Dans un long et très intéressant article, le New York Daily News revient en détail sur ce qui s’affirme peut-être comme le pire trade de l’histoire. En juillet 2013, les Nets récupèrent ainsi Paul Pierce, Kevin Garnett, Jason Terry et D.J. White en échange de Keith Bogans, MarShon Brooks, Kris Humphries, Kris Joseph et Gerald Wallace. Mais ce sont surtout tous les choix de Draft cédés aux Celtics qui plombent aujourd’hui la franchise.
En complément du choix de Draft 2014 (James Young), Brooklyn a ainsi lâché son choix 2016 (Jaylen Brown) et son choix 2018 à Boston, ainsi que l’opportunité pour les Celtics d’échanger (« swap ») les choix des deux franchises en 2017.
« »Billy King est vraiment comme un parieur fou »
Poussé par le propriétaire, Mikhail Prokhorov, qui avait promis de remporter le titre dans les cinq ans, le GM Billy King a fait « All In », selon une formule reprise ensuite par le club. Une stratégie qui n’a pas payé à court terme et qui se révèle désastreuse sur le long terme, la franchise ayant hypothéqué ses chances de reconstruire sur plusieurs saisons.
« Billy est vraiment comme un parieur fou lorsqu’il s’agit de conclure des accords », explique un dirigeant adverse. « Il fera tout ce qu’il peut à partir d’un certain point. C’est comme ça que les gens voient également Vivek [Ranadive, le propriétaire des Kings] et Vlade [Divac, son GM]. On se dit : ‘Mince, ils n’ont plus d’atouts. On ne peut plus rien leur prendre’. Tout le monde connaissait la faiblesse de Billy. Il s’est mis dans cette situation où il était obligé de récupérer des stars et de frapper un grand coup. Il pensait que la première étape était avec Deron Williams. Il s’est dit qu’il était proche de la deuxième étape, qu’il devait récupérer des stars et que ses propriétaires paieraient de toute façon. Ça a créé un désastre ».
Billy King est certes à la base de cette catastrophe, qui offre le choix de Brooklyn à Boston pendant trois ans, mais le GM n’était pas l’unique décisionnaire. Toute l’organisation (à quelques rares exceptions) était favorable à cet échange, à la base centré autour de Paul Pierce, contre un choix de Draft, Kris Humphries et MarShon Brooks. Persuadés que les Nets attireraient les free agents et que l’équipe serait compétitive sur le long terme, les dirigeants n’ont pas hésité à se séparer de tous ces choix, confiants qu’ils ne serviraient pas à grand-chose, puisqu’ils étaient censés être en fin de premier tour…
« Les choses ont mal tourné et le plan n’a pas été suivi jusqu’au bout »
L’ancien assistant GM, Bobby Marks, regrette aujourd’hui cet emballement.
« Ce n’est pas comme si on s’était réveillé deux ans plus tard en se disant : ‘Mon Dieu, qu’est-il arrivé ?’ Nous savions ce que ces picks pouvaient donner parce qu’il n’y avait aucun filet de sécurité. Nous avions besoin que tout fonctionne. Mais les choses ont mal tourné et le plan n’a pas été suivi jusqu’au bout ».
La NBA a pourtant mis en place des règles qui protègent les franchises contre elles-mêmes. Au début des années 1980, le propriétaire Ted Stepien avait ainsi tellement échangé de choix de Draft, empêchant de fait la reconstruction des Cavaliers, que la ligue avait décidé d’empêcher les clubs d’échanger leurs picks sur deux saisons consécutives.
Une restriction que les Nets ont contournée avec le « swap » sur le choix 2017…
« En regardant en arrière, mon seul regret, et je sais que Billy a été mis au pilori pour le swap de cette année, c’est que je n’aurais pas dû faire ce swap », reconnait Bobby Marks. « Ou alors j’aurais dû mettre une protection sur ce swap. Ce n’était pas juste de la faute de Billy. La décision a été prise par un groupe ».