la vie dure. Alors Bailey a commencé à tenir l’inventaire de tout ce qui concernait Iverson, recueillant des infos de profs de ses amis et scrutant les bulletins scolaires d’Allen à mesure qu’ils étaient édités.

A la fin de son année de 3e, il a reçu un « D ». Il devait assister aux classes d’été. La maman d’Iverson ne pouvait cependant pas lui payer ce soutien scolaire. Donc, Bailey a conclu un accord avec Iverson : vivre avec Bailey et Janet, sa femme, pendant ces trois semaines, renforcer sa capacité de travail et consolider ses lacunes ; et les Bailey paieraient pour ce cursus estival. Iverson aimait la stimulation, n’est-ce pas, donc, c’était comme ça, à prendre ou à laisser.

Allen a donné son accord et les quatre premiers jours se sont passés sans le moindre incident. Puis le jeudi soir, son esprit a commencé à s’égarer. Quelles que soient les actions et les intentions de ceux qui l’entouraient, ceux qui l’avaient connu et qui avaient cru en lui depuis le début resteraient toujours des êtres chers. Et personne ne lui était plus cher qu’Ann, quel qu’ait pu être son comportement, parce qu’elle avait toujours vu de la grandeur en son fils. Iverson a voulu passer le week-end à la maison mais Bailey a rejeté cette idée. « Allen, lui a-t-il dit, nous avons un accord. »

La dureté cache une douceur intérieure

L’adolescent lui a souri, lui montrant ainsi le brin de charme qui en ferait plus tard une icône internationale et une figure de marketing charismatique. Sous la dureté, il y avait une douceur intérieure de nature à conserver l’amitié de ceux qui prenaient soin de lui, et Iverson n’arrêtait pas de minauder auprès de son coach. Il rappelait à Bailey qu’un de ses principes de coaching était la confiance – faire confiance à ses coéquipiers dans la réalisation de ce qui leur incombe, avoir confiance dans le fait que les consignes soient respectées sur le terrain, faire confiance aux coaches pour placer les joueurs aux meilleurs postes possibles.

« Pourquoi n’as-tu pas confiance en moi ? », lui a-t-il demandé. Ces mots l’ont rongé mais Bailey a tenu bon, les doigts agités par la nervosité tapotant le rebord du bureau. Iverson revenait constamment à la charge. Il interpellait son coach de basket au coin de la rue. « Coach, lui disait-il. Confiance. » Il le voyait dans la cuisine et dans les couloirs. « Confiance », disait-il, encore et encore. In fine, Bailey a donné son accord à Iverson pour qu’il passe le week-end en famille – mais à la condition qu’il soit rentré le dimanche. Puis, bien sûr, le dimanche est arrivé et passé. Et Iverson était introuvable. Bailey l’a cherché en vain dans tout Hampton. Enfin, le voilà. Bailey lui a dit sèchement : « Je vais te tuer ! », atteignant Iverson au plus profond de son âme. Pendant les dix jours suivants, Allen a été parfaitement assidu aux classes d’été.

Quand Bailey parlait à Ann, elle se rangeait à l’opinion du coach et non à celle de son fils. Quel que soit son quotidien, Ann mettait rarement en doute les motivations de ceux qui faisaient de l’avenir de son fils une priorité. Et elle avait enseigné à son fils la fierté. Alors qu’Iverson vivait chez eux, les Bailey l’avaient vu se lever tôt et leur demander un fer à repasser. Il avait fait les plis et les bords de sa chemise, l’avait enfilée par-dessus ses épaules, s’était retourné et avait laissé apparaître un trou béant dans le dos. Il ne pouvait rien faire pour ce trou, pensait-il, mais il refusait d’aller à l’école avec une chemise froissée. « Tout ce qu’il avait, il le chérissait énormément », s’est rappelé Bailey.
Iverson et ses coaches se disputaient quand même de temps à autre, un présage du futur. Bailey l’a sorti trois fois de l’équipe première avant que les choses ne se tassent et qu’il ne le réincorpore dans l’effectif.

