Le hasard avait bien fait les choses. Pour célébrer les 10 ans des Warriors version 2006-2007, immortalisée par le slogan « We Believe », les dirigeants avaient choisi le Game 1 de la demi-finale de conférence contre le Jazz. Il s’agissait de la même affiche qu’il y a 10 ans.
À l’époque, les Warriors s’étaient inclinés finalement 4-1 face à Utah après avoir éliminé les Mavericks 4-2 au premier tour dans un des plus gros « upsets » de l’histoire de la NBA.
« C’est fou que cela fasse 10 ans. Le meilleur souvenir est clairement d’avoir gagné en playoffs », estime Stephen Jackson. « Mais j’ai de plus grands souvenirs. Toute la saison tout simplement, être ensemble, grandir ensemble, devenir une famille. On était une bande de gars qui avaient beaucoup à prouver. »
Matt Barnes, pont entre les deux générations, l’avait rappelé il y a quelques semaines : l’équipe de 2007 était composée de nombreux Draymond Green. Une formation de caractère avec des grandes gueules, qui n’avaient peur de rien.
« J’avais connu des soucis à Indiana », poursuit Jackson. « Al Harrington avait été transféré plusieurs fois, certains pensaient que Jason Richardson était terminé, les gens n’attendaient pas vraiment Monta Ellis, Baron Davis était tout le temps blessé… On avait quelque chose à prouver. Prouver aux gens qu’ils avaient tort. »
Du talent, des points, des attaques de feu, une cohésion…
En attaque, les ressemblances entre les deux équipes sont réelles : des extérieurs de talent, des shooteurs, du jeu offensif, une orgie de points… Autre point commun entre les deux formations, cette forte cohésion sur et en dehors du terrain.
« Les gars voulaient réellement être là, alors que les cinq premières années, personne ne le voulait », se souvient Richardson. « Chacun voulait faire ses points, ses statistiques, ses contrats et partir de là. C’est ça qui est important pour gagner. Les gars doivent se trouver, se mettre ensemble, au delà du basket. On l’a fait. Dehors, on mangeait ensemble, on faisait tout. Cela explique notre alchimie sur le terrain. Avec des joueurs draftés comme Stephen Curry, Klay Thompson ou Draymond Green, cela ressemble à ce que nous étions. »
En plaçant Golden State sur la carte pendant un printemps, cette génération a posé les bases des Warriors de Curry, Thompson et Green. Une nouvelle équipe qui n’est plus dans la croyance (« We Believe ») mais dans la victoire. C’est peut-être le plus bel exploit des Jackson, Davis, Richardson.
« Ils ne croient plus maintenant. Ils ont dépassé ce stade. Ils gagnent et cherchent une deuxième bague », conclut Jackson. « Je suis simplement heureux de ce que l’on a fait, ils ont ensuite été capables de faire plus : de devenir champions. »
Propos recueillis à Oakland
https://www.youtube.com/watch?v=qZqOssG7PAA