Chaque mardi, Basket USA vous propose son Top 5 des candidats au titre de Most Valuable Player 2018, et cette semaine, le Top 5 évolue et ça pourrait bouger encore davantage dans les semaines qui viennent…
Alors qu’on pensait que la course au MVP allait se jouer entre LeBron James et James Harden, deux semaines auront suffi pour que les cartes soient rebattues. Les Cavaliers sont en difficulté et le King a touché le fond cette nuit avec un +/- de… -39 face aux Wolves ! Tout en restant à un niveau d’exception sur l’ensemble de la saison, le quadruple MVP marque le pas, et il doit désormais s’adapter à la présence d’Isaiah Thomas. Quant à James Harden, il a rejoint l’infirmerie et son absence d’une dizaine de matches pourrait peser dans les votes.
Résultat : la lutte est plus indécise que jamais, et outre Russell Westbrook (déjà 14 triple double) et Kevin Durant (blessé cette semaine), il ne faut pas enterrer Stephen Curry (35 pts/m depuis son retour) et DeMar DeRozan, élu trois fois Meilleur joueur de la semaine depuis le début de la saison. Très régulier, le scoreur canadien n’a rien à envier aux autres superstars de la ligue. Il progresse encore cette année, et les Raptors sont deuxièmes à l’Est. Clairement, il ferait un beau MVP s’il parvenait à hisser Toronto au sommet de la conférence Est, tout en se maintenant parmi les meilleurs marqueurs de la ligue avec 25 pts de moyenne.
Comment sortir du lot quand on est à Toronto ?
Le problème, c’est que DeMar DeRozan souffre de deux handicaps. D’abord, il joue dans une franchise qui demeure sous-estimée, voire négligée. Malgré de remarquables bilans, un public bouillantissime et une régularité exemplaire depuis plusieurs saisons, les Raptors ne font jamais la une des journaux. C’est un peu comme Memphis à l’Ouest. Il y a des vedettes, on vante leur cohésion, et finalement, on ne s’attarde jamais sur eux.
Le fait que la franchise soit au Canada, même dans une ville cosmopolite comme Toronto, n’aide pas non plus. D’ailleurs, dans l’histoire, les joueurs de Toronto n’ont eu droit qu’à quelques points dans le scrutin pour le MVP, qu’il s’agisse de Vince Carter, Chris Bosh et Kyle Lowry. À titre d’exemple, DeMar DeRozan n’est apparu qu’une fois dans les votes. L’an passé avec… un petit point !
Ensuite, il y a le fait que l’arrière porte l’étiquette d’un joueur unidimensionnel. C’est un scoreur et c’est tout. Un spécialiste de l’isolation comme peut l’être Carmelo Anthony, et on en fait rarement des MVP. En fait, dans l’histoire, les votants n’ont récompensé qu’un seul joueur « unidimensionnel ». Il s’agissait d’Allen Iverson en 2001 (avec des pourcentages aux tirs affreux…). C’est le seul, dans l’histoire, qui ne tournait pas à plus de 5 passes ou de 5 rebonds de moyenne. Tous les autres MVP, Kobe Bryant inclus en 2008, avaient cette capacité à noircir la feuille au rebond et/ou à la passe. Tout du moins, à en faire plus que de simplement scorer. Quant on veut être « valuable », il faut savoir rendre ses coéquipiers meilleurs, et ça passe par les passes, les rebonds…
Un scoreur se doit aussi d’être « valuable »
Justement, DeMar DeRozan a évolué cette saison. À l’image des Raptors, qui essaient de progresser dans la circulation de la balle, il attend les fins de matches serrés pour revenir aux bases du jeu en isolation, mais pour le reste, c’est un DeRozan transformé, notamment grâce à l’ajout du tir à 3-points. Pour franchir un cap, il lui fallait sortir de sa zone de confort à 5-6 mètres ou en pénétration pour devenir un vrai danger longue distance. Il l’est devenu en multipliant par trois ses réussites de loin. Le tout avec un pourcentage correct : 36% contre 26% l’an passé. Il en est même à 50% en janvier avec trois réussites par match. Ce n’est qu’un tir primé de moins que Stephen Curry et James Harden.
Ce qui change aussi, c’est que DeMar DeRozan crée davantage. Il ne sera jamais un playmaker comme son pote James Harden, mais lorsqu’il créé les décalages par ses pénétrations, il trouve de mieux en mieux ses coéquipiers. Résultat : 5 passes de moyenne pour un nombre de balles perdues limitées : 2.3. C’est tout sauf négligeable lorsqu’on veut s’enlever l’étiquette de soliste et qu’on veut devenir « valuable ».
NOTRE TOP 5 AU 9 JANVIER
1 – James Harden
Bilan : Rockets – 28v-11d – 2e à l’Ouest
Stats : 36 min, 32.3 pts, 9.1 pds, 5 rbds, 1.8 int, 0.5 ct, 4.4 bps, 45.1% tirs, 39% 3-pts, 86.7% LF
2 – Kevin Durant
Bilan : Warriors – 33v-8d – 1er à l’Ouest
Stats : 35 min, 25.9 pts, 7.1 rbds, 5.3 pds, 0.8 int, 2.3 ct, 3.2 bps, 50.1% tirs, 39% 3-pts, 89.4% LF
3 – LeBron James
Bilan : Cavaliers – 26v-14d – 3e à l’Est
Stats : 37 min, 27.2 pts, 9.0 pds, 8.2 rbds, 1.7 int, 1.1 ct, 4.3 bps, 55.8% tirs, 38.9% 3-pts, 77.7% LF
4 – DeMar DeRozan
Bilan : Raptors – 28v-10d – 2e à l’Est
Stats : 35 min, 25.3 pts, 4.3 rbds, 5 pds, 1.2 int, 0.3 ct, 2.3 bps, 48.6% tirs, 37% 3-pts, 82.3% LF
5 – Giannis Antetokounmpo
Bilan : Bucks – 21v-18d – 6e à l’Est
Stats : 38 min, 28.7 pts, 10.1 rbds, 4.7 pds, 1.7 int, 1.3 ct, 2.8 bps, 55.2% tirs, 27.4% 3-pts, 78% LF
Mentions : Kyrie Irving, Anthony Davis, Russell Westbrook, LaMarcus Aldridge, DeMarcus Cousins…