Nantes, 14h, 28 degrés à l’ombre, beaucoup plus au soleil. Impossible de passer à côté de cet imposant barnum installé sur l’île de Nantes. La FIBA y organise sa Coupe du monde de 3×3, cette variante du basket « classique » qui vient de faire son entrée au programme olympique. Pour l’occasion, la fédération internationale a mis les petits plats dans les grands.
« L’organisation est vraiment impressionnante » confie Stéphane, connaisseur : il travaille dans le développement du sport féminin à Nantes. « Les moyens humains et financiers déployés font rêver. J’étais venu pour observer cette organisation, mais le niveau de jeu m’impressionne ».
Car oui, il s’agit d’une compétition de niveau mondial et c’est ce qui a attiré autant de curieux ce samedi.
Le premier match de la compétition oppose les équipes féminines du Venezuela et de la Suisse mais l’ambiance est déjà aussi chaude que le mercure. La musique est bien plus forte que de raison, mais les chanceux au bord du terrain sont ravis. Pour leur rappeler la dimension internationale de l’évènement, les commentaires sont en anglais, le français n’intervenant que par intermittence, surtout entre les rencontres. Pas un problème pour ambiancer l’assistance, et si ça ne suffit pas, les pom-pom girls sont bien sûr de la partie. « Il fait chaud mais on a hâte de voir ce que ça donne sur le terrain » s’impatiente la présidente de l’association Chor’initia, troupe qui sera chargée de divertir le public toutes les heures.
Un public familial… et beaucoup d’attente
De ces trois amis d’une trentaine d’années, un seul s’intéresse vraiment au basket mais tous l’avouent : ils découvrent le trois-contre-trois aujourd’hui. « C’est aussi une super occasion de sortir à Nantes. » Un témoignage très représentatif de la population présente sur « l’Île » : une très grande majorité des gens qui patientent à l’entrée de « l’Arena » sont des familles. Ces parents ont fait le déplacement pour leur fils Loïc, minime dans la banlieue nantaise, qui voit en cette discipline une version plus « drôle et rapide » du 5×5. Le père en profitera pour aller admirer les Ultims qui mouillent juste à côté dans la Loire. La petite famille vient d’arriver et s’apprête à cuire : la file d’attente pour aller en tribunes fait plusieurs dizaines de mètres. Le « grand éléphant » de 48 tonnes et 12 mètres de haut – attraction incontournable de la métropole nantaise – doit slalomer entre les badauds pour cracher son eau.
Combien de temps à attendre sous ce soleil de plomb ? Le verdict de cette bénévole tombe : il faudra attendre que des spectateurs quittent les tribunes pour pouvoir entrer. « Dommage », « pas idéal », « point négatif » : tout le monde s’accorde à dire que le système n’est pas forcément bien pensé. Pour ceux qui n’ont pas la foi d’attendre, un écran géant est installé dans le village, bordés de stands de restaurations. On compatit pour le stand chocolat…
Pari réussi
La FIBA a vu les choses en très grand, mais elle a eu raison : les Nantais sont au rendez-vous. Les tramways déversent des dizaines de curieux, qui traversent la Loire en file indienne pour s’agglutiner aux portes du terrain. « Il y a plus de monde que sur les autres compétitions internationales » assure Karl Noyer, joueur de l’équipe de Nouvelle-Zélande, qui apprécie la météo : « Chez nous, c’est l’hiver et il pleut. Les conditions sont idéales ici. »
Ce qui fait la force de l’évènement, c’est aussi la proximité entre les joueurs et le public. Ces deux jeunes italiens jouent sur un panier installé derrière la tribune VIP quand un autre joueur Néo-Zélandais demande le ballon pour tirer depuis les barrières. « C’est marrant de voir l’équipe qatari dans le tramway ! » lance de son côté Stéphane.
Pendant-ce temps, la Suisse a explosé le Venezuela, et d’autres raclées suivent. « C’est fessée sur fessée pour l’instant » constate Stéphane, qui reviendra lundi. « J’ai déjà vu le côté organisation, je vais revenir toute la journée pour assister aux matchs, apprécier le niveau de jeu et découvrir un peu plus la discipline. »
Une chose est sûre, le pari est gagné pour la ville de Nantes et la FIBA.