Si LeBron James est aussi le « King » sur Twitter avec ses près de 41 millions d’abonnés, Stephen Curry est l’un des joueurs les plus suivis dans la sphère NBA. Avec 12 millions de followers, et on ne sait combien de retweets et mentions chaque jour, le meneur a de quoi passer du temps sur ce réseau social. Dans un papier du Mercury News, le double MVP admet aller y jeter un œil deux fois par jour, sans jamais savoir ce qui l’attend.
Le meilleur et parfois le pire. Si de nombreux fans lui montrent leur affection, d’autres sont plus nocifs avec leurs propos.
« On trouve des choses désobligeantes. Vous avez des gens qui attaquent votre famille. Vous avez des gens qui envoient des photos d’eux et de leurs familles portant votre maillot. Vous avez des gens là-bas qui vont envoyer 40 messages d’affilée pour essayer de me faire répondre. J’ai des invitations au mariage, des invitations au bal de promo, des choses comme ça. Et cette année, tout type de débat politique qui entoure [le président Donald] Trump et les athlètes, je me retrouve tagué. »
« Ils vivent aujourd’hui la période la plus difficile pour un athlète professionnel »
Un flot continu qui peut affecter le mental d’un joueur. On se souvient récemment par exemple que Derrick Williams vantait les bienfaits de jouer en Chine. « Beaucoup de choses sont interdites en ligne, tu ne peux pas aller sur Google, Instagram ou Twitter », assurait l’ailier qui disait pouvoir se recentrer sur son jeu et lui.
Pour se prémunir des effets des réseaux sociaux, les Warriors font appel à Kevin Sullivan, un conseiller en communication passé par la Maison-Blanche. Ce dernier fait dans la prévention.
« L’une des choses que je dis souvent aux joueurs, en particulier aux jeunes, c’est qu’ils vivent aujourd’hui la période la plus difficile pour un athlète professionnel, sans aucun doute. Tout est scruté comme jamais auparavant, et ils ont tellement plus de possibilités de faux pas. Ces gars-là doivent vraiment se concentrer sur la façon de le gérer de la bonne façon, car cela peut nuire à leur marque personnelle et à l’équipe. Les enjeux sont élevés. »
Steve Kerr a bien conscience de ce phénomène qui prend une ampleur jamais vue. Quand tout le monde peut tout commenter et où « vous pouvez vous mettre dans le pétrin. Mais c’est si difficile de rester à l’écart de cette impulsion, surtout si vous êtes en colère contre quelque chose. Mais ce qu’il favorise est généralement malsain, la colère et le ressentiment, la division. »
Steve Kerr ne veut pas se la jouer vieille école
Malgré les effets néfastes, le coach des Warriors comprend le pouvoir attractif voire addictif de ces réseaux : « Nous sommes tous des êtres humains, alors nous avons tous le désir de savoir ce que les gens disent de nous, et nous avons tous le désir d’être aimés. Alors imaginez être non-stop sur votre téléphone y compris à la mi-temps des matches… »
On se souvient qu’en 2009, quand Twitter commençait être popularisé parmi les joueurs NBA, Charlie Villanueva, alors aux Bucks, avait posté un message à la mi-temps d’un match pour dire que Scott Skiles n’était pas content de ses joueurs. Apprenant cela, l’intéressé avait interdit les téléphones mobiles dans le vestiaire !
Le monde a changé depuis et Steve Kerr, lui, ne veut pas imposer de règle à ses joueurs et préfère jouer l’ironie.
« Je pense qu’il serait contreproductif d’être l’entraîneur de la vieille école qui a une règle pour interdire d’être sur les téléphones avant ou après les matchs, et si quelqu’un l’est, on prend le téléphone et on le jette contre le mur. Les joueurs en rigoleraient. Je pense qu’il est important d’être dans son temps et de comprendre que c’est une génération différente. Au lieu de réprimander mes joueurs pour ça, j’essaie de me moquer de tout le concept des médias sociaux. On en plaisante plus qu’autre chose. »
D’autant que Steve Kerr est lui-même inscrit… et qu’il s’est fait attraper récemment en voulant envoyer un message privé sur Twitter pour critiquer un « stepback » de James Harden. Un message publié alors qu’il ne maîtrisait pas son nouvel iPhone.