Allen arrive au banquet avec 1h15 de retard

Dennis Kozlowski demandait à ce que tous les joueurs portent un costume les jours de match. Quand il a appris qu’Iverson n’en possédait pas, il a dépensé 500 dollars pour que son quarterback en ait un. L’année suivante, l’un des invités d’Ann ayant volé le costume dans le placard d’Iverson, Kozlowski lui en a acheté un autre contre la promesse qu’Allen soit présent, à l’heure dite, au banquet de l’Athlete of the Year du « Daily Press » de Newport News. Iverson, conduit par son chauffeur Gary Moore, est arrivé à 19h15. Le banquet commençait à 18h.

La veille de la finale du championnat d’Etat de football du Groupe AAA de Virginie, l’année où Iverson était en Première au lycée Bethel, il a organisé une sorte de grève. Kozlowski avait convoqué les joueurs pour un entraînement. Il faisait froid et il neigeait ; Iverson n’avait pas envie de s’entraîner par une telle météo. Allen, le quarterback titulaire des Bruins, est allé voir Kozlowski. « Coach, tout le monde est malade. On ne devrait pas être là dehors. »

C’était une chanson qu’Iverson interpréterait de nombreuses fois durant toute sa carrière en NBA : quelqu’un qu’il affectionnait avait subitement attrapé une mystérieuse maladie. Puis, environ un jour plus tard, c’était fini et Iverson revenait à l’entraînement vêtu de sa tenue vert et or. Mais cette fois, Kozlowski a refusé l’excuse de son joueur star et maintenu l’entraînement, une séance d’ajustements d’intensité moyenne prévue pour durer une heure.

« Punt team ! », a demandé Kozlowski. Et Iverson a pris sa place de punt returner (2). Le kick s’est effectué et l’équipe de couverture a couru vers lui en se positionnant de façon à fermer les « avenues » que le vif Iverson avait l’habitude d’exploiter. Mais alors que les joueurs adverses s’approchaient de lui, Iverson est resté là, stoïque. « Encore une fois ! », a demandé Kozlowski, qui commençait à s’agacer. Le punt s’est effectué, le ballon est redescendu puis est tombé dans les bras d’Iverson qui est resté planté là, refusant de le renvoyer.

Kozlowski a menacé Iverson de le mettre sur le banc ; joignant le geste à la parole, il a demandé au quarterback remplaçant de s’échauffer et de faire quelques snaps (3). Mais Iverson et Kozlowski savaient tous les deux que le vieux coach n’allait pas gâcher ses chances de remporter un championnat d’Etat pour donner une leçon de bienséance à son quarterback junior. En sport, le résultat prévaut. Des années plus tard, Kozlowski n’éprouvait aucun regret d’avoir laissé Iverson jouer, parce que sur le mur près de la pièce aux trophées de sa maison, près du bar, trônait une plaque commémorant la victoire 27-0 des Bruins contre le lycée E.C. Glass de Lynchburg.

Tawanna, la « porteuse d’eau »

Bien sûr, Iverson a marqué l’un des touchdowns de Bethel sur un retour de punt. Quand un journaliste local a avancé son micro devant Iverson, ce dernier a rajusté sa casquette et dit, dans un sourire : « Je vais aller chercher un titre en basket, maintenant. »

Tawanna Turner a demandé à Kim Woodard si elle pouvait venir, ce soir-là, voir le garçon qui jouait au football avec le petit ami de Kim, Tim Johnson. Est-ce que c’était celui qu’elle avait vu à la télé et qui n’arrêtait pas de la ramener ? Pour qui se prenait-il ? Tawanna ne voulait pas le dire ouvertement mais elle voulait savoir.

