Chaque saison NBA a sa vérité et son histoire. Mais il y a une chose qui ne change pas depuis 20 ans : les Spurs sont toujours là. Après quatre rencontres, toutes gagnées, ils trônent à la première place de la NBA avec 93 points encaissés (deuxième meilleure défense de la ligue), malgré les absences de deux leaders : Tony Parker et Kawhi Leonard !
« On fait ce qu’on a toujours fait », résume Gregg Popovich. C’est bien là le problème pour la concurrence. D’ailleurs, ce vendredi soir, Orlando reçoit San Antonio dans un « choc » puisque le Magic est l’étonnant leader de la conférence Est avec trois victoires en quatre matches. Seulement, personne ne sait si le Magic sera toujours aussi performant dans quelques semaines. Pour les Spurs, personne ne se pose cette question.
« C’est remarquable », commente Erik Spoelstra, dernier coach vaincu par les Spurs. « Ils se réinventent chaque saison. Les visages changent, mais leur standard et leur excellence demeurent. Pour ça, il faut donner du crédit à Popovich. »
Un meneur qui ne shoote que deux fois à 3-pts en quatre matchs !
Et le pire, c’est que le quintuple champion NBA ne cède pas aux modes. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les statistiques de Dejounte Murray. Titulaire à la mène, il n’a shooté à 3-pts que deux fois !
Presque impensable dans une ligue où le tir extérieur est devenu si fondamental…
« Ils le font de façon rétro, c’est la vieille école », observe le coach du Heat. « C’est une manière de faire dont tout le monde dit que ce n’est plus possible. Ils défendent parfaitement, ne jouent pas particulièrement vite, ne shootent que peu à 3-pts. Pourtant, ils battent tout le monde. »
Dès lors, pourquoi changer une méthode qui (a) fait ses preuves ? « C’est ce que je connais », déclare Gregg Popovich. « Donc c’est ce que j’enseigne. Cela convient à notre équipe, donc pourquoi pas ? »
La patience est un art maîtrisé à la perfection par les Spurs. LaMarcus Aldridge n’était pas pleinement à l’aise dans les systèmes, Gregg Popovich fait son mea culpa, s’adapte, et l’intérieur réalise un excellent début de saison avec 26 points de moyenne à 50% de réussite.
Le jeu est huilé, la confiance est maximale puisque les résultats restent remarquables. Alors pourquoi changer ?
« Ils savent comment jouer », raconte Goran Dragic. « Ils sont si constants. Ils ont un système qui est tellement efficace. On peut voir les passes, les coupes. Tôt ou tard, on est pris par un écran et ils en prennent l’avantage. »
Le plus effrayant ? La marge de progression est encore grande puisque les Spurs attendent toujours les retours de Tony Parker et Kawhi Leonard, tandis que Joffrey Lauvergne les a rejoint à l’infirmerie…