Manu Ginobili a 40 ans : l’éternelle jeunesse du génie argentin

Ce 28 juillet, Manu Ginobili fête ses 40 ans et comme chaque été, depuis seize ans, l’Argentin se prépare pour une nouvelle campagne NBA. Il aurait pu prendre un autre chemin, celle de la retraite et comme souvent, il a hésité. Puis finalement, il a rempilé, pour le plus grand bonheur des fans de basket. 

« J’ai pris plus de temps que d’ordinaire pour prendre ma décision car j’avais plus de doutes. » a t-il confié il y a peu au San Antonio Express-News. « Je voulais voir comment je me sentais et combien de questions se présentaient. »

Deuxième joueur le plus âgé de la ligue derrière Vince Carter, il ne sera que le 26e quadragénaire de l’histoire de la NBA. Un exploit, un de plus dans une carrière hors du commun, portée par l’amour du jeu, de ses coéquipiers et de la compétition. L’amour aussi du beau geste, comme le prouve cette compilation de ses plus belles passes.

Ettore Messina : « Son énergie est parfois incontrôlable mais il communique une telle joie de vivre »

Pourtant, l’histoire aurait pu diverger complètement. Qui sait ce qu’il serait advenu de Manu Ginobili s’il n’avait pas croisé la route d’Ettore Messina en Italie ? Malgré une première sortie calamiteuse en Euroleague en l’an 2000, le coach italien a vite compris que son feu-follet ferait honneur à sa confiance.

« Quand on le coache, on doit s’imprégner de sa manière de voir le jeu car il ne la changera jamais. » racontait récemment l’assistant-coach des Spurs à la publication texane. « Son énergie, elle est parfois incontrôlable, mais il communique une telle joie de vivre au reste au groupe. »

Sans l’intelligence du coach italien, conscient des besoins de liberté de son arrière argentin, Gregg Popovich n’aurait peut-être jamais pu faire le constat. Sa relation avec l’idole de l’Argentine est connue de tous, une histoire de montagnes russes, qui aurait pu s’achever bien plus tôt si l’entraîneur des Spurs n’avait pas lui aussi eu la faculté d’embrasser la folie du joueur.

« Je ne pense pas pouvoir le coacher. » avait déclaré Popovich lors de l’année rookie du joueur.

Une quinzaine d’années plus tard, il peut difficilement vivre sans lui.

« Je ne veux pas qu’il prenne sa retraite. Je veux l’écraser pour en extraire jusqu’à la dernière goutte de jus. Je veux m’en servir comme savon jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien pour sa famille ou qui que ce soit d’autre dans le monde. » plaisantait le même coach au printemps dernier.

Quatre bagues de champion, l’or et le bronze olympiques, l’argent mondial, l’Euroleague

Le fan de NBA ne pense pas autrement. Les années passent et même si la crainte de l’année de trop revient à chaque fois, il n’y a pas un amateur de basket qui ne célèbre pas son retour. Manu Ginobili est un plaisir coupable, celui que l’on regarde parfois en se cachant les yeux par peur d’une nouvelle sortie de route et que l’on sanctifie l’instant d’après son énième fulgurance. Comme ce contre sur Harden lors des derniers playoffs. Du Manu craché, véritable filou des terrains.

L’éternel sixième homme des Spurs est un monstre vivant, l’homme qui a terrassé les États-Unis en 2004 pour grimper sur le toit du monde après avoir touché le sommet de l’Europe avec Bologne, les cimes de la NBA avec les Spurs. Manu Ginobili a tout gagné. Avec le sourire. Et l’homme est toujours aussi humble, et avenant lorsqu’on le croise dans les couloirs d’un stade, ou à la sortie de l’école. C’est quelqu’un de tellement simple et d’abordable que lorsqu’il organise une fête pour ses enfants, c’est lui qui s’occupe de tout.

« S’il y a 10 ans, quelqu’un m’avait dit que je jouerai jusqu’à 40 ans, je l’aurais traité de fou. »

Heureusement, le fou avait raison. Et on aimerait que cette seizième campagne ne s’arrête jamais car la NBA ne sera plus jamais la même sans Manu Ginobili.