En fait, elle ne disait pas grand-chose ouvertement. Tawanna était discrète, il était effronté. Elle gardait tout pour elle, lui semblait avoir toujours sa bande avec lui. Il était un athlète du lycée Bethel, elle était la responsable du matériel de l’équipe de basket féminine du lycée Kecoughtan d’Hampton. Elle gérait l’eau et les serviettes des joueuses, dont certaines étaient ses amies. Elle était, comme Iverson le lui ferait remarquer plus tard en la taquinant, une porteuse d’eau. Ils n’auraient pas pu être plus différents. Mais ils étaient tous deux en classe de Première. Ils avaient tous les deux 16 ans. Et les opposés s’attirent, n’est-ce pas. De plus, ils avaient des amis communs, Kim et Tim. Etonnant, non ?

Le lycée Kecoughtan n’avait qu’une demi-journée de classe. Kim a tout arrangé. Tim a demandé à Iverson de venir pour rencontrer la fille timide avec les grandes boucles d’oreilles créoles. « C’est quoi, ce truc ? », a pensé Iverson en rentrant chez lui le soir, perplexe. Ils ont parlé pendant un moment, Iverson peu cette fois, Tawanna beaucoup.
Elle lui a dit comment son papa l’appelait : par deux initiales, « TD », comme un touchdown. Elle a insisté sur le fait qu’elle n’était sortie qu’avec un seul athlète avant et qu’elle aimerait bien devenir créatrice de mode ou artiste, quitter le trou à rats qu’était cette ville. Pendant ce temps, Kim et Tim avaient disparu dans l’autre pièce.

Tawanna et Iverson se sont parlés pendant un peu plus longtemps et puis les mains d’Iverson ont commencé à se mettre à l’œuvre. Leurs dessous ont glissé et ça s’est passé très vite. Quand ça a été fini, Iverson a souri à Tawanna, qui lui a souri en retour. Est-ce qu’elle viendrait parfois le voir jouer ? Est-ce qu’elle l’encouragerait, même quand Kecoughtan affronterait Bethel ? Pourrait-il l’appeler sa « petite porteuse d’eau » ?

Maman Iverson tape un scandale

Iverson a parlé d’elle à Moore, de cette fille à la peau claire de l’autre école. Moore l’a écouté, tandis que cet amour d’adolescence se révélait et prenait de l’importance pour Iverson. Mais non, Gary, cette fois, c’était pour de bon. Moore avait beau secouer la tête et faire des yeux ronds, Iverson a invité la jeune fille pour le bal de fin d’année. Quand il s’est arrêté à la maison de Moore avant de passer la prendre, il était en panique. Son nœud papillon était-il droit ? Et ses chaussures, étaient-elles convenables ? Comment étaient sa coiffure, son haleine et son smoking, et merde, est-ce que Moore était bien sûr que ses pompes étaient OK ? Moore a mis ses doigts sur le nœud papillon pour l’ajuster. Il a regardé Iverson dans les yeux et lui a dit que tout était absolument parfait, que c’était un assortiment divin.

Ses potes se plaçaient derrière le banc, aux matches à Bethel. Langford, « E » et Marlon se sont mis à le suivre à travers la ville quand la salle de Bethel n’a plus pu accueillir la foule grandissante. Kozlowski trouva un arrangement avec l’université d’Hampton, qui permit aux Bruins de jouer leurs matches à domicile dans son Convocation Center de 7 200 places. Et avant les rencontres contre son rival, le lycée d’Hampton, il y avait 2 000 spectateurs refoulés à cause des risques d’incendie.

« Coach, nous avons un problème », a dit un agent de police à Kozlowski juste avant le coup d’envoi d’une rencontre où la salle était pleine comme un œuf. Ann, dans toute sa splendeur, et les deux sœurs d’Iverson étaient à l’extérieur, faisant tout un foin parce qu’elles ne pouvaient pas entrer. Kozlowski a éjecté trois supporters pour qu’Ann et les filles puissent assister au match ; elles sont vite allées s’asseoir derrière le banc des Bruins.

La maman de la star de Bethel a claironné à tous ceux qui se trouvaient à portée de voix que son bébé allait devenir riche et qu’il lui achèterait une Jaguar rouge un jour. Iverson était devenu une star à part entière, nommé, par le dénicheur de talents Bob Gibbons, prospect national numéro 1 du basket. Il était sûr de pouvoir faire son choix parmi les poids lourds des universités, telles que Duke, Kentucky, Kansas ou Maryland.
Mais là encore, il adorait le football. Aussi, l’analyste recruteur Tom Lemming a suggéré qu’en tant que quarterback et arrière défensif, Iverson et un quarterback de New Orleans appelé Peyton Manning étaient les meilleurs lycéens d’Amérique.

