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Stephen Curry, l’autre spice boy

Titre de champion du monde, citation dans le premier cinq des débutants, 2e place dans l’élection du « Rookie de l’année », pourcentages flamboyants aux tirs (46.2 et 43.7 derrière l’arc) : Stephen Curry n’a pas raté son entrée chez les pros.

Pour sa deuxième année en NBA, l’arrière des Warriors (22 ans) s’affiche à plus de 20 points de moyenne. De la graine de All-Star.

Encore un « fils de » ! Stephen Curry est le fils de Dell Curry. Dell Curry, seize années de NBA dans les phalanges, un titre de meilleur 6e homme de la Ligue en 1994. Un spécialiste du shoot à 3 points chez les Charlotte Hornets (aujourd’hui New Orleans Hornets) où il dégaina pendant dix ans et dont il est toujours le meilleur marqueur (9 839 pts), le meilleur shooteur longue distance (929 tirs primés réussis) et le joueur ayant disputé le plus de matches (701). Voilà pour la descendance.

Forcément, le petit Stephen, arrière sophomore des Warriors, a de qui tenir. Depuis plus d’un an, il fait la fierté de papa. Avec sa belle petite gueule de teenager américain plantée sur un corps frêle (84 kg tout mouillé pour 1,91 m avec les sneakers), la partie n’était pourtant pas gagnée d’avance. D’autant que lors de son arrivée au training camp en 2009, Monta Ellis en personne remit en cause le 7e choix de draft de Golden State.

« Jouer ensemble est impossible », affirma illico le point guard californien.

Quelques mois plus tard, Ellis présentait ses excuses. Aujourd’hui, le talent du numéro 30 des Warriors, 2e dans l’élection du Rookie de l’année derrière Tyreke Evans et champion du monde en Turquie, ne se discute plus.

« Il sait passer, shooter, défendre. Il a tout et personne ne peut lui enlever ça. Il nous enlève énormément de pression, nous rend la vie plus facile », admettait Ellis.

Voler de ses propres ailes n’est pas chose aisée pour un débutant en NBA. Encore moins pour Curry, habitué au cocooning. L’arrière des Warriors fut bichonné toute sa vie par ses parents et ne quitta pratiquement jamais Charlotte. Trois années de bahut à la Charlotte Christian School, histoire de terminer meilleur marqueur du lycée avec 1 700 points. Un détour par le Canada lorsque papa partit jouer à Toronto. Et Stephen retourna poursuivre ses études en Caroline du Nord, au Davidson College, trois ans durant. Les grandes facs américaines n’avaient pas osé parier sur ce garçon trop fluet à leur goût. Pas même Virginia Tech où Dell devint Hall of Famer.

Chris Paul en sparring partner

L’air du pays réussit à Stephen qui se révèle un shooteur d’exception. D’entrée de jeu, le meneur de Davidson fait parler son adresse de feu. Durant sa première année, il bat le record de tirs à 3 points pour un freshman en NCAA (122 en 34 matches) et mène son équipe au titre de la Southern Conference ainsi qu’au tournoi final. L’année suivante, il se fait définitivement un prénom. Nouveau titre de Conférence et surtout un parcours d’enfer dans le Tournoi NCAA. Curry Jr tourne à 30 points de moyenne et sort tour à tour, avec sa petite fac, Gonzaga et Georgetown, tête de série n°2. Davidson échoue aux portes du Final Four mais le monde du basket découvre l’une des petites merveilles du circuit, un élément dont le parcours NBA est déjà tout tracé.

Meilleur marqueur universitaire en 2008-09 (28.6 pts de moyenne), Stephen Curry se blesse au pied et ne peut porter les Wildcats dans le tableau final. Mais l’histoire est en marche. Pour se donner toutes les chances de réussir, il bosse plus dur encore. Et se choisit un sparring partner de choc en la personne de Chris Paul. Curry possède déjà le shoot. Se mesurer au meneur des Hornets lui permet d’améliorer son jeu de passes. Un facteur aujourd’hui déterminant dans une attaque des Warriors toujours riche en munitions.

« Affronter un All-Star permet de travailler dur. Défier Chris en un contre un fut une expérience unique et enrichissante. »

Apprendre est l’une des principales forces de Stephen. Il écoute, est toujours attentif aux consignes. Keith Smart avait réalisé des compilations vidéo à son attention l’an passé, quand il n’était encore qu’assistant coach des Warriors. Stephen put décortiquer certains systèmes. Depuis cette époque, il se gave de DVD techniques.

« Je lui ai fait transmettre un DVD sur la manière de jouer les pick and roll, par exemple », expliquait l’ex-bras droit de Don Nelson, passé head coach de Golden State juste avant le training camp. « Quelques jours plus tard, il appliquait ce qu’il avait vu en vidéo. Il existe peu de jeunes rookies capables, comme lui, d’emmagasiner et de digérer aussi vite toutes les informations. »

Curry connut un début de carrière pro très médiocre, pourri il est vrai par le message de bienvenue de Monta Ellis, les blessures du secteur intérieur (Andris Biedrins et Ronny Turiaf out), les atermoiements dans quelques dossiers-clés (le cas Stephen Jackson) et le coaching très spécial de Don Nelson, jamais très chaud pour donner du temps de jeu à ses débutants. Au cours de la saison, Stephen retrouva son shoot époque Davidson (46.2% et 43.7% derrière l’arc) et sa vision du jeu. Son habileté à délivrer des passes, innée, avait cloué le père Nelson qui ne pouvait s’empêcher de le comparer à l’un de ses anciens poulains, Steve Nash himself.

