Warriors 2018 et Bulls 1998, même combat ? Celui qui fait le lien entre les deux équipes et époques, Steve Kerr, n’est pas loin de le penser. Déjà, après l’entame de saison un peu poussive de son équipe, le coach avait fait cette comparaison. Remobiliser ses troupes après plusieurs titres gagnés en quelques années n’est pas chose aisée. Interrogé par The Athletic, Steve Kerr est revenu sur son expérience à Chicago, pour mieux comprendre la forme actuelle des Warriors.
« 1996, c’était l’équipe à 72 victoires. Puis, en 1997, nous avons repris là où nous nous étions arrêtés, nous en avons gagné 69 et nous n’avons jamais eu l’impression d’être dans le mur. Nous avons eu quelques blessures, peut-être des ralentissements, mais nous n’avons jamais eu cette impression. On l’a touché en 1998. Vous pouvez le sentir, c’est exactement ce dont je parle (en ce moment avec les Warriors), vous pouvez nous sentir moins concentrés, perdre de l’élan. »
Une perte d’élan relative, bien sûr. Les Warriors sont aujourd’hui la deuxième meilleure équipe de ligue, juste derrière les Rockets, pour une seule défaite de plus. Mais force est de constater qu’ils sont moins dominateurs par rapport aux années passées. Lors des deux dernières saisons, les Warriors affichaient des bilans de 48-4 puis 47-9 au moment du break, là où ils comptent aujourd’hui 44 victoires pour 14 défaites à l’heure actuelle.
« C’est la pause la plus nécessaire pour une équipe dont j’ai déjà fait partie en tant que GM, entraîneur ou joueur, et même si cela fait de nombreuses années. Je n’ai jamais ressenti une situation comme celle-ci où il m’a paru nécessaire de partir un peu. »
« C’était comme si tout le monde perdait de l’intérêt »
L’ancien shooteur est déjà passé par une phase de début de démobilisation collective après le second doublé des Bulls. Il garde par exemple le souvenir d’un Dennis Rodman qui, en milieu de saison, participait… à des tournois de catch (WWE).
« C’était comme si tout le monde perdait de l’intérêt. Au fil de la saison, de plus en plus de gars se désintéressaient de ce que nous faisions et avaient besoin de sortir et de faire autre chose. Il y avait une fatigue dans le groupe qui était palpable. »
Finalement, après le break, les Bulls avaient entamé une série de folie (13 victoires de suite et même 25 succès en 27 matchs) pour finir avec un solide bilan de 62-20. Et quelques semaines plus tard, le triplé était au bout. « C’est comme si le cheval était revenu à la grange », formule le technicien qui espère que ses Warriors connaitront le même destin. « Il est temps de prendre les bonnes habitudes pour aller jusqu’en playoffs. » Cela passera par de la concentration, principalement.
« Je ne me soucie pas vraiment des autres. Cela ne veut pas dire que je ne regarde pas les autres grandes équipes. Houston, Cleveland, Boston, je regarde les meilleures équipes tous les soirs sur le League Pass. Mais honnêtement, je me fous de ce que font tous les autres font dans la ligue. Je me soucie de ce que nous faisons. Je ne sais pas si nos gars vont jouer différemment en fonction des résultats des autres équipes. Cela devrait concerner nous et nos habitudes. Cela devrait suffire. »
Un bon moyen de rappeler que les pires adversaires des Warriors, ce sont peut-être eux-mêmes.