Parfois considéré comme un mauvais « drafteur », Danny Ainge s’est rattrapé ces dernières années avec Marcus Smart, Terry Rozier, Jaylen Brown ou encore Jayson Tatum. On pourrait presque ajouter Kelly Olynyk à la liste, solide « role player » sélectionné en 13e position par Dallas en 2013, et pour qui Boston avait monté un deal le soir de la Draft, envoyant son 16e choix Lucas Nogueira et deux futurs second tour de draft au Texas.
Un échange payant avec du recul même si, toujours avec beaucoup de recul, quitte à vouloir remonter dans la Draft ce 27 juin 2013, les C’s auraient dû essayer de récupérer le 15e choix juste devant eux : un certain Giannis Antetokounmpo. Mais à l’époque, le « Greek Freak » n’effraie pas encore grand monde et Boston se cherche un intérieur capable de shooter.
« Giannis était très brillant » reconnaît Danny Ainge pour le Boston Herald. « Il était très jeune, il jouait dans une équipe de deuxième division en Grèce et je l’ai vu à l’entraînement, je l’ai rencontré, il était très maigre. Je me suis dit que c’était vraiment un projet qui valait le coup, mais à aucun moment je me suis dit qu’il pouvait devenir potentiellement le meilleur joueur de la ligue. J’ai vu le potentiel d’un bon joueur car il savait dribbler, il était long, mais il était vraiment très maigre et je pense qu’il était cinq ou dix centimètres plus petit qu’aujourd’hui. »
« Plus les joueurs sont jeunes, plus c’est dur »
La cellule de recrutement des Celtics passe donc à côté du phénomène, mais elle n’est pas la seule : Cleveland, Orlando, Washington, Charlotte, Phoenix, New Orleans, Sacramento, Detroit, Minnesota, Portland, Philadelphie, OKC, Minnesota ont choisi avant Milwaukee. De plus, beaucoup de prospects choisis cette année-là n’ont pas confirmé, comme Anthony Bennett, Nerlens Noel ou encore Ben McLemore. D’autres ont par contre suivi l’exemple Giannis, comme Rudy Gobert, 27e choix.
« Presque tout le monde l’a raté, personne ne croyait qu’il serait le meilleur joueur de la draft » justifie Danny Ainge. Ce qui n’a pas empêché les Celtics de faire une petite introspection, comme ils le font après chaque Draft.
« Quand un gars évolue au bout de quatre ou cinq ans, c’est vraiment impossible de deviner. Mais Giannis était très bon dès sa deuxième année. C’est un jeune qui a percé directement, dans une petite équipe certes, mais dès sa deuxième saison on pouvait voir qu’il était spécial. »
Reste que le Grec avait seulement 18 ans au moment de sa Draft, un âge auquel les mois comptent double en terme de progression, d’autant plus quand on n’a pas fini sa croissance. De quoi compliquer la tâche des recruteurs.
« Plus les joueurs sont jeunes, plus c’est dur » lance Danny Ainge. « C’est ce que je dis tout le temps. Prenez Stephen Curry, il n’a pas eu de bourse de Virginia Tech, encore moins de Duke ou North Carolina, pourtant il est devenu MVP en NBA. Les jeunes de 17 ou 18 ans sont des paris. Il y a des paris faciles, les LeBron James, Carmelo Anthony ou Kobe Bryant. Mais Giannis… il faut lui donner beaucoup de crédit. C’est un gamin brillant, un gros bosseur, qui est devenu un des meilleurs joueurs de notre ligue. »
Et on saluera aussi l’instinct des Bucks pour avoir tenté ce superbe pari qui doit encore faire cauchemarder certains scouts.