Steve Kerr a quelques regrets sur son expérience de GM aux Suns

Que ce soit sur les parquets ou sur les bancs, Steve Kerr peut être fier de son parcours. L’ancien joueur des Cavs, des Bulls ou des Spurs a eu une belle carrière et le coach des Warriors écrit désormais l’histoire quotidiennement, ou presque.

Néanmoins, Steve Kerr reconnaît que son passage en tant que GM des Suns ne fut pas une grande réussite. Notamment sur sa relation avec Mike D’Antoni, qu’il défie ce soir.

« J’ai des regrets », confesse le champion 2015 et 2017 au Mercury News. « On a eu quelques différends que je n’ai pas vraiment bien gérés. J’aurais pu faire mieux, surtout qu’on s’apprécie et qu’on a des points de vue similaires. Si j’avais eu plus d’expérience en tant que GM, j’aurais mieux négocié les choses. »

Un accord sur le constat, pas sur les solutions

Il est vrai que lorsqu’on compare les Warriors de Steve Kerr avec les Suns de Mike D’Antoni, les ressemblances sont frappantes, et on a peine à imaginer les divergences entre les deux cerveaux baskets les plus offensifs des 15 dernières années. Seulement, à l’époque, les Suns ne gagnent pas, en dépit d’un jeu attractif et spectaculaire. Ils butent sur des adversaires texans, les Spurs ou les Mavericks. Steve Kerr, lui, est prêt à tout bousculer pour aller chercher une bague.

« J’avais des idées pour qu’on franchisse l’obstacle. Mike également », se souvient Steve Kerr. « On était tout deux frustré par le fait de ne pas réussir à battre les Spurs. On était d’accord sur le fait qu’on n’allait pas gagner avec cette équipe. On avait certes nos chances, mais ce groupe ne passerait pas l’obstacle. »

Le pari Shaquille O’Neal jugé trop radical

Steve Kerr a donc tenté un pari : faire venir Shaquille O’Neal de Miami. Avec Tim Duncan, il avait remporté tous les titres post-Michael Jordan – à l’exception de Detroit en 2004. La ligue était alors encore dominée par les intérieurs et selon l’ancien shooteur des Bulls, il fallait un pivot pour emporter la mise. Quitte à dénaturer le jeu « small ball » des Suns.

« J’aurais dû faire savoir à Mike qu’il pouvait continuer comme ça et que j’allais faire des transferts moins radicaux et qui conviendraient mieux à notre franchise », poursuit Steve Kerr. « On a trébuché et ce n’était pas le bon transfert pour la franchise. »

La greffe n’a pas réellement pris : les Suns s’inclinent encore contre San Antonio en playoffs, malgré un Shaq qui avait retrouvé des couleurs sous le soleil de l’Arizona, il est envoyé à Cleveland en 2009. Entre-temps, Mike D’Antoni partira.

Une des plus belles équipes des années 2000 ne sera donc jamais titrée.

« J’avais besoin de dire à Mike : ‘Ce n’est pas grave si tu ne gagnes pas le titre.’ On était tellement désespéré, on voulait tellement gagner. Mais tout le monde ne peut pas gagner. Mais ce que chacun peut faire, c’est continuer de se mettre en bonne position de le faire. Et peut-être qu’un jour, ça passera. »