« Il travaille bien des deux côtés du terrain. En défense, certains avaient des doutes sur ses capacités. Il est en train de les faire taire. Ce qui est remarquable, c’est qu’il progresse à chacune de ses sorties en match. »

Plus près d’une sélection All-Star que « T-Rex »

« Je me sens mieux », admettait l’intéressé. « Je vois les choses différemment sur le parquet, je lis mieux le jeu. On a dit dès le début que Monta Ellis et moi, ça ne pouvait pas coller, qu’on n’avait pas le physique pour jouer ensemble, etc. Regardez notre combinaison défensive. On totalise plus de 4 interceptions par match à nous deux (ndlr : 4.1 l’an passé, 4.7 depuis le début de l’exercice 2010-11). »

Curry est une véritable éponge. Il a ingurgité et recraché les infos tellement vite que ses premiers matches en 2010 lui avaient permis d’atteindre des sommets, pour un néo-pro, avec 19.1 points, 5.1 passes, 4.4 rebonds et 2.1 interceptions sur 15 rencontres. Saison bouclée avec une moyenne de 18 points, 4.3 rebonds, 5.9 passes et 1.9 interception. Lancé dans la course au titre de Rookie de l’année, qu’on disait promis à Brandon Jennings puis à Tyreke Evans, il dut s’incliner pour 100 points tout ronds. L’arrière des Kings s’adjugea le titre – 491 points contre 391 – avec une ligne de stats historique (20.1 pts, 5.8 rbds, 5.3 pds), le quatrième 20-5-5 de l’histoire pour un débutant après ceux d’Oscar Robertson, Michael Jordan et LeBron James.

Aujourd’hui, Stephen Curry paraît pourtant plus proche d’une sélection All-Star (ce ne sera pas pour cette année). Il était à Dallas en février mais pour le concours de tirs à 3 points. Premier round : 18 points. Finale : 17. Mieux que Chauncey Billups (14) mais moins bien que le vainqueur, Paul Pierce (20).

« Le problème n°1 que rencontrent les débutants, c’est de s’adapter au rythme de la NBA », reprenait Keith Smart. « Il ne s’agit pas seulement des matches mais aussi des entraînements, des séances de musculation, des back-to-back, de la routine qu’on connaît les jours sans match. Ça s’est installé petit à petit pour Stephen. »

Curry manage au mieux sa carrière. Il avait perdu son shoot en début de saison dernière, il l’a retrouvé en s’infligeant des heures supplémentaires les jours off, avec des situations de match. Sa défense s’est nettement améliorée. Au début, il ne jouait que l’interception en coupant les lignes de passe comme son père avait la fâcheuse habitude de le faire. Ses adversaires aimaient le bousculer, sûrs d’être plus costauds. L’arrière des Warriors a adapté son placement. Il veut maintenant apprendre à diriger l’équipe, s’imposer comme un arrière complet et pas seulement se contenter d’un rôle de « sharpshooter ».

« Il a une espèce de carapace à la Tim Duncan », explique Stephen Jackson qui a été son partenaire durant six semaines avant de filer chez les Bobcats. « Il n’est jamais frustré, il reste toujours concentré. Il rate un tir, une passe, un dribble ? Rien ne peut le perturber. »

« The perfect kid »

Dans son appartement, situé à dix minutes de la salle et à deux minutes du practice gym, Stephen garde le contact avec la famille. Il offre des billets d’avion à sa grand-mère pour qu’elle puisse venir le voir jouer, il téléphone à « Dad » pour donner des news.

« C’est mon éducation. On dit souvent que je suis « the perfect kid ». Mes parents m’ont inculqué ces valeurs, pas seulement pour connaître le succès mais aussi pour être une bonne personne », explique-t-il.

Sa maturité tranche avec son physique de premier communiant.

« C’est sa mère, Sonya, ancienne volleyeuse de Virginia Tech, qui a tout fait ! », affirme Dell. « Stephen est l’aîné de trois enfants. La famille, il a ça dans le cœur. Il est resté le même qu’en Caroline du Nord. Même quand sa carrière se terminera, il restera un nice boy. »

Dell oublie de dire que Stephen a été très vite bercé par le monde merveilleux de la NBA. A 5 ans, il assistait aux shootarounds des Hornets. A 13, il faisait des concours de tirs avec les Raptors. Des proches se souviennent qu’il avait déjà un jumpshot de pro. A 14, il déclara à un journaliste du « Charlotte Observer » qu’il jouerait en NBA pour sa majorité. Daddy Dell, aujourd’hui consultant pour la chaîne de télé des Bobcats avec son légendaire petit bouc, a toujours privilégié l’expérience de la vie à celle du travail. Il n’a pas voulu forcer le fiston à embrasser une carrière de basketteur.

« J’ai grandi dans un univers basket mais c’est un monde que je pouvais comprendre par moi-même », conclut le gamin.

Rejeté par les plus grandes facs, mal accueilli en NBA, Stephen « Babyface » a su rebondir. A 22 ans, il est déjà champion du monde. En attendant mieux. Une question d’hérédité. Après tout, ne porte-t-il pas le 30 comme papa ?

Crédit photos: Thomas Savoja pour Basket USA

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