La ville s’est pressée au Convocation Center. Presque tout le monde essayait de voir en vrai le nouvel enfant prodige de Virginie. Moore, un employé de l’université d’Hampton, s’est frayé un chemin dans la foule et Tawanna est venue pour voir son nouveau petit ami – s’émerveillant du fait qu’Iverson ne soit pas qu’un joueur talentueux ; il tenait à faire les choses à sa façon.
Iverson se chamaillait parfois avec Bailey, généralement quand le coach essayait de l’obliger à passer la balle plus souvent. « Coach, arrête de me dire tout le temps comment jouer ! » Iverson a pris des tirs à l’encontre des consignes de Bailey pendant le match contre le lycée d’Hampton. En réaction, Bailey a mis sa star sur le banc.

Au match suivant, Iverson a refusé de prendre le moindre tir – rien que des passes. Si Tony Rutland le trouvait complètement démarqué sur l’aile, Iverson gardait la balle un moment puis la lui repassait. S’il avait un boulevard dans la raquette, nada – il ressortait la balle à l’extérieur. Les Bruins ont fini par être menés de 20 points. « Avec le recul, il est probable que si je coachais aujourd’hui quelqu’un comme Allen, je ne dirais pas “Passe la balle”. »

En février 1992, Iverson et les Bruins étaient sur le point d’accéder au vœu d’Allen de remporter le championnat de basket de Virginie. Malgré sa frustration occasionnelle, Bailey pensait qu’Iverson avait appris de ses erreurs passées ; que le risque qu’il gâche son avenir était dorénavant derrière lui. Néanmoins, le coach le suivait de près, l’encourageant et veillant sur lui. Mais maintenant qu’Iverson était en Première, Bailey voyait un jeune homme talentueux qui, non seulement se frayait un chemin mais surmontait aussi les nombreux obstacles qui avaient été placés sur sa route.

Un jeudi soir, la veille d’un match, Iverson s’ennuyait. Comme d’habitude, il n’avait pas envie de dormir. Un peu avant minuit, il a demandé à quelques amis ce qu’ils avaient envie de faire. L’un d’entre eux a suggéré d’aller jouer au bowling.

A suivre…

1. Mouvement de jeunesse chrétien fondé en 1844, la Young Men’s Christian Association regroupe 15 000 associations locales de jeunes, présentes dans plus de 110 pays.
2. Au football américain, le « punt returner » est chargé de réceptionner le coup de pied de dégagement (« punt ») de l’équipe adverse, la « punt team » étant l’équipe spécifique chargée de réceptionner et de retourner ce coup de pied de dégagement.
3. Le « snap » est le geste qui fait débuter chaque phase de jeu (à l’exception des quelques phases de jeu jouées au pied, par un « kick », coup de pied d’engagement) au football américain. Il est effectué par un joueur de la ligne offensive, le centre, qui transmet le ballon au quarterback entre ses jambes.

Kent Babb, « Allen Iverson, Not A Game », 307 pages, 22 euros, 13,99 euros en format numérique (ePub).
En vente en librairie, dans les grandes surfaces et sur les sites de vente en ligne.

Talent Sport
https://talentsport.fr
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Autres livres de basket disponibles

> Phil Jackson, « Un coach, onze titres NBA » (sorti le 14 mai 2014)
> Roland Lazenby, « Michael Jordan, The Life » (sorti le 17 juin 2015)
> Jack McCallum, « Dream Team » (sorti le 8 juin 2016)
> Kent Babb, « Allen Iverson, Not A Game » (sorti le 9 novembre 2016)
> Jackie MacMullan, « Larry Bird-Magic Johnson, quand le jeu était à nous » (sorti le 31 mai 2017)

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