Alors que le football européen semblait accueillir la grande majorité des actes de racisme dans les tribunes, Adam Jones, des Baltimore Orioles (baseball), a récemment été insulté puis a reçu un paquet de cacahuètes sur la tête lors d’un match à Boston. Visiblement, ces actes malheureux de « racisme ordinaire » sont également légion en NBA.
En effet, Draymond Green a également été la cible de plusieurs attaques verbales. Si ce dernier peut accepter qu’on lui parle pendant les matchs, comme lui le fait avec un plaisir non dissimulé contre ses adversaires, il a évidemment raison de ne pas accepter les insultes racistes.
« On m’a déjà traité de nègre plusieurs fois », indique-t-il dans Undefeated. « Je ne préfère pas dire où c’était. Mais il y a quelques villes où ça se passe comme ça, surtout pour moi. Les sportifs ne sont pas assez protégés à cet égard. Peut-être que cet incident [avec Jones] va aider à changer les choses. »
Plus tôt durant les playoffs, Patrick Beverley avait dû s’acquitter d’une amende de 25 000 dollars après une altercation avec un fan… qui avait également dépassé les limites de la correction.
« J’accepte l’amende mais en même temps, si ça arrive à nouveau, et que la NBA n’est pas prête à protéger ses joueurs, j’ai le sentiment que je vais devoir me défendre tout seul », prévenait le meneur des Rockets. « En tant qu’homme et père de deux garçons et d’une petite fille, avec un code moral solide, élevé par une mère seule, je dois me protéger. Je n’irai pas commencer une bagarre, mais je lui ai dit ce que j’avais à lui dire. Ce n’est qu’un jeu, je suis professionnel. Tu es un homme, je suis un homme également. On ne peut pas agir comme ça. Ça suffit avec ce manque flagrant de respect. »
« Un immense besoin d’éducation »
Avec RISE, une association fondée par Stephen Ross dont tous les présidents des ligues majeures sont membres (Adam Silver pour la NBA, Roger Goodell pour la NFL, Gary Bettman pour la NHL, Bob Manfred pour la MLB ou encore Mark Emmert pour la NCAA), Draymond Green et son coéquipier Stephen Curry espèrent aider à faire bouger les choses dans le bon sens.
« Il y a eu des progrès mais les gens continuent de balayer des choses sous le tapis et faire comme si rien ne se passait sur ces actes de racisme et de préjugés », ajoute Stephen Curry. « Il y a évidemment beaucoup de bonnes initiatives, d’associations qui attaquent le problème, RISE en étant une parmi d’autres. Tant que je pourrai le faire, je continuerai d’en parler. »
Comme souvent, il s’agit d’éduquer.
« Naît-on raciste ou nous apprend-on le racisme ? Là est la vraie question et c’est de cette question qu’est née RISE », reprend Draymond Green. « On ne naît pas raciste, c’est quelque chose qu’on nous enseigne et il y a un besoin immense d’éducation. On espère pouvoir changer les choses avec cette initiative. »
À l’instar de Marcus Smart qui avait également été pris à parti quand il était encore à la fac, du côté d’Oklahoma State, les joueurs noir-américains subissent encore des comportements intolérables.
« Soutenez votre équipe, faites ce que vous voulez. Mais ça ne vous donne pas le droit non plus de dire n’importe quoi aux joueurs. C’est mon boulot. Moi, je ne vais pas à votre boulot pour vous dire tout ce que je veux. Si je faisais ça, je me ferais arrêter pour harcèlement. Les fans sont très bien en général mais il y a une ligne à ne pas dépasser. Si on réagit, on perd de l’argent. Il ne faut pas mettre tous les fans dans le même sac mais il faut également que les ligues ne permettent pas à ces éléments perturbateurs de faire ce qu’ils veulent. »