[Coaching] Evolution de l’utilisation de Kristaps Porzingis chez les Knicks

Avec le départ de Carmelo Anthony, on savait que les Knicks allaient davantage utiliser Kristaps Porzingis offensivement. La question, c’était de savoir si le Letton allait être capable de se muer en « franchise player », avec des défenses concentrées sur lui sans la menace Melo à ses côtés. Pour l’instant, il répond par l’affirmative avec un début de saison canon.

De 18.1 points de moyenne à 45% de réussite l’an passé, il est passé à 30.2 points à 50% de réussite en ce début de saison. Bien sûr, il n’est pas dit que l’intérieur de New York tienne ce rythme toute la saison, mais il est tout de même intéressant d’observer comment Jeff Hornacek a changé l’utilisation de son joueur. Phil Jackson parti, le coach a pu mettre de côté l’attaque en triangle et davantage miser sur des systèmes qui libèrent mieux son joueur.

Carmelo Anthony désormais à Oklahoma City, on voit que Kristaps Porzingis est beaucoup moins utilisé dans des situations de spot up, et il est donc bien davantage au coeur du jeu offensif des Knicks. À l’inverse, le Letton shoote davantage en isolation ou après des écrans et, surtout, il joue beaucoup plus que durant ses précédentes saisons poste bas.

Mais pour cela, les Knicks ne se contentent pas de donner la balle à Kristaps Porzingis en le laissant travailler.

Tout l’enjeu pour New York est en effet de mettre l’intérieur dans les meilleures dispositions, notamment en l’opposant à des joueurs plus petits, contre lesquels il peut s’appuyer sur ses 2m21 pour shooter sans être gêné. Illustration dans le money time, face à Denver. Kristaps Porzingis joue une première fois le pick-and-roll avec Jarrett Jack mais Paul Millsap le colle bien. Le Letton revient donc pour provoquer un changement de la part des Nuggets. Une fois qu’il a Jamal Murray sur lui, il glisse poste bas et les Knicks s’écartent pour le laisser travailler. Le joueur de New York n’a pas énormément de temps pour shooter mais grâce à la différence de taille face au meneur adverse, il obtient un tir qui fait mouche et repousse ainsi Denver.

La création de duels favorables est ainsi essentielle pour Kristaps Porzingis, également plus solide physiquement cette saison. D’ailleurs, non seulement il joue beaucoup plus de situations poste bas, mais il est également bien plus efficace. L’an passé, il marquait 0.813 point par possession sur ce type d’action, contre 1.033 dans ce début de campagne.

Des écrans inversés ou cachés pour piéger les défenses

L’autre point intéressant, ce sont les multiples écrans mis en place par les Knicks pour leur intérieur.

Les Knicks mettent ainsi souvent en place un curl inversé pour Kristaps Porzingis. D’habitude, ce sont en effet les extérieurs qui prennent ces écrans avant de recevoir le ballon avec un peu d’espace. À New York, le Letton utilise lui des picks de ses arrières, en général Tim Hardaway Jr, pour pouvoir shooter dans l’axe du panier.

Grâce à sa taille et sa vitesse de shoot, il n’est pas simple de venir gêner le Knick sans faire faute.

Un autre schéma de jeu intéressant vient des situations où Kristaps Porzingis et un pivot se placent pour libérer un joueur extérieur en lui posant deux écrans consécutifs. Sauf que le Letton profite dans la foulée d’un nouvel écran de son pivot pour surprendre la défense. En effet, les défenseurs sont habitués à gêner la course de l’arrière mais ils sont souvent surpris lorsqu’ils doivent immédiatement gérer celle d’un deuxième joueur. Ce fut notamment le cas d’Oklahoma City.

Spot up : situation offensive où un joueur reste dans une zone, où il reçoit le ballon et shoote dans la foulée
Isolation : action où un joueur joue le un-contre-un face à un adversaire
Curl : système où un joueur tourne autour d’un coéquipier venu lui poser un écran