Après quasiment trois mois de compétition, les équipes viennent de passer ou dépasseront dans les prochains jours la barre des 41 matches joués, c’est-à-dire la moitié de la saison régulière. Le moment idoine pour faire un bilan dans la course aux différents trophées.

De la plupart des joueurs que nous mentionnions à l’entame de la saison pour le trophée de Most Improved Player, quasiment aucun n’est au rendez-vous de ce bilan de mi-saison ! La faute aux blessures, aux choix de coaches ou au manque de rendement tout simplement. Les candidats à ce titre de MIP ne manquent pas pour autant.

LES FAVORIS

1 – Victor Oladipo (Pacers)

2017-2018 : 24.4 points à 49% aux tirs, 41% à 3-pts, 5.2 rebonds, 4 passes en 34 minutes

2016-2017 : 15.9 points à 44% aux tirs, 36% à 3-pts, 4.3 rebonds, 2.6 passes en 33 minutes

Après un mois de décembre canon, l’arrière des Pacers s’est imposé comme le grand favori pour ce titre. Arrivé à Indiana dans le transfert pour Paul George, l’ancien joueur du Thunder réalise sa meilleure saison en carrière, et de loin. Au point qu’il a de bonnes chances d’être récompensé par une première sélection au All-Star Game.

En plus de son impressionnante progression statistique (à temps de jeu quasi égal), au scoring et aux pourcentages d’adresse, Victor Oladipo assume parfaitement son nouveau statut de leader. Indiana lui doit notamment quelques victoires remportées grâce à ses shoots clutchs. Et preuve ultime qu’il ne « state pas dans le vide », les Pacers, huitièmes à l’Est, ont récemment connu un gros coup de mou, et c’était en son absence. Victor Oladipo est si fort cette saison qu’il a mis au second plan son coéquipier, Myles Turner, pourtant attendu comme un MIP potentiel au début de la saison.

2 – Giannis Antetokounmpo (Bucks)

2017-2018 : 28.5 points à 55% aux tirs, 26% à 3-pts, 9.9 rebonds, 4.6 passes en 37.5 minutes

2016-2017 : 22.9 points à 52% aux tirs, 27% à 3-pts, 8.8 rebonds, 5.4 passes en 36 minutes

On le sait, le phénomène des Bucks part avec un très, très gros désavantage : il est le MIP en titre. Or jamais dans l’histoire de la ligue, un joueur n’a réalisé le doublé. Difficile pour autant de ne pas constater son incroyable poussée statistique par rapport à la saison passée. Même s’il semble avoir légèrement levé le pied depuis l’arrivée d’Eric Bledsoe, le « Greek Freak » reste la pierre angulaire dans le jeu des Bucks.

Et si ces derniers gagnent quelques places dans la conférence Est, Giannis Antetokounmpo devrait également se retrouver avec pas mal de voix pour le trophée d’ « au-dessus », celui de MVP. Mais le doublé MIP/MVP, que lui-même avait envisagé faire avant que la saison ne débute, semble logiquement hors de portée, à l’heure actuelle.

3 – Kristaps Porzingis (Knicks)

2017-2018 : 23.6 points à 43% aux tirs, 38% à 3-pts, 6.8 rebonds, 2.3 contres en 33 minutes

2016-2017 : 18.1 points à 45% aux tirs, 35% à 3-pts, 7.2 rebonds, 2 contres en 33 minutes

Le Letton était « LA » grosse cote après son début de saison de feu. Mais ces dernières semaines, l’intérieur shooteur marque largement le pas et se rend compte de la dure réalité de la vie sans Carmelo Anthony, puisque les défenses rendent la vie compliquée au joueur de 22 ans. Preuve de son rôle essentiel au niveau du leadership et dans l’attaque des Knicks : lorsqu’il marque 30 points ou plus, son équipe a gagné 9 fois sur 11.

Seulement « Porz » a de plus en plus de mal à atteindre cette marque. Résultat : la franchise new-yorkaise traverse une très mauvaise passe en ce moment. Pour remonter dans le classement et décrocher ce trophée, il va devoir rebondir dans la deuxième partie de saison et qualifier ses Knicks en playoffs. Le retour de Tim Hardaway Jr. peut l’y aider.

LES OUTSIDERS

Tyreke Evans (Grizzlies)

2017-2018 : 19.3 points à 46% aux tirs, 40% à 3-pts, 5 rebonds, 4.4 passes en 31 minutes

2016-2017 : 10.3 points à 40% aux tirs, 36% à 3-pts, 3.4 rebonds, 3.1 passes en 20 minutes

La renaissance de l’année ! Miné par les blessures ces dernières saisons, Tyreke Evans revient au premier plan chez les Grizzlies où il tient la baraque avec Marc Gasol, en l’absence de Mike Conley. À la mène, il a retrouvé ces derniers mois des niveaux statistiques dignes de son année rookie historique chez les Kings (20 points, 5 rebonds et 5 passes).

Parmi tous les candidats au MIP 2018, il est tout de même le seul à avoir doublé sa moyenne de points, qui plus est avec son plus gros volume de tirs primés converti en carrière. Le revoir jouer à ce niveau est tout simplement un plaisir pour les yeux. Et pour les fans d’une franchise en grande difficulté, dont il est l’une des rares satisfactions.

Lou Williams (Clippers)

2017-2018 : 23.1 points à 45% aux tirs, 41% à 3-pts, 2.5 rebonds, 4.9 passes en 32 minutes

2016-2017 : 17.5 points à 43% aux tirs, 36% à 3-pts, 2.5 rebonds, 3 passes en 25 minutes

Giannis Antetokounmpo évoquait le doublé MVP – MIP. Et pourquoi pas le doublé 6e homme – MIP, à l’instar d’un Darrell Armstrong en 1999 avec le Magic ? Si le titre de meilleur remplaçant semble déjà promis à « Sweet Lou », le Clipper peut également concourir pour cet autre trophée. Car lui aussi sort sa meilleure saison en carrière, et de très loin. Lui qui en avait déjà fait de même l’année dernière aux Lakers puis aux Rockets.

Scoreur patenté mais très efficace cette saison, Lou Williams n’a jamais été aussi adroit en carrière. Et les Clippers peuvent le remercier ! Car au milieu d’une année cauchemar niveau blessures, les hommes de Doc Rivers sont encore tout proches de la qualification en playoffs. Le MVP des angelinos à l’heure actuelle, c’est bien lui.

Khris Middleton (Bucks)

2017-2018 : 20 points à 46% aux tirs, 35% à 3-pts, 5 rebonds, 4.3 passes en 37 minutes

2016-2017 : 14.7 points à 45% aux tirs, 43% à 3-pts, 4.2 rebonds, 3.4 contres en 31 minutes

Et pourquoi pas un autre Buck dans la course au MIP ? Dans l’ombre du « Greek Freak » et du transfert d’Eric Bledsoe, l’arrière des Bucks fait le travail chaque soir pour Jason Kidd. Comme la plupart des autres joueurs cités plus haut, il réalise lui sa meilleure saison statistique en carrière, mais lui le fait dans une relative discrétion.

Revenu en cours de saison dernière après une blessure, Khris Middleton est le parfait complément des monstres physiques Antetokounmpo-Bledsoe, avec son jeu à mi-distance et son adresse de loin. S’il n’obtient pas le titre MIP, il pourra au moins se consoler avec le label « joueur parmi les plus sous-cotés » de la ligue.

LES MENTIONS

Elles sont nombreuses. On peut bien sûr citer Eric Gordon qui a encore passé un cap au cœur du festival de tirs que Houston propose chaque soir. De même que son coéquipier Clint Capela qui profite cette saison non pas d’un, mais de deux propulseurs de alley-oop vers ses longs bras, avec James Harden et Chris Paul. Autre belle progression statistique, celle de LaMarcus Aldridge avec les Spurs. Impliqué pleinement dans le jeu de Gregg Popovich, il a profité de l’absence de Kawhi Leonard pour retrouver son niveau de Portland.

Parmi les grosses cotes du début de saison, on peut évoquer le cas D’Angelo Russell, bien parti avec les Nets mais stoppé en plein vol avec une blessure. Du côté du Magic, ils sont deux, susceptibles de récupérer des voix au moment du vote, malgré la chute libre du club à l’heure actuelle : Aaron Gordon et Jonathon Simmons.

Au rayon des progressions improbables vu le contexte, citons bien sûr Nikola Mirotic chez les Bulls. Enfin du côté des jeunes en progression, on compte T.J. Warren chez les Suns, Brandon Ingram toujours en quête de régularité chez les Lakers, Jeremy Lamb qui trouve sa place depuis le banc des Hornets et bien sûr Jaylen Brown ou Kris Dunn, qui revit à Chicago.