Privé de terrain pour le premier match, puis utilisé une douzaine de minutes de moyenne sur les deux suivants, Petr Cornelie a marqué 8 points à 3/6 aux tirs dont 1/3 à 3-points lors de la troisième victoire de rang des Nuggets face à Milwaukee.
L’intérieur tricolore commence à être un habitué de l’événement estival de Las Vegas, avec une troisième participation. Mais la Summer League NBA est un autre animal à dompter, ainsi que nous l’explique l’intéressé. Basket USA fait le point avec lui avant d’attaquer la phase de playoffs de la compétition cette nuit.
« Il y a toujours pas mal de pression au départ »
Petr, comment se déroule cette ligue d’été pour vous ? On dirait que vous avez de plus en plus de temps de jeu au fur et à mesure des matchs, non ?
« Ça va, ça se passe bien. On est au troisième match maintenant. En fait, le premier match, ils faisaient tourner l’effectif, et c’était prévu que je ne joue pas, ils me l’avaient dit avant. Le match d’après, je n’ai pas été très, très bon. Surtout au départ. J’étais un peu crispé pour ce premier match pour moi. C’était face à Guerschon en plus. Sur ce [3e] match, je me suis senti bien mieux, j’étais beaucoup plus relâché. Ça a plutôt bien marché. »
Malgré votre expérience de l’événement, vous ressentez encore la pression…
« Oui, forcément. Même si je sais à quoi m’attendre, c’est ma troisième ligue d’été déjà, donc je sais à quoi m’attendre. Mais à chaque fois, revenir dans ce truc-là, je ne sais pas… Il y a pas mal de pression au départ. Surtout en première mi-temps [de ce premier match]. En deuxième, ça s’est déjà relâché. »
Vous êtes un diesel en quelque sorte ?
« Malheureusement oui [rires]. »
Quel est votre objectif sur cette ligue d’été ?
« L’ambition est clairement d’avoir un contrat en NBA. Après on verra. Honnêtement, je ne me fixe pas de limites. Je vais sur le terrain, je joue, et on verra ce qui se passe à la fin. C’est l’objectif ultime. On verra. »
Quel est le discours des Nuggets à votre égard ? Que vous ont-ils dit, proposé ?
« Ils ne m’ont rien proposé. Ils ne m’ont rien vraiment dit. Ils sont plutôt contents de mon évolution depuis cette année. On verra, je ne pars pas « gagnant » dans le sens où je n’ai pas réussi une super saison avec ma blessure. Je veux prouver que j’ai beaucoup travaillé cet été, que j’ai beaucoup évolué physiquement et techniquement. »
Par rapport aux éditions précédentes, vous sentez-vous tout de même plus à l’aise globalement ? Plus d’appréhension ?
« Oui, je me sens mieux, c’est sûr. En fait, ce n’était pas tellement une appréhension. Je me sentais vraiment bien avant, au camp d’été et tout ça. Je suis arrivé au premier match et la pression est arrivée à ce moment-là, au moment du match. C’est la pression, ça arrive, c’est normal. Maintenant, je me sens beaucoup plus à l’aise comme je l’ai dit. Je suis plus relâché et ça se voit sur le terrain. Je suis plus actif. »
« Tu sais que tu as des yeux rivés sur toi »
Où pensez-vous être le plus attendu : en défense, au rebond… ?
« Ils vont m’attendre sur la défense, mais sur les courses surtout. Rouler au cercle, les rebonds. Sur ces petites choses-là. »
Comment décririez-vous l’ambiance des ligues d’été pour l’avoir vécu de l’intérieur ?
« Ça dépend en fait. On a une très bonne ambiance dans notre équipe cette année. On a l’impression de faire vraiment équipe. Tout le monde sait pourquoi il est là évidemment [pour chercher un contrat]. On n’est pas vraiment une équipe dans le sens classique. Mais il y a une très bonne ambiance. Je sens que j’ai des coéquipiers. Et ce n’était pas forcément le cas la saison passée ou celle d’avant. Mais de manière générale, c’est comme si tu mettais un contrat au milieu et il y a dix personnes qui se bagarrent pour. C’est toujours un peu ça mais c’est bien caché aussi. C’est normal. »
Pensez-vous que le contexte de Las Vegas joue aussi ?
« À Vegas, il faut faire attention aux à-côtés. Il ne faut pas oublier que les équipes testent sur le terrain mais aussi hors du terrain. Ils n’ont pas envie de voir un gars jouer toute la journée au casino ou revenir à 4h du matin. On est aussi évalué là-dessus. Ça peut aller très vite. »
Tout le monde du basket se retrouve pour cette ligue d’été, avec les GM, les coachs…
« C’est ça qui est stressant en fait. Si on se focalise là-dessus. Parce que sinon, ce sont des matchs de basket qui ont, si on peut dire, aucun intérêt. C’est un tournoi amical en quelque sorte. Les vainqueurs ont un trophée et puis c’est tout. L’essence de la ligue d’été, c’est de se montrer. Et c’est ça qui est stressant car tu sais qu’il y a les GM NBA, mais pas que, d’Europe aussi. Tu sais que tu as des yeux rivés sur toi et que tu n’as pas le droit à l’erreur. C’est ça qui met un peu la pression. »
Avez-vous tout de même pu retrouver les cinq autre français en compétition ?
« J’ai joué contre Guerschon et j’ai donc un peu discuté avec lui. Mais pas vraiment en profondeur non plus. Par contre, j’ai bien discuté avec David Michineau qui est avec les Clippers car on a travaillé ensemble à Dallas avant [les deux sont représentés par Bouna N’Diaye, précisément installé à Dallas, ndlr]. On a beaucoup parlé et s’est bien épaulé pour ce travail. »
Est-ce le rythme de ce tournoi qui ne le permet pas vraiment ?
« Oui, chacun joue. Après, on doit se reposer. On est dans nos hôtels respectifs. On a chacun notre planning. »
Propos recueillis à Las Vegas