Vendredi, alors que les Warriors se faisaient découper par les Pelicans, Kevin Durant était aux abonnés absents. À l’image de son équipe, il était moins efficace que d’habitude, moins concentré que depuis le début des playoffs, et d’une nonchalance surprenante, en particulier en défense. Pour Steve Kerr, le diagnostic était tout trouvé. Les Warriors doivent avant tout jouer avec plus d’intensité face à l’attaque explosive des Pelicans mais également avec plus de force.
La définition de « force » varie selon la personne. Pour Draymond Green, ça peut être un comportement intimidateur pour faire sentir sa présence à l’adversaire. Qu’en est-il pour Kevin Durant ?
« Être concentré sur mon rôle défensif, ne pas me faire battre en un contre un, » décrivait KD à The Athletic samedi après l’entrainement des Warriors. « Communiquer s’il y a un écran ou si nous devons switcher et en attaque, simplement essayer de trouver mes spots, de mettre mes tirs, et de prendre des bonnes décisions. Si quelqu’un est ouvert, faire la passe. Pour moi, c’est ça jouer avec force. »
« Ça m’a rappelé MJ »
Dimanche, la force était avec Kevin Durant. Dès la première action du match, il était dans le short de Jrue Holiday et alerte avec des mains actives une fois en aide. Une fois le stop défensif validé, c’est un KD agressif qui marqua les deux premiers paniers de Golden State sur deux tirs à mi-distance au dessus de son vis à vis.
Comme lors du Game 3, il a servi de baromètre pour les champions en titre.
« Ce n’était pas juste ses premiers tirs mais la force avec laquelle il les a créés, » expliquait Steve Kerr après la rencontre. « Il était agressif dès l’entame du match et il a été brillant. Si vous êtes sur lui, vous ne pouvez pas faire grand chose parce qu’il est si grand et si long donc, quoi qu’il arrive, il arrivera à tirer au-dessus de vous. »
38 points, 9 rebonds, 5 passes décisives et une performance défensive de haute volée plus tard, les Warriors repartaient du Smoothie King Center avec une victoire probante et neuf orteils en finale de conférence.
Après la rencontre, alors que Steve Kerr comparait la performance d’Andre Iguodala à ce que Scottie Pippen pouvait faire pour les Bulls de la fin des années 90, l’intéressé n’hésitait pas lui à comparer la démonstration de Kevin Durant aux nombreuses sorties mémorables de Michael Jordan.
« Ça m’a rappelé les années 90 quand les équipes avaient un scoreur qui pouvait dominer les matchs en posant un dribble, pour aller vers leur position préférentielle et les défenses ne pouvaient rien y faire. Ça m’a rappelé MJ, » dit-il. « Je n’aime pas cette comparaison mais c’est exactement ce que KD a fait aujourd’hui. »
Pour s’assurer que Kevin Durant puisse trouver le Michael Jordan enfoui en lui, Draymond Green avait commencé dès la fin du Game 3 à lancer un message à son coéquipier ainsi qu’à Stephen Curry. Omniprésent depuis le début des playoffs, l’ailier fort voulait voir ces deux MVPs de coéquipiers être plus agressifs et prendre le match à leur compte.
« Vous essayez de garder un plan de jeu plus simpliste une fois qu’il est chaud »
Cette stratégie a continué au milieu de la nuit. À quatre heures du matin, il a envoyé un long texto à Kevin Durant pour lui demander de ne pas trop réfléchir et de jouer comme il le sait le faire.
« Je l’ai juste défier d’être qui il est, » expliquait Draymond Green à ESPN. « Je ne l’avais pas vu assez attaquer ou être agressif des deux côtés du terrain lors du Game 3. Et quand je vois quelque chose qui ne va pas, je ne peux pas m’empêcher de l’ouvrir. »
Si KD a répondu en quelques mots, sa performance a elle parlé d’elle même. « Je n’étais pas agressif dans le Game 3 et je le savais mais ça fait du bien de l’entendre de quelqu’un d’autre. » Une fois lancé, Kevin Durant est rentré dans sa zone et pour le reste des Warriors, le jeu est devenu simple. Le mot d’ordre était simple : trouver KD à tout prix.
« Vous essayez de garder un plan de jeu plus simpliste une fois qu’il est chaud, » résumait Stephen Curry, qui a passé les trois premiers quart-temps à couper et poser des écrans pour libérer son coéquipier. « C’est un tel scoreur que vous n’avez pas besoin de penser. Il faut juste essayer de le servir dans les meilleures conditions et puis le laisser faire ce qu’il fait de mieux. »
En face, les Pelicans ont tout tenté. Jrue Holiday, qui fait un boulot admirable sur KD depuis le début de la série, et E’Twaun Moore ont été impuissants. Alvin Gentry a même essayé de mettre Anthony Davis sur le Warrior pendant quelques possessions mais même ses longs segments, qui ont pourtant empêché KD de voir le cercle, n’ont pas ralenti le feu d’artifice.
« J’essaie de regarder le cercle quand je tire mais si je n’arrive pas à voir le cercle ce n’est pas grave, » racontait Kevin Durant. « J’ai pris tellement de tirs dans ma vie que je peux savoir où est le cercle même si je ne le vois pas. »
Dimanche, Kevin Durant a retrouvé le niveau qui lui avait permis de glaner le trophée de MVP des finales. Et comme l’année dernière, quand Kevin Durant va, les Warriors sont intouchables.