Pour garder les pieds sur terre, Stephen Curry s’entoure d’un cercle d’intimes

La comparaison est souvent employée pour décrire les joueurs NBA en tant que multinationales, en tant qu’entreprises à part entière. Et c’est ainsi que certaines stars sont souvent critiquées pour s’occuper trop de leur marque (leur « brand ») plutôt que de leur basket.

Mais les joueurs NBA restent également des individus normaux, forcément rattachés à la terre par la loi de l’apesanteur, comme tout autre être vivant. Et pour rester les pieds solidement ancrés au sol, chacun a sa méthode. 

Son prof de théâtre devenu le grand frère

Pour Stephen Curry, il s’agit de garder le contact avec des personnes qui ont compté au tout début de sa carrière. A vrai dire, au tout début de sa vie, lorsque le basket n’était précisément pas encore une « carrière » mais simplement une activité parmi d’autres dans son quotidien d’adolescent.

En l’occurrence, le double MVP des Warriors a trouvé son équilibre en communiquant fréquemment avec son ancien coach au lycée à Charlotte, Shonn Brown, son ancien coach à Davidson, Bob McKillop… et plus étonnant, avec son prof de théâtre au lycée, Chad Fair.

« Ils m’ont formé », a déclaré Curry pour le Mercury News. « J’ai pris certains de leurs traits de caractère pour les ajouter à ma personnalité. On peut facilement se perdre dans le quotidien fatiguant de la ligue, et tout le drame et les attentes qui nous entourent. Avec eux, j’ai cette sorte de bulle. Ils me donnent une perspective différente sur la vie. »

Et pour cause, Chad Fair est un peu le grand frère que Steph Curry n’a pas eu. Plus âgé de huit ans, il a précédé Curry sur différentes étapes majeures telles que le mariage ou le premier enfant.

« Je lui pose des questions sur la parenté. Avec lui, on ne peut pas avoir de mauvais jours, il trouve du positif dans chaque situation. »

De son côté, le professeur de la Christian School de Charlotte n’en revient toujours pas d’être si proche de la superstar des Warriors.

« Il n’a aucune raison de rester en contact avec moi. C’est toujours un choc quand il répond à mes messages. Je n’oubliera jamais le jour où il m’a demandé s’il pouvait m’appeler Chad. »

Son premier double double à Davidson

Très respectueux de ses aînés, poli et courtois, Curry a également des démons. Son coach à Davidson les a côtoyés et a appris au jeune Steph à les apprivoiser. Aussi bien qu’à limiter ses balles perdues sur le terrain, comme lors de son tout premier match à la fac.

« On s’est retrouvé à la mi-temps [à -16 avec Curry déjà à 8 ballons perdus] et on s’est demandé s’il ne fallait pas sortir Steph du cinq. Il nous tuait ! Mais je me suis souvenu de ce tournoi à Las Vegas [quand il n’était encore que lycéen et qu’il avait également accumulé les turnovers… tout en continuant à défendre et à jouer son jeu] et sa capacité à vivre dans l’instant présent. On l’a laissé sur le parquet. Et on a gagné grâce à lui. Ça lui a donné de la confiance, c’était un moment important pour lui. Je le chambre encore aujourd’hui sur son premier double double : 15 points, 13 balles perdues. »

Avec Shonn Brown, c’est la même relation de complicité, de confiance et de partage qu’entretient encore Curry plus de quinze ans après leur première rencontre. Coach Brown est notamment partie prenante des camps d’été de Steph Curry à Charlotte. Un point d’honneur auquel ne déroge pas le multiple All Star.

« Pour moi, ils sont comme une capsule temporelle. Ils me permettent de revenir à mes débuts et de m’en nourrir à nouveau. Je ne sais pas trop ce que ça me fait, mais je sais que c’est très important ! Je sais que je dois impérativement garder cette part de moi-même. »

Ce que ça fait, c’est que ça permet à Stephen Curry de ne pas partir en vrille enivré par son immense succès actuel. Ça lui permet sans aucun doute de bien garder les pieds sur terre et de trouver un juste équilibre entre l’ivresse des sommets et le quotidien de tout un